Plusieurs quartiers d'Alger ont été submergés par les flots suite aux fortes précipitations enregistrées dans la nuit de lundi à mardi au centre et à l'est du pays. Les séquelles de ce «déluge» étaient encore manifestes, hier, avec des conséquences particulièrement néfastes sur le trafic automobile où plusieurs tunnels et axes routiers menant vers le chef-lieu de la capitale sont restés bloqués pour plusieurs heures à cause des inondations. A l'est du pays, dans la wilaya de Mila, tout spécialement, les conséquences de ces dernières intempéries ont été encore plus dramatiques, avec le décès tragique, lundi soir, d'un enfant, emporté par les crues de l'oued Oumchrak. Agé de huit ans, l'enfant est originaire de la commune de Aïn Beïda Ahriche, selon la protection civile de Mila. Les services de la Protection civile poursuivaient toujours, hier, les opérations d'intervention pour la réouverture des routes coupées et tunnels inondés par les eaux de pluie, suite aux intempéries enregistrées la veille à travers plusieurs wilayas du pays. Selon le chargé de communication à la Protection civile, le lieutenant Khaled Benkhalfallah, les équipes de la Protection civile étaient encore mobilisées, hier, au niveau de 10 points situés au niveau des communes de Sidi M'hamed, Bir Mourad Raïs, Gué de Constantine, Chéraga et Hussein Dey pour rouvrir les routes et tunnels inondés par les fortes précipitations enregistrées la veille à Alger, causant une congestion routière au niveau de plusieurs voies. De son côté, le lieutenant Nassim Barnaoui, président du Centre d'information et de sensibilisation de la Direction générale de la Protection civile ,a affirmé au micro de la chaîne 1 de la radio nationale qu'au cours de la matinée d'hier certaines zones d'Alger, particulièrement les plus basses, ont connu des niveaux d'eau cumulés qui ont avoisiné les 50 cm. L'on note, par ailleurs, des perturbations des dessertes assurées par le tramway, imposées par l'arrêt partiel du service entre les stations de Ruisseaux et Cinq Maisons. Mais au-delà de ces perturbations, les services de la Protection civile n'ont enregistré aucune perte humaine à Alger, ni de dégâts matériels importants, en particulier au niveau des communes abritant d'anciennes bâtisses, a-t-on ajouté. A Oum El Bouaghi, trois personnes à bord d'un camion bloqué par les eaux dans un tunnel à l'entrée de la ville on été secourus. A Batna, trois véhicules inondés par l'eau de pluie ont été extraits, selon un communiqué de la Direction générale de la Protection civile. Les éléments de la Protection civile sont intervenus également pour pomper l'eau des nombreuses maisons inondées dans les communes d'Aïn Djasser, Aïn Yagout, Aïn Touta et au chef-lieu de wilaya. Il a également été procédé au curage des avaloirs bouchés du centre-ville de Batna et de la route de Tazoult et du contournement Est de Batna pour faciliter le trafic routier. «Les cas d'inondation enregistrés dans diverses wilayas du pays sont dus à des précipitations orageuses intenses marquées par de fortes pluies qui se sont abattues sur ces régions en un laps de temps très réduit», a indiqué, pour sa part, hier, le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, sur les ondes de la chaîne 1 de la Radio nationale. Le ministre a révélé, à ce propos, que «la pluviométrie enregistrée durant un intervalle de 3 heures, à Alger, a représenté l'équivalent des précipitations qu'on enregistre habituellement au cours de tout un mois», avant de donner l'exemple de Khenchla, où l'on a enregistré, a-t-il dit, «près de 20 millimètres de précipitations en à peine 15 secondes», et de Constantine où «on a relevé une pluviométrie de l'ordre de 35 millimètres en moins de 20 secondes», a-t-il ajouté. Il est donc évident, a soutenu Arezki Berraki, que «les avaloirs, quelle que soit leur capacité d'absorption, ne peuvent engloutir, en si peu de temps, une quantité aussi importante de flots». Pour faire face à ces cas d'inondation, le ministre des Ressources en eau a affirmé que son département était en train d'apporter les derniers ajustements à «une stratégie spéciale» visant à intervenir dans «les quelque 700 zones recensées comme étant à risque potentiel d'inondation en période d'intempéries». M. Berraki a en outre souligné que les fortes pluies enregistrées ces dernières heures dans notre pays font partie de l'activité pluviométrique saisonnière. Leur intensité s'explique par des considérations liées au phénomène du changement climatique dont les impacts se manifestent aujourd'hui dans plusieurs pays du bassin méditerranéen, a-t-il dit.