Si les dirigeants de l'Entente de Sétif ont engagé un bras de fer avec la LFP, à propos du classement octroyé à leur équipe, il faut les comprendre. En effet, à l'arrêt du championnat de Ligue 1, leur formation occupait le poste de dauphin, à trois longueurs du CRB et ce, à la suite d'une remarquable série de victoires. Les supporters croyaient même dur comme fer au titre, en se basant sur le parcours sans faute des joueurs. Et pourtant, la phase aller s'est avérée catastrophique sous la houlette du coach Madoui, finalement limogé et remplacé par le Tunisien Nabil Kouki. La question qui se pose est la suivante : Pourquoi les mêmes joueurs obtiennent de très bons résultats avec un nouvel entraîneur, alors qu'ils étaient à la traîne avec un autre technicien ? Les exemples ne manquent pas, même à l'échelon international. Au mois de janvier, l'Entente était logée à la 7e place, à 9 points du CRB. Au cours de la trêve, l'ESS est allée à Alicante pour un stage qui aura été une réussite totale. En effet, grâce aux deux rencontres amicales jouées face à des adversaires de gros calibre, les Sétifiens ont pris conscience de leurs potentialités sous la houlette d'un technicien qui a beaucoup insisté sur la tactique et la cohésion. C'est donc une tout autre équipe qui est revenue d'Espagne, et cela s'est vérifié sur le terrain avec des prestations haut de gamme qui ont surpris tous ses adversaires. Une bonne équipe, c'est une défense solide et une attaque efficace. Ces deux ingrédients ont été réunis pour le plus grand bonheur des fans sétifiens. Il est tout de même utile de signaler que, lors du mercato d'hiver, un seul joueur Benyahia, s'est ajouté à l'effectif. Or, des gens ont suggéré au driver de recruter plusieurs joueurs pour remettre sur rails une équipe en perdition lors de la phase aller. Or, Kouki, s'est rendu compte des qualités de ses joueurs et avait déclaré : « C'est vrai qu'on aurait aimé trouver d'autres bons éléments pour renforcer l'effectif. Si on trouve un joueur meilleur que ceux dont on dispose, c'est bien, mais recruter pour le plaisir de recruter, je ne suis pas d'accord. Et puis, comme tout le monde le sait, il est très difficile de trouver de bons joueurs en cette période de la saison. Je voulais un attaquant répondant à un profil bien défini, mais, hélas, on n'en a pas trouvé. Toujours est-il que je dispose d'un bon groupe ». Ce que Kouki ne dit pas de peur d'être considéré comme un entraîneur présomptueux c'est, qu'avec sa conception de jeu et ses consignes, ses joueurs ont progressé de façon spectaculaire. Les fans de l'Entente sont convaincus, que si le coronavirus n'avait pas provoqué l'arrêt de la compétition, leur équipe, et aussi surprenant que cela puisse paraître, se serait parée du titre. Leurs arguments, il faut le reconnaître, ne sont pas dénués de logique. Ils pensaient, qu'avec un calendrier très favorable et la réception des rivaux directs, à savoir le CRB, et le CSC, leurs favoris étaient capables de faire le plein. Quant aux matches à jouer à l'extérieur, ils étaient négociables, avec des affrontements face à l'ASO, l'USMBA, l'ASAM et la JSS. Leur calendrier paraissait beaucoup plus aisé que ceux des principaux concurrents. A ce moment là en tout cas, l'ESS affichait le visage d'une équipe homogène, avec une défense solide où les Debari, Louafi, Laribi et Bekakchi ont brillé, protégeant fort bien les bois de Khechairia, qui a retrouvé une seconde jeunesse. Quant au secteur offensif, il était le plus prolifique par rapport à ceux des autres équipes. Au mois de juillet, alors que tous les sportifs se trouvaient en plein confinement, des clubs européens se sont manifestés pour enrôler plusieurs joueurs de l'Entente, ce qui est une vraie reconnaissance de ce qu'ils ont accompli au cours de la phase retour. Si les dirigeants ne seraient pas contre ces transferts qui remplieraient les caisses du club, en revanche, le coach Kouki entend conserver son effectif avec lequel il a si bien réussi à appliquer sa méthode et ses idées. C'est simple, même lui a reçu des offres de la part de plusieurs clubs, et notamment ceux de son pays, la Tunisie. Là-aussi, il s'agit d'une reconnaissance qui augmentera la côte du technicien tunisien aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs sur le marché maghrébin. La logique voudrait que, lorsqu'on a un entraîneur de ce calibre, on fait tout pour le retenir. On a appris donc que les dirigeants lui ont promis des primes conséquentes en cas de titres. Enfin, trois espoirs ont été promus en équipe seniors, ce qui est de bon augure pour l'équipe fanion, déjà séduisante.