Des pédiatres et des spécialistes de la santé publique rappellent l'importance de respecter le calendrier vaccinal chez les nourrissons et appellent les parents à poursuivre la vaccination même en période de confinement dû à l'épidémie du Covid-19. A cause de cette crise sanitaire liée au coronavirus, certains parents hésitent toujours à faire vacciner leurs jeunes enfants, par crainte de contamination dans les salles d'attente et dans les structures de santé en général. Intervenant à travers les réseaux sociaux, les pédiatres ont appelé les parents à poursuivre le programme de vaccination. Dans une vidéo diffusée via Facebook, le Dr Habbi Faïza, médecin pédiatre, a tenu à rassurer et expliquer la nécessité et l'importance de poursuivre la vaccination afin d'éviter la recrudescence de maladies bien contrôlées jusqu'ici. Effectivement, le problème de la vaccination est posé dans ces conditions spéciales imposées par la crise sanitaire due au Covid-19 et par les mesures de confinement, ce qui a entraîné, selon le médecin pédiatre, des retards vaccinaux. Le problème ne se limite pas aux conséquences de la pandémie, mais aussi à une tension due à l'indisponibilité de certains vaccins, dans certaines structures de santé, selon le SNPSP. Le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), a affirmé, pour sa part, qu'effectivement, « la peur d'être contaminé a réduit de manière significative, dès le début de l'épidémie chez nous, l'afflux des malades au niveau des structures de santé », d'une manière générale. C'est le cas des établissements de santé de proximité qui assurent l'essentiel des programmes de santé comme le PEV (programme élargi de vaccination) qui a été sérieusement perturbé du fait de plusieurs facteurs, selon le Dr Merabet, qui cite les recommandations sanitaires de distanciation imposées par la situation épidémique qui ont contraint les unités de vaccination à réduire le nombre de RDV pour pouvoir aérer la plage horaire dédiée à l'activité de vaccination. Et le programme de travail des personnels soignants qui a été modifié en conséquence du fait de l'arrêt des moyens de transport et du manque en moyens de protection (surtout au début de l'épidémie). Il a également évoqué le manque de coordination constaté dans la gestion de la crise et ses répercussions sur les autres activités telle la vaccination. Et de rappeler que le ministère de la Santé a réagi après plusieurs écrits émanant des partenaires sociaux et de certains conseils médicaux rattachés à des établissements de santé pour donner des recommandations nécessaires à la bonne marche de cette activité (note n°14 du 06 avril 2020). Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a rappelé, à travers cette directive, que le calendrier national de vaccination des enfants ne doit pas être perturbé en raison de la mobilisation générale pour la lutte contre le nouveau coronavirus. Mais le Dr Merabet affirme que le problème de ces retards ne se limite pas uniquement aux facteurs cités, mais aussi au problème du manque de certains vaccins indispensables au bon déroulement du PEV comme le TETRAHIB, l'HBV pédiatrique, le DT pédiatrique et le vaccin injectable contre la polio. En précisant que « la tension persiste sur ces vaccins à ce jour ». Et d'alerter qu'« étant un pays tributaire de l'importation pour ces produits et considérant la situation sanitaire mondiale qui a sérieusement perturbé les échanges et le déplacement, on risque de subir encore plus de pression sur la demande en vaccins pour satisfaire la forte demande prévisible dès le retour normal aux activités de soins ». Pour Lyes Merabet, « il faudra certainement penser à organiser des campagnes vaccinales de rattrapage ciblées ultérieurement ».