Annoncées jeudi en fin d'après-midi, les nouvelles mesures de confinement contiennent des indications diverses, allant dans le sens d'une amélioration de la situation sanitaire, dans celui d'un statu quo pour la propagation du virus et d'une peur de voir les choses échapper à la maîtrise des autorités sanitaires du pays. Il y a la levée totale du confinement pour quatre wilayas (Saïda, Tindouf, Illizi et Tamanrasset) et le maintien des mêmes horaires pour les autres wilayas, sauf pour Blida, qui rejoint le peloton de celles de 17 heures à 7 heures le lendemain, certaines ayant vu les horaires plutôt réduits. Finalement, ce sont les quatre wilayas du sud et des hauts-plateaux qui ont bénéficié des nouvelles mesures, en plus, bien sûr, de Blida qui se débarrasse enfin de son statut de wilaya par où le mal est venu. Mais il reste une chose qui a été tue, ce sont les mesures accompagnant le confinement qui demeurent en l'état, ce qui voudrait peut-être dire que le gouvernement avance à petits pas, pris entre les deux nécessités : celle de préserver la santé et la vie des citoyens et celle de leur permettre de reprendre leurs activités, gelées depuis près de trois mois, ce qui a gravement nui à leurs budgets. C'est une équation difficile à gérer et deux nécessités plus difficiles encore à concilier. Car nous vivons actuellement le début d'une fin : ou bien celle du virus qui a éprouvé l'humanité entière et qui ne baisse pas encore les bras - plutôt les cornes - ou celle d'une vie paisible tournée vers l'avenir et le renouveau d'une Algérie qui n'en peut plus de ses déboires, même au moment où un espoir de changement est apparu. Parce que si les citoyens, déjà très peu enclins à respecter les consignes de sécurité en situation exceptionnelle, se laissent aller en croyant que le Covid-19 est vaincu, nous allons tout droit vers la catastrophe. Il ne faudrait surtout pas que ces allègements, minimes, puissent nous pousser à relâcher nos précautions et à prendre des risques inutiles qui nous feraient retomber dans l'enfer d'une propagation incontrôlable de cet ennemi que nous ne pouvons ni voir ni appréhender. En agissant de la sorte, le gouvernement brandit la carotte et le bâton, en rappelant que d'autres wilayas pourraient voir leur confinement totalement levé, comme les quatre wilayas, si les citoyens respectent les mesures de confinement (port de masque, distanciation sanitaire, horaires de confinement, hygiène stricte, etc.). Au contraire, si les gens font fi de toutes ces recommandations et que la propagation du virus reprenne, il y aurait renforcement des mesures et des horaires de confinement, qui pourrait arriver jusqu'au confinement total, comme a eu à le vivre la wilaya de Blida. Les commerces fermés et les 10.000 DA De nombreux commerçants et travailleurs journaliers impactés par le confinement vivent une situation alarmante et, étant restés sans revenus, malgré l'allocation de 10.000 dinars, touchée par quelque 322.000 d'entre eux selon les pouvoirs publics. Ils se débrouillent comme ils peuvent, entrant dans la clandestinité, un mot qui pourrait faire rire en d'autres circonstances mais porteur de tous les dangers. En effet, un coiffeur, un vendeur de vêtements, un taxieur, un cafetier ou un restaurateur, et il y en a d'autres, restés sans travail, ont attendu de longs mois mais, actuellement, ils ouvrent leurs locaux de manière détournée, le rideau à demi fermé, opérant à la maison (coiffeurs) ou d'une autre manière. Dans ce cas, ils ne respectent aucune mesure d'hygiène pour éviter la propagation du virus et, au contraire, ils contribuent à cela, peut-être sans le savoir, mais le mal est là. Au contraire, s'ils sont autorisés à ouvrir leurs commerces et qu'ils sachent qu'ils sont tenus à respecter ces mesures, ils feront tout pour éviter une fermeture qui ne toucherait que les récalcitrants. Ceci ferait que la propagation du virus pourrait être circonscrite auprès de ces personnes et laisserait le temps au gouvernement de respirer pour verser ces aides, ou même ne pas les verser, les citoyens comprendraient aisément que la situation économique du pays ne le permet pas actuellement. D'ailleurs, nombreux sont ceux qui nous ont affirmé qu'ils n'attendraient pas cette aide, somme toute dérisoire, s'ils étaient autorisés à reprendre leurs activités en respectant les consignes sanitaires.