Cinq cents ans après les conquistadors, le Mexique veut des excuses du pape et de l'Espagne. Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador réclame des excuses du pape et du Roi d'Espagne pour « abus » contre les peuples indigènes lors de la colonisation du Mexique par Hernàn Cortés en 1519. Le Lundi 25 mars 2019, le Roi d'Espagne Felipe VI a refusé de présenter les siennes. (Antoine Pacquier, dans le quotidien La Croix du 27 Mars 2019. On aurait supposé que, quelque six décennies après que l'Algérie ait finalement conquis son indépendance, à la suite d'une occupation coloniale dont le but ultime était d'effacer toutes traces du passé historique de notre peuple, et de la couper de ses racines linguistiques, culturelles et religieuses, les traces de cette tentative de génocide auraient, sinon disparu, du moins se seraient estompées, et que le peuple algérien aurait repris en main tous les aspects de sa destinée, qu'elles aient été léguées par nos ancêtres, ou qu'elles aient été imposées par l'envahisseur. L'Histoire de l'Algérie est encore loin d'avoir échappée à L'emprise de l'idéologie coloniale. On constate avec consternation, peine et inquiétude pour le futur de la Nation algérienne, forgée dans les sacrifices, le sang et la douleur, mais dont l'existence même est attaquée sous le couvert ; que tel n'est pas, et de loin, le cas. Il faut reconnaitre que l'ex-colonisateur a mené une entreprise systématique de justification de son occupation, et a construit, revues après revues, livres après livres, opuscules après opuscules, une idéologie couvant tous les aspects de la société algérienne, et donnant une base intellectuelle totalitaire à son entreprise d'effacement du peuple algérien. La forme scientifique donnée à cette entreprise, qui n'a jamais cessé, et se continue même après l'indépendance, cache l'objectif réel des auteurs ou de leurs donneurs d'ordre ; il s'agit tout simplement de délégitimer le droit à l'indépendance de l'Algérie, tout comme l'accès à son indépendance, et de prouver qu'elle n'aurait rien de normal, qu'elle serait un accident dans une histoire qui, pourtant, fournirait toutes les preuves du caractère superficiel du droit à la singularité et à l'unicité du peuple algérien, sur un territoire bien défini, et partageant une culture et des valeurs spécifiques. La faiblesse intellectuelle des dirigeants algériens depuis l'indépendance Il faut reconnaitre que la faible culture générale, qu'elle soit politique ou historique, des dirigeants algériens depuis l'indépendance, les a conduits à une conception superficielle de renaissance du peuple algérien et de consolidation de la Nation. Il n'y a jamais eu de projet systématique de correction des distorsions de l'histoire et de la culture algérienne fabriquées par l'ancienne puissance coloniale pour justifier la nécessité tout comme violence de son entreprise au cours des cent trente années de sa présence sur le territoire national. On a eu une politique culturelle faite de pièces et de morceaux, sans ligne directrice claire, même dans les programmes scolaires, ce qui a, sans doute, créé les conditions socio-culturelles de la guerre civile violente de la décennie noire. Sur le plan linguistique, on a mal appréhendé l'accentuation de l'emprise culturelle de l'ex-colonie sur l'élite algérienne, dont une grande partie a tout simplement coupé tout lien profond avec la langue arabe, et a absorbé, sans réserve et sans esprit critique, toute la littérature ethnographique et sociologique coloniale, dont elle fait l'unique source de sa conception du monde et de l'Algérie. Il faut reconnaitre que l'ex-puissance coloniale a peu fait pour laisser se construire une élite intellectuelle algérienne large, car elle ne tenait pas à mettre en péril sa domination. Même le leadership de la lutte de libération nationale, dont on ne peut discuter ni l'héroïsme, ni les convictions nationalistes, manquait de la dimension intellectuelle lui permettant de concevoir une renaissance culturelle propre à synthétiser les valeurs profondes de la société algérienne, résultats d'une longue histoire, avec les apports de la civilisation moderne à laquelle elle a été confrontée d'une manière violente. Une crise culturelle profonde La crise culturelle profonde dans laquelle se débat une bonne partie de notre élite intellectuelle apparait non seulement à travers le débat linguistique, qui prend des dimensions émotionnelles n'ayant rien à voir avec la réalité linguistique objective, où se confrontent exclusivement, et qu'on l'accepte ou non, deux langues ayant une histoire et une production intellectuelle incontestable, à savoir la langue arabe et le français, mais, plus grave encore, à travers l'interprétation de l'histoire et sa reconstitution, plus grave car elle montre qu'il n'y a même pas une vision uniforme de cette histoire, et qu'il y a une entreprise délibérée, au nom du renouveau linguistique, de distordre, sinon d'effacer cette histoire, avec toutes les conséquences politiques sur lesquelles cette tentative pourrait déboucher, y compris les risques d'une confrontation violente entre nationalistes et sécessionnistes. Un projet dangereux de délégitimation de pans entiers de l'Histoire de la nation algérienne Certains veulent aller jusqu'à refuser la légitimité d'un vaste pan de l'histoire nationale, et rejettent, au nom du retour à l'authenticité, mille cinq cent ans d'histoire, ne retenant, en fait, comme authentiquement « algériennes, » que les colonisations romaines et françaises, ce qui constitue en contradiction totale avec leur extrémisme culturel et linguistique. Le tout récent débat, tissu d'affirmations et de diktats infondés et superficiels , sur la présence ottomane et sa signification, montre non seulement la profonde crise morale et l'aliénation d'une bonne partie de l'élite nationale, mais également son ignorance profonde de l'histoire de l'Algérie, abreuvée, si ce n'est addictée, à la version coloniale de l'histoire de l'Algérie, version dont on ne répétera jamais que son objectif n'a jamais été de présenter de manière objective, la chaine d'évènements qui tissent cette histoire, mais de justifier la légitimité et la légalité de son invasion de l'Algérie, de son occupation et de son pillage, comme de son exploitation. L'Algérie, « Terra Nullius » avant 1830 ? Il faut reconnaitre que ce fil directeur n'a jamais été coupé, puisqu'on le retrouve dans les négociations entre l'Algérie et l'ex-puissance coloniale sur le sort des archives de la période ottomane. Cette ex-métropole a refusé de prendre en considération la légitimité de la demande algérienne de restitution de ces archives, en rejetant le principe international de la succession d'état, appliqué de manière routinière par ailleurs en cas de changement politique aboutissant à la création d'une nouvelle structure étatique. Pour l'ex-colonisateur, il n'y avait pas d'état algérien lorsque ce pays, pour ne pas payer sa dette de soixante millions de franc-or à l'Algérie, a simplement décidé de l'envahir, prétextant d'une insulte, qui n'a jamais eu lieu contre son consul, le 29 Avril 1827, et brusquement redécouverte, quelque trois années après son occurrence. Pourtant, les traités, conventions, et autres documents juridiques passés entre cette puissance et la régence d'Alger, pendant les trois siècles de son existence sur le territoire algérien, ont été savamment reproduit dans un ouvrage en deux tomes. Ce sont là des preuves suffisantes de la reconnaissance de l'existence de l'Etat algérien, certes allié de la « Sublime Porte, » mais néanmoins jouissant d'une indépendance quasi-totale. L'indépendance de la Régence fut confirmée par une note verbale de la puissance ottomane, datée de 1793, qui informait les puissances occidentales que celle-ci abandonnait totalement sa souveraineté virtuelle, de fait, sur la Régence. Donc l'Algérie était incontestablement , lors de l'invasion coloniale, un état indépendant reconnu sur le plan international, au sens du droit des Nations de l'époque. D'ailleurs, les autorités de la Sublime Porte ont montré peu d'empressement à venir au secours de l'Algérie, alors que, lorsque l'ex puissance coloniale, prétextant d'attaques des «Khroumirs» a décidé de faire main basse sur le Tunisie en 1882, les Ottomans ont envoyé une flotte pour empêcher cette occupation. Donc, toute la justification de la colonisation de l'Algérie par l'ex-occupant s'est basée sur la théorie de l'Algérie comme territoire n'appartenant à personne, « terra nullius, » suivant l'expression latine bien connue. La légitimité de la guerre de libération nationale remise en cause Suivant sa conception, cette puissance remplaçait un autre indu-occupant qui n'avait aucun droit sur l'Algérie. Ceux qui refusent de reconnaitre la légitimité de la Régence, comme preuve de l'existence de l'Etat algérien, même sous la forme d'une association étroite avec l'empire ottoman, rejettent , du même coup, non seulement la légitimité de la guerre de libération nationale, mais également le type particulier de ce système politique, qui s'inscrivait, dans le cadre du concept de « communauté musulmane », certes actuellement obsolète, mais reconnu à l'époque où les frères Barberousse (Aroudj,1474-1518, Kheireddine, 1466-1546, et Ishak, mort en 1518), ont commencé à intervenir sur le territoire algérien, à compter des premières années du XVI -ème siècle. A cette époque, le système de gouvernance algérien traversait une période de grands troubles, les deux dynasties qui se partageaient le territoire algérien, les Ziyanides à l'Ouest et au centre, avec comme capitale Tlemcen, et les Hafsides à partir de la vallée de la Soummam à l'Est, avec comme capitale Tunis, connaissaient une crise profonde. Elles étaient incapables d'assurer non seulement l'ordre sur leurs territoires respectifs, mais même leur défense contre les attaques de l'Espagne catholique qui ne cachait pas sa volonté de continuer sa Reconquista en occupant le Maghreb musulman, et en convertissant sa population au christianisme. Un Ddanger immédiat : La conquête de l'Algérie par l'Espagne catholique La menace espagnole devint une réalité avec l'occupation de la ville d'Oran, sous le commandement du Cardinal Ximenés de Cisneros, en mai 1509, et alors que Ferdinand d'Aragon (1479-1516), le conquérant de Grenade, était encore au pouvoir en Espagne. Ce cardinal avait déjà montré son fanatisme antimusulman lors de la prise de Grenade par les rois catholiques en Janvier 1492, avait violé, avant même que ne séche l'encre avec lequel il avait été écrit, le traité de capitulation signé avec Bouabdil, le dernier souverain nasride, traité qui prévoyait la garantie de la liberté de culte pour la population musulmane et l'interdiction de leur conversion forcée au Christianisme, non seulement en organisant un immense autodafé, où furent jetés au feu 35.000 exemplaires du Saint Qoran, mais, en faisant pression sur les notables musulmans de la ville pour qu'ils renoncent à leur foi et deviennent chrétiens. Ximénes montra sa « miséricorde chrétienne », en faisant massacrer plus de quatre mille des habitants de la ville d'Oran dans la mosquée où ils avaient pris refuge, exprimant le regret hypocrite et cynique qu'ils soient morts « infidèles, » et qu'ils n'aient donc pas bénéficié des sacrements chrétiens leur assurant une vie éternelle. Dans la même lancée, d'autres villes du pays furent occupées par les conquistadors espagnols, dont les villes de Tlemcen, Bougie et DJidjel. Bientôt, la couronne d'Espagne, devenue maitresse d'une grande partie de l'Europe, par le jeu des alliances dynastiques, et disposant de toutes les ressources humaines et matériel de presque tout ce continent après l'accession de Charles Quint au titre d'empereur(a régné de 1516 à 1554), s'attaqua directement à Alger et à Tunis, ville dont cet empereur s'empara en 1541. Une population abandonnée à elle-même demande La protection ottomane La population algérienne, que les deux états de l'époque n'étaient plus capables de protéger, avait donc le choix entre accepter l'occupation espagnole, qu'elle ne pouvait repousser, et donc subir les massacres s'accompagnés par les conquêtes espagnoles de l'époque, et la conversion forcéeau christianisme, sous l'autorité de l'Inquisition, cette organisation papale chargée de veiller à l'élimination de toute autre religion que le christianisme dans les possessions espagnoles, ou demander l'aide de la plus grande puissance musulmane de l'époque, à savoir l'empire ottoman, qui donna aux frères Barberousse le mandat de répondre à l'appel au secours de leurs frères musulmans en Algérie et en Tunisie. L'histoire a enregistré les appels des notables de toutes les villes importantes de ces deux pays à l'aide des Ottomans. Le courage, la fortitude et la persévérance des frères Barberousse, tout comme leur génie militaire et politique ont sauvé les deux pays des affres du colonialisme espagnol, mu par un fanatisme religieux sans nuances, et de la disparition de la culture arabo-musulmane, de laquelle la population algérienne tenait son identité et qu'elle n'avait aucun désir d'abandonner. Ximénès, inspirateur de la conquête coloniale française A souligner que l'ex puissance coloniale a voulu placer son occupation de l'Algérie en droite ligne avec la tentative de l'Espagne catholique de faire disparaitre du Maghreb central toute trace de l'Islam, poursuivant la politique qu'elle avait appliquée contre la population musulmane espagnole, qu'elle fusse autochtone ou d'origine arabo-berbère : le nom de Ximénés a été donné à une rue de la ville de Tlemcen, tracée par le génie militaire colonial sur le cimetière où reposaient les restes des membre de la dynastie des Ziyanides, et à proximité de la Mosquée de Sidi Brahim, qui était essentiellement fréquentée par les membres de la milice ottomane installée dans la ville, et leurs familles. Pour bien marquer la continuité de l'esprit de croisade, les autorités coloniales ont baptisé la rue perpendiculaire à celle-ci « Rue Haëdo, » du nom d'un historien espagnol qui a écrit un livre haineux et plein de calomnies sur les frère Barberousse, et sur la Régence d'Alger, et son mode de fonctionnement, livre ayant servi pendant longtemps de source de thèmes de la propagande chrétienne contre la présence ottomane en Algérie. Les frères Barberousse ont sauvé le peuple algérien de la disparition ethnique et culturelle On peut affirmer que les populations algériennes avaient le choix entre le Cardinal Ximénés (1436-1517), puis, après la mort de Ferdinand,(1452-1516) le puissant Saint Empire Romain Germanique, sous la houlette de Charles Quint(1500-1558), et l'Inquisition d'un côté, et, de l'autre, la protection ottomane. Pour sauver leur identité, elles ont choisi cette dernière protection, sans laquelle l'Algérie aurait été aujourd'hui un pays exclusivement hispanophone, d'où auraient disparu non seulement l'Islam et la langue arabe, mais toutes les autres langues vernaculaires, donc évidemment toutes les versions de la famille linguistique amazigh. A la lecture des récits de la violence destructrice qui a accompagné la conquête de l'Amérique latine, qui n'a pas encore pansé ses blessures de cette lointaine période, on ne peut être que peu rassuré du sort qu'aurait subi le peuple algérien si les conquistadors avaient réussi à imposer leur pouvoir en Algérie. Le récit de la destruction des civilisations de l'Amérique latine, et la cruauté de l'Eglise catholique, décrits en détail par l'évêque Bartholomé de Las Casas(1474-1566), hante encore les esprits en Amérique Laine, quelque cinq cent ans après les faits, comme le prouve la demande d'excuses faite en 2019 par le Président du Mexique tant à la papauté qu'à l'Espagne. Ceux qui veulent délégitimer la présence protectrice ottomane en la qualifiant de colonialiste montrent non seulement leur ignorance de l'Histoire tourmentée de l'Algérie, mais justifient le colonialisme français, qui s'est placé sous la bannière de la guerre entre la Croix et le Croissant, et qui s'est proclamé continuateur des tentatives espagnoles, allant même jusqu'à glorifier, dans la toponymie algérienne, ceux des Espagnols qui, d'une manière ou d'une autre, avaient animé la Croisade antimusulmane au Maghreb, qui a suivi la Reconquista. En Conclusion : Il faut replacer la période ottomane dans le contexte historique de l'époque où elle s'est imposée, et l'analyser comme une réaction de défense et de survie de la part de la population algérienne contre un ennemi autrement plus violent et plus destructeur. Les Ottomans se sont substitués aux dynasties locales, empêtrées dans des querelles de succession, et qui avaient perdu toute légitimité et toute autorité aux yeux des populations locales, au point où les états de l'époque n'arrivaient même plus à assurer un minimum de centralisation, et où les territoires étaient partagés entre des pouvoirs locaux, assumant les taches de gouvernement et de maintien de l'ordre que ces royaumes n'étaient plus capables de tenir. Grace à la protection ottomane, non seulement l'Algérie a été finalement unifiée dans ses frontières actuelles, et a pu émerger comme une entité autonome, reconnue du monde entier, un état qui avait une présence internationale incontestable, présence prouvée par ses traités internationaux, et la présence à Alger de représentants diplomatiques des principaux états de l'époque, et qui avait un lien spécial avec l'empire ottoman, sans lui être totalement assujetti. Dans le contexte du concept de la « oumma » musulmane, qu'on peut critiquer autant qu'on veut maintenant, mais qui faisait partie de la culture politique de l'époque, et permettait un sentiment de solidarité partagée et une fluidité dans la circulation des élites et des personnes, la régence d'Alger n'a jamais connu le type de rejet généralisé de la population qu'a provoqué la conquête coloniale française. Peut-on affirmer que l'administration « ottomane » était fondée sur les principes modernes de gouvernement ? Evidemment non, mais elle a assuré au peuple algérien suffisamment d'ordre et de sécurité pour qu'il ne tombe pas victime d'un système d'oppression autrement plus virulent, et a ouvert la voie à l'Algérie moderne, malgré la tragédie de la colonisation. Il est indispensable de rappeler que Hernan Cortès de Monroy (1485-1547), le conquérant du Mexique, a participé à l'une des multiples tentatives espagnoles de conquérir l'Algérie (attaque d'Alger par Charles Quint du 20 Octobre au Premier Novembre 1541 !), ce qui justifie la référence à la demande d'excuses faite au Pape et aux Autorités espagnoles par le président du Mexique. L'Algérie peut légitimement ajouter son nom à cette demande, car son peuple a failli subir le sort des peuples autochtones qui continuent à souffrir de l'aliénation causée par la brutale conquête espagnole. Ceux qui qualifient la Régence d'Alger d'état colonial rejettent tout simplement l'idée même de Nation algérienne, délégitimisent l'Etat algérien avant 1830, appuient la thèse coloniale de « terra nullius, » qui a servi à légitimiser son occupation, consolident sa thèse glorifiant « les bienfaits du colonialisme », et se font complices, même rétroactivement, de son projet d'effacer les spécificités du peuple algérien, et de son refus de reconnaitre l'existence de la Nation algérienne. Qu'on ne se fasse aucune illusion à ce sujet : sans la présence tutélaire ottomane pendant plus de trois cent ans, l'Algérie moderne, dans sa carte actuelle, ses composantes humaines,et ses spécificités culturelles, linguistiques et religieuses, aurait parlé exclusivement espagnol, et n'aurait jamais surgi des combats que son peuple a mené contre les envahisseurs qui avaient pour objectif d'effacer toutes ses spécifiés. Finalement, le peuple algérien, dans toutes ses composantes, doit trop aux frères Barberousse et à la présence ottomane salvatrice de l'identité nationale algérienne et fondatrice de l'unification de son trritoire, pour faire preuve d'ingratitude envers eux. Sans eux, il n'y aurait pas eu de colonialisme français, mais également simplement pas d'Algérie maintenant, ni même d'Algériennes et d'Algériens, mais un peuple hispanisé, aliéné, et coupé de ses racines culturelles, religieuses et historiques, et dont les populations auraient souffert des mêmes tourments que ceux dans lesquels sont plongés les pays latino-américains. Aucun colonialisme n'est bon, mais le pire est le colonialisme exclusivement et totalement inspiré par l'esprit de Croisade contre l'Islam.