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Aïn Temouchent: L'espace urbain fortement agressé
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 13 - 10 - 2020

Le rituel existe depuis des lustres. Et il est bien rodé. A chaque arrivée ou départ d'un wali, la société civile est convoquée. Doléances, promesses et récriminations dans le premier cas. Regrets et larmes de crocodile quand l'heure de se quitter vient à sonner.
Dans ces conclaves populaires il n'est pas rare de rencontrer les inconditionnels du «le roi est mort, vive le roi», les éternels râleurs gardiens du temple et des présidents d'associations fantômes. Nous avons encore en mémoire cette ambiance théâtrale où, dans un moment d'anthologie, un wali à la réputation sulfureuse a fondu en larmes durant le discours d'adieu, ponctué de sanglots que prononçait le président de l'APW avec des trémolos dans la voix. Une douloureuse séparation à l'évidence. Dans la salle, la gêne était perceptible. On n'avait jamais vu ça dans toute l'histoire des assemblées élues. Il faut croire qu'à Aïn Temouchent les miracles sont fréquents. Des personnages insignifiants et sans envergure intellectuelle ont pu du jour au lendemain accéder aux plus hautes fonctions électives par la magie des urnes qui ont transformé des petits destins en contes de fées. Une imposture qui a provoqué des ravages dans la gestion du pays dès lors qu'une faune d'incultes a compris que l'on pouvait se faire une place au soleil (ou à l'ombre...) en osant, simplement en osant. Le système, que l'on dit agonisant, en a voulu ainsi. Pour la suite de l'histoire, le wali en question a été voué aux gémonies par la vox-populi après les révélations faites sur sa gestion durant son court et néanmoins tumultueux passage. Comment s'annonce la venue du 13ième wali d'Aïn Temouchent, en l'occurrence M. Moumen M'hamed ? De prime abord l'homme est plutôt à l'aise face au public comme en témoigne la rencontre qu'il a eue avec les représentants du monde associatif. Un ton rassurant et des engagements solennels dont il mesure encore peu, fraîchement installé, la complexité. Mais il ne tardera pas, d'ici la fin de ses visites sur le terrain, qu'il mène au pas de charge, de remplir son ordonnancier. La wilaya jouit certes d'un énorme potentiel économique, dominé par l'agriculture et la pêche, mais elle a été durant toute son existence plombée politiquement par le binôme FLN - RND lequel tandem a fourgué aux assemblées populaires plus de figurants que d'élus dignes de ce nom. Ce qui a conduit à des conflits récurrents qui ont grandement impacté le développement local. A quelques encablures des fins de mandats tout le monde se met à espérer des changements profonds et surtout l'émergence d'une nouvelle race de représentants du peuple.
Il est patent que la feuille de route du nouveau chef de l'exécutif s'orientera davantage vers l'éradication des zones d'ombre mais l'autre dimension qui s'impose d'elle-même a certainement trait à la dégradation du cadre urbain dans la majorité des cités de la wilaya. Et à Aïn Temouchent la situation a empiré. Les problèmes liés à l'hygiène, l'environnement, la circulation, le squat illicite des espaces publics... etc., continuent de susciter des mécontentements. Il n'y pas longtemps, un professeur d'économie, fils du terroir, nous faisait part de son inquiétude au sujet des bouleversements que connaît son fief natal. Il porte un regard désabusé sur les avatars de la gouvernance locale et pour cause, il est l'auteur de deux livres concernant, entre autres, «la prise de décision» et «l'évaluation des politiques publiques». Et il a tenu à nous le faire savoir. « Il y a des priorités en matière de développement et je ne pense pas que le fait de dépenser beaucoup d'argent pour embellir des carrefours soit utile pour la collectivité qui se plaint de problèmes autrement plus urgents...». Le grand défi pour les autorités actuelles se situe précisément au niveau des transformations utiles à apporter au cadre urbain afin d'en finir, d'une part avec les poches insalubres et, d'autre part, atténuer la pression du parc automobile en constante évolution. Le chef lieu de wilaya souffre d'un déficit en matière de parkings. Sa topographie urbaine faite de rues assez étroites n'arrange guère la circulation automobile et même les trottoirs s'avèrent inopérants en raison d'une forte hausse démographique conjuguée à une énorme concentration commerciale, ciblant particulièrement le centre de la ville.
Une application stricte et sereine de la Loi
Aïn Temouchent, peut-être plus que la moyenne nationale, connaît une crise de croissance. Une attractivité qu'elle doit à sa proximité géographique stratégique avec les ports et aéroports de la région et la mer qui a renforcé le potentiel hydraulique grâce à deux importantes usines de dessalement. L'eau y est disponible à souhait. Un atout de poids pour l'investissement. Cela s'est répercuté sur l'activité des principales agglomérations de la wilaya qui rencontrent divers problèmes liés à l'hygiène, la circulation, la sécurité, le chômage, la scolarisation, la santé... etc. Le lot commun de presque la majorité des communes du pays qui ont grandi trop rapidement, souvent de manière anarchique. Comme à Aïn Temouchent où la situation, cependant, demeure maîtrisable si l'on se donne la peine de prendre le taureau par les cornes car il ne sert à rien de concevoir un plan de circulation viable sans lutter contre l'informel et les comportements inciviques. Son efficacité repose sur trois préalables, à savoir la libération des espaces collectifs indûment occupés tant par les commerçants légaux que par les occasionnels, une meilleure visibilité du mobilier urbain et la création de parkings officiels. Pour certains, la solution réside dans une application stricte de la loi et une vigilance permanente de la part de la police administrative parce qu'il est inadmissible de fermer les yeux sur les dépassements d'une faune de mercantis qui bloque les chaussées en plaçant des obstacles, qui une échelle, qui un mannequin, qui un bidon ou une chaise. C'est le règne du plus fort alors que l'obstruction de la voie publique est réprimée par la loi. Notamment le décret exécutif n° 12-111 du 06 mars 2012 fixant les conditions et les modalités d'implantation et d'organisation des espaces commerciaux et d'exercice de certaines activités commerciales. Pour d'autres, c'est la densification à outrance du tissu urbain par l'injection tous azimuts de projets qui a provoqué ce désordre.
Une étude confiée à un bureau d'études spécialisé de la capitale, a tracé les grands contours du futur plan de circulation en collaboration avec la commission locale pilotée par la direction des Transports, laquelle commission a suivi et donné son avis sur les changements intervenus au cours de l'élaboration du projet. La mouture finale a privilégié une mise en œuvre en trois phases selon l'importance des travaux envisagés. La première touchera à court terme, pendant un temps estimé à deux années, les axes centraux du tissu urbain. La seconde, planifiée sur le moyen terme, abordera les aménagements à forte incidence sur l'environnement tandis que la dernière et la troisième concernera les ouvrages d'art devant faciliter l'accès à la ville. On peut citer dans ce lot de projets, la réalisation d'un parking de trois étages au centre-ville, une option hypothéquée après la cession controversée des «Moulins Cohen», l'élargissement de la double voie qui part de Bel Air 1 pour atteindre Bel Air 2 et faire jonction avec l'intersection qui relie la R.N. 35 ainsi que la nouvelle ville. Par ailleurs, trois échangeurs sont prévus, notamment au niveau du carrefour mitoyen au siège de la daïra. Cet échangeur stratégique devrait bénéficier d'une large voie en direction de la route de Chaabat El Leham appelée à desservir un important pôle d'habitations composé de la cité Baraka, de la future cité AADL et la nouvelle ville Sud-Est. Là aussi ce n'est plus possible puisque, en 2017, en lieu et place du parc d'engins publics et de la salle de musculation, deux constructions immobilières furent accordées dans des conditions très discutables. Pourtant l'ancien maire, actuellement en détention, a tiré la sonnette d'alarme avançant le fait que le terrain est inondable. La commission du CTC a pourtant donné son quitus entérinant ainsi la décision du wali de le mettre à la disposition de deux promoteurs. D'où la nécessité de réfléchir à un second échangeur en lieu et place du carrefour proche de la direction de Sonelgaz et l'unité de la Protection civile pour fluidifier le tronçon et créer une symbiose entre les cités Berrouaine, les 411 lots et le reste de la ville. Dans ce cas-là, il va falloir éliminer l'obstacle constitué par la vieille cave coloniale et délocaliser éventuellement les deux projets qui en sont à leur début. En somme, il s'agissait de récupérer tout le triangle de bâtisses vétustes situé entre la Sonelgaz et la cité 411. Un projet de valorisation urbaine qui a fait son chemin à un temps donné avant de tomber à l'eau puisque dans cet espace chahuté, une ancienne salle de culturisme a été démolie dans la perspective d'un plan d'aménagement du site. Pourquoi le projet a-t-il été stoppé net et détourné de sa vocation ? Les archives doivent exister. L'autre interrogation concerne l'ouverture du tronçon reliant la ville à Chaabat el Leham et qui s'est effondré en partie à cause des travaux entrepris par le promoteur en charge du projet de 11 étages mitoyen à la route. Cela fait deux (02) ans que cette dernière est fermée, obligeant les automobilistes à emprunter à contresens une bretelle particulièrement fréquentée. Enfin, s'il existe un autre argument qui illustre le caractère douteux du terrain évoqué plus haut, c'est bien cette importante quantité d'eau déversée quotidiennement sur la chaussée et provenant du pompage de la nappe, une opération visant à atteindre le bon sol. Ce gaspillage qui perdure depuis de longs mois a outré nombre de citoyens.
Par ailleurs, sur le côté ouest, on n'a pas voulu toucher au tracé de la rue des Jardins qui aurait pu constituer une excellente voie de dégagement externe jusqu'à la ligne de chemin de fer par les abattoirs ou la cave Duffaud ; quitte à procéder à des démolitions pour cause d'utilité publique. Probablement en raison de la complexité du relief et du coût exorbitant qu'une telle solution engendrerait, mais cela aurait pu se faire n'eût été, encore une fois, l'accaparement de terrains publics par le privé au nom de la relance de l'investissement. D'autant que cette partie, en fait la plus ancienne de la ville avec ses jardins qui ont accueilli la dynastie des « Ibnou Senane», ne fera, probablement jamais, l'objet d'une profonde structuration urbaine. Il y a, comme ça, des dégâts irréversibles que personne ne peut réparer.
Expansion urbaine et mobilité humaine
L'Etat en initiant le projet d'implantation d'une nouvelle gare routière en 2006 a certainement voulu alléger le poids de la circulation à l'intérieur du tissu urbain tout en offrant aux usagers une infrastructure moderne en mesure d'accueillir le flux de plus en plus important de voyageurs. Il reste que le rôle assigné à l'ancienne gare érigé en plein centre-ville et qui consiste à prendre en charge les lignes intercommunales déteint sensiblement sur le trafic du périmètre puisque les bus urbains doivent traverser la ville pour rejoindre la vieille gare. En voulant régler un problème on en a créé un autre. Et du coup on a ralenti l'activité commerciale à la périphérie des quartiers où stationnaient les bus à destination des villages. En fait, si le souci premier des responsables est de rentabiliser les caisses de la SOGRAL, gérante des deux gares et permettre aux locataires des commerces qui y activent de rentrer dans leur argent, ce qui au demeurant paraît légitime, on s'explique mal en revanche le schéma organisationnel adopté par la direction des Transports. La SOGRAL en vérité ne perd rien au change étant donné que les ligne intercommunales de Aghlal, Aïn Kihal, Hassasna et Béni Saf via Trois Marabouts ne figuraient pas dans son plan de charge et qu'elles avaient des stations indépendantes. SOGRAL garde le même parc de transport soumis à la taxe de stationnement qu'auparavant. Ce sont les usagers qui sont obligés de «descendre» à la nouvelle gare avant de «remonter» en ville. Alors que la délocalisation de la station située près de la cour de justice et qui desservait Béni Saf, Sidi Ben Adda, Aïn Tolba et Aoubellil n'obéissait à aucune logique puisque cette station assez importante jouit de toutes les commodités d'accueil. Il faut garder à l'esprit que ce n'est pas à SOGRAL d'imposer son point de vue mais aux responsables de prendre en compte les intérêts premiers des populations. La réhabilitation de la dite gare arrangerait tout le monde. A partir de ce constat, il paraît évident, aujourd'hui, que le projet d'implantation de la nouvelle gare routière avec la réorganisation des dessertes n'a pas tenu compte des paramètres liés à l'environnement, à l'économie citadine, au flux des voitures, aux coûts de déplacement etc. Une étude sérieuse confiée à un bureau spécialisé en collaboration avec la commission ad hoc des transports composée des représentants des directions des Transports, du Commerce, de l'Environnement, de la Sûreté nationale, de l'APC, la Protection civile, la Santé, la société civile et les partenaires syndicaux, constituerait un pertinent cadre de concertation susceptible d'éviter des blocages préjudiciables au bon fonctionnement des réseaux urbains de communication à l'intérieur des collectivités locales. Un véritable plan d'aménagement urbain capable de se projeter dans le futur se doit de prendre en compte une série de paramètres et s'inspirer des expériences réussies ailleurs. A travers, éventuellement, un possible jumelage avec une ville du pourtour méditerranéen.


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