La polémique déclenchée par la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo dans laquelle le consul général du Maroc à Oran avait qualifié l'Algérie de «pays ennemi» lors d'une rencontre avec des ressortissants marocains, a pris une autre tournure avec la convocation de l'ambassadeur du royaume chérifien par le département des Affaires étrangères algérien. Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a convoqué, mercredi, l'ambassadeur du Royaume du Maroc à Alger pour «le confronter aux propos du consul général du Maroc à Oran lors d'un échange avec des citoyens marocains», a indiqué jeudi un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «L'ambassadeur du Royaume du Maroc à Alger a été convoqué, mercredi 13 mai 2020, par M. Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, pour le confronter aux propos du consul général du Maroc à Oran lors d'un échange avec des citoyens marocains», lit-on dans le communiqué. Il a été signifié à l'ambassadeur du Maroc que «la qualification par le consul général du Maroc à Oran, si elle venait à être établie, de l'Algérie de pays ennemi, est une violation grave des us et coutumes diplomatiques, qui ne saurait être tolérée». «C'est également une atteinte à la nature des relations entre deux pays voisins et deux peuples frères, ce qui requiert des autorités marocaines la prise des mesures appropriées pour éviter les répercussions de cet incident sur les relations bilatérales», ajoute-t-on de même source. Il faut savoir que l'ambassade du Maroc à Alger a tenté de disculper le consul d'Oran. En effet, dans une déclaration faite à un média marocain, l'ambassade du Maroc soutient que la vidéo est «truquée», tout en soulignant «la fraternité» qui caractérise les relations entre le Maroc et l'Algérie. En tous les cas, cette «crise diplomatique» n'est pas une première entre les deux pays. Les responsables marocains à tous les niveaux lancent régulièrement des attaques contre l'Algérie. S'attaquer à l'Algérie est devenu en fait une «coutume diplomatique» marocaine à cause du conflit au Sahara occidental mais aussi à cause du refus de l'Algérie de rouvrir les frontières terrestres, fermées, pour rappel en 1994, d'une manière unilatérale par le Maroc qui avait accusé l'Algérie de terrorisme alors que les auteurs d'un attentat contre un hôtel à Marrakech étaient en réalité des ressortissants français d'origine marocaine.