A une cinquantaine de jours du début du championnat de Nationale 2, rien ne se profile à l'horizon pour le Mouloudia de Béjaïa. Ni recrutement, ni staff technique, ni joueurs, ni aucune feuille de route pour la préparation de la nouvelle saison. Comment en est-on arrivé là ? Selon notre source, une opposition «souterraine» qui ne dit pas son nom, nage dans les eaux troubles au point de mettre le club en péril. Certains accusent les actionnaires, alors que d'autres affirment que la situation catastrophique actuelle est l'une des conséquences du conflit CSA-SSPA. Lorsqu'on gère un club, prétendu professionnel, comme une équipe de quartier ou comme une propriété personnelle, il ne fallait pas s'attendre à un avenir radieux. Aujourd'hui, avec tout ce qui se trame dans cet environnement, le MOB flirte avec la faillite et risque de ne pas s'engager. Plus grave encore, plusieurs joueurs ont été libérés par la CNRL. Il s'agit de Boufenache qui vient d'opter pour le MSPB, Benabidi, parti à la JSK, Laraba Naâs, signataire à l'OM, Kerkar au MCB Oued Sly, ainsi que les Kadri et Boussalam, sans oublier le gardien de but Bencherif qui vient de mettre le cap vers l'USB. En somme, c'est le flou total au sein du club, le plus populaire de Béjaïa. La SSPA n'existe que sur le papier en l'absence d'un président de conseil d'administration et d'actionnaires et ce, depuis belle lurette. De nombreux observateurs justifient cette situation par l'ampleur des dettes, avoisinant les 28 milliards de centimes, selon notre source. Mais ce n'est pas la seule raison, puisque le MOB est victime d'un conflit entre certains actionnaires. Sinon, comment expliquer les absences répétées de ces derniers aux différentes réunions programmées pour tenter de dénouer la crise ? Cela a fini par créer un blocage à tous les niveaux qui s'est répercuté, négativement, sur le club où l'avenir des Crabes est sérieusement menacé. Ceci dit, il semblerait que la solution se trouve chez les actionnaires, considérés comme les propriétaires de la SSPA. Cette situation a fini par faire réagir, ces derniers temps, les anciens joueurs du club. Devant la gravité de la crise, ils ont lancé un appel à l'ensemble des Mouloudéens pour une prise de conscience, étant donné que les dirigeants et les actionnaires se sont montrés incapables de faire sortir le club de ce labyrinthe. A présent, tous ceux qui ont été à l'origine de ce désastre doivent revoir leur copie. Ne dit-on pas «qu'à force de jouer avec le feu, on finit par se brûler les doigts » ? Avec 6 clubs appelés à rétrograder en Division inférieure, la saison prochaine, le MOB, avec la conjoncture actuelle, semble bien parti pour connaître de gros soucis pour sauver sa peau. Dommage, car le MOB, avec son histoire et l'engouement qu'il suscite auprès des sportifs de la région, mériterait de jouer les premiers rôles pour retrouver sa place parmi l'élite. A notre avis, le problème est plus profond, puisque le hasard a voulu que les deux clubs de Béjaïa, le MOB et la JSMB, traversent, en même temps, les crises les plus noires de leur existence.
