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Aïn Témouchent: Plan de circulation, aménagements et … fausses notes
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 26 - 08 - 2018

  C'est durant le rush de la saison estivale que la nécessité de revoir le plan de circulation de la ville se fait le plus sentir. Des millions d'estivants venant des quatre coins du pays transitent par la localité qui éprouve beaucoup de mal à contenir cet énorme afflux de touristes.
Rencontré récemment au marché de la ville d'Ain Temouchent, le professeur d'économie et conférencier de renom, M. Boutaleb Kouider, nous faisait part de son inquiétude au sujet du subit «boom» que connaît son fief natal. Avec son sens aiguisé de la critique et sa verve débordante, il porte un jugement, sans ambages, sur les avatars de la gouvernance locale. Celui qui a publié, entre autres, deux livres sur «la prise de décision» et «l'évaluation des politiques publiques» se montre dépité par les formes de gestion en cours. Et il nous le fait savoir «Je lis tous vos articles que j'apprécie du reste mais vous n'allez pas au fond des choses. Il y a des priorités en matière de développement et je ne pense pas que le fait de dépenser beaucoup d'argent pour embellir des carrefours soit utile pour la collectivité qui se plaint de problèmes autrement plus urgents …».
Pendant la discussion, c'est à peine s'il avait touché à son café emporté qu'il était par le sujet et profitant d'une amitié de longue date, l'économiste nous gratifia d'un cours hautement instructif sur la manière d'appréhender l'avenir de la cité : «Il n'existe pas de banque de données à l'échelon local. Ni le site web de la wilaya ni ceux des autres secteurs de l'exécutif ne nous renseignent sur leurs plans de charges. La communication se limite à mettre en avant les actions des officiels. Aucun chercheur ou analyste ne peut échafauder des stratégies ou des scénarios de développement dans un domaine donné s'il ne dispose pas d'indicateurs chiffrés sur plusieurs périodes. Internet est un formidable réservoir d'informations pour peu que l'on joue la carte de la transparence. » Evoquant le cadre de vie de la cité, Kouider Boutaleb se déclare outré par les libertés que prennent certains citoyens qui ont transformé des quartiers résidentiels en zone industrielle. «Là où j'habite, des garages sont exploités comme dépôts de marchandises. Nous subissons quotidiennement, les nuisances des semi-remorques et autres engins. Ne parlons pas de l'hygiène…» Notre interlocuteur en a gros sur le cœur, lui, qui a visité de nombreux pays de la planète, en tant qu'invité, à l'occasion de symposiums et séminaires. Il a pu comparer les modèles sociaux, les us et coutumes. Toutes proportions gardées, des efforts intenses sont en train d'être déployés en vue d'améliorer l'environnement des centres urbains de la wilaya pour conférer un sens à la notion de modernité. En attendant, le lancement des importants ouvrages et aménagements résultant des conclusions des bureaux d'études qui ont travaillé avec les commissions locales des transports, une série de travaux ont été déjà effectués pour atténuer le phénomène de la mobilité humaine, à l'intérieur du périmètre humain.
C'est ainsi que plusieurs cités, longtemps délaissées, ont repris de la couleur et vu leur cadre de vie changer grâce aux opérations de bitumage des ruelles et de réfection des trottoirs souvent accompagnées de création d'espaces verts et d'aménagements de placettes publiques. Et c'est tant mieux si la phase de maturation des projets a pris du temps mais on constate que les travaux en cours, sur le réseau routier urbain du centre-ville traînent en longueur. L'opération de décapage de la chaussée a déjà touché un nombre important de ruelles sans que l'entreprise ne se décide à passer à l'étape du bitumage. Une situation qui pénalise, en fait, les automobilistes et les riverains contraints de subir les effets de la poussière dégagée par le passage des véhicules. Le grand défi pour les autorités actuelles se situe, précisément, au niveau des transformations utiles à apporter au cadre urbain, afin d'atténuer la pression du parc automobile, en constante évolution. Le chef-lieu de wilaya souffre d'un déficit, en matière de parkings. Sa topographie urbaine faite de rues assez étroites n'arrange guère la circulation automobile et même les trottoirs s'avèrent inopérants, en raison d'une forte hausse démographique conjuguée à une énorme concentration commerciale ciblant particulièrement, le centre de la ville.
Une application stricte de la Loi
Ain Témouchent, peut-être plus que la moyenne nationale, connaît une crise de croissance. Une attractivité qu'elle doit à sa proximité géographique stratégique avec les ports et aéroports de la région et la mer qui a renforcé le potentiel hydraulique grâce à deux importantes usines de dessalement. L'eau y est disponible à souhaits. Un atout de poids pour l'investissement. Cela s'est répercuté sur l'activité des principales agglomérations de la wilaya qui rencontrent divers problèmes liés à l'hygiène, la circulation, la sécurité, le chômage, la scolarisation, la santé, etc. Le lot commun de presque la majorité des communes du pays qui ont grandi trop rapidement, souvent de manière anarchique. Comme à Ain Temouchent où la situation, cependant, demeure maîtrisable si l'on se donne la peine de prendre le taureau par les cornes car il ne sert à rien de concevoir un plan de circulation viable sans lutter contre l'informel et les comportements inciviques. Son efficacité repose sur trois préalables, à savoir : la libération des trottoirs et chaussées squattés tant par les commerçants légaux que par les occasionnels, une meilleure visibilité du mobilier urbain et la création de parkings officiels. Pour certains, la solution réside dans une application stricte de la loi et une vigilance permanente de la part de la police administrative parce que il est inadmissible de fermer les yeux sur les dépassements d'une faune de mercantis qui bloque les chaussées en plaçant des obstacles qui une échelle, qui un mannequin, qui un bidon ou une chaise. C'est le règne du plus fort alors que l'obstruction de la voie publique est réprimée par la loi. Notamment le décret exécutif n°12-111 du 06 mars 2012, fixant les conditions et les modalités d'implantation et d'organisation des espaces commerciaux et d'exercice de certaines activités commerciales. Pour d'autres, c'est la densification à outrance du tissu urbain par l'injection tous azimuts de projets qui a provoqué le désordre. A l'origine, des institutions de l'état censées défendre l'intérêt public quand les élus brillent par leur médiocrité.
Une étude confiée à un bureau d'études spécialisé de la capitale, a tracé les grands contours du futur plan de circulation, en collaboration avec la commission locale pilotée par la direction des Transports, laquelle commission a suivi et donné son avis sur les changements intervenus au cours de l'élaboration du projet. La mouture finale a privilégié une mise en œuvre en trois phases, selon l'importance des travaux envisagés. La première touchera, à court terme, pendant un temps estimé à deux années, les axes centraux du tissu urbain. La seconde planifiée sur le moyen terme, abordera les aménagements, à forte incidence sur l'environnement, tandis que la dernière et la troisième concernera les ouvrages d'art devant faciliter l'accès à la ville. On peut citer, dans ce lot de projets, la réalisation d'un parking de trois étages, au centre-ville, renvoyé aux calendes grecques, après la cession des Moulins Cohen, l'élargissement de la double voie qui part de Bel Air 1 pour atteindre Bel Air 2 et faire jonction avec l'intersection qui relie la RN35 ainsi que la nouvelle ville. Par ailleurs, trois échangeurs sont prévus, notamment au carrefour mitoyen au siège de la daïra. Cet échangeur stratégique devrait bénéficier d'une large voie en direction de la route de Chaabat El Leham, appelée à desservir un important pôle d'habitations composé de la cité Baraka, de la future cité AADL et la nouvelle ville sud-est. D'où la nécessité de réfléchir à un second échangeur, en lieu et place du carrefour proche de la direction de Sonelgaz et l'unité de la protection civile pour fluidifier le tronçon et créer une synergie entre les cités Berrouaine, les 411 lots et le reste de la ville. Dans ce cas là, il va falloir éliminer l'obstacle constitué par la vieille cave coloniale et le site transformé en parking pour engins de travaux publics, lequel parking a fini entre les mains de promoteurs immobiliers. En somme, il s'agissait de récupérer tout le triangle de bâtisses vétustes situé entre la Sonelgaz et la cité ‘411'. Un projet de valorisation urbaine qui a fait son chemin, à un temps donné, avant de tomber à l'eau, puisque dans cet espace chahuté, une ancienne salle de culturisme a été démolie, dans la perspective d'un plan d'aménagement du site. Pourquoi le projet a-t-il été stoppé net et détourné de sa vocation par la précédente équipe de la wilaya? Les archives doivent exister. Toujours à l'intérieur du périmètre urbain, l'étude a retenu l'ouverture d'une voie carrossable reliant l'avenue Ben M'hidi à la rue Maâchou Mohamed, de Hai Sidi Said en remplacement de l'escalier jouxtant le stade Embarek Boucif. Le projet a été concrétisé. Par ailleurs, on n'a pas voulu toucher au tracé de la rue des Jardins qui aurait pu constituer une excellente voie de dégagement externe jusqu'à la ligne de chemin de fer par les abattoirs ou la cave Duffaud ; quitte à procéder à des démolitions pour cause d'utilité publique. Probablement, en raison de la complexité du relief et du coût exorbitant qu'une telle option engendrerait, mais cela aurait pu se faire n'eut été, encore une fois, l'accaparement de terrains publics par le privé, au nom de la relance de l'investissement. D'autant que cette partie, en fait la plus ancienne de la ville, avec ses jardins qui ont accueilli la dynastie des ‘Ibnou Senane', ne fera, probablement jamais, l'objet d'une profonde structuration urbaine. Il y a, comme ça, des dégâts irréversibles que personne ne peut réparer.
Plan de circulation et plan de transport
L'Etat, en initiant le projet d'implantation d'une nouvelle gare routière, en 2006, a certainement voulu alléger le poids de la circulation à l'intérieur du tissu urbain, tout en offrant aux usagers une infrastructure moderne, en mesure d'accueillir le flux de plus en plus important de voyageurs. Il reste que le rôle assigné à l'ancienne gare érigée en plein centre-ville et qui consiste à prendre en charge les lignes inter-communales déteint, sensiblement, sur le trafic du périmètre puisque les bus urbains doivent traverser la ville pour rejoindre la vieille gare. En voulant régler un problème, on en a créé un autre. Et du coup on a ralenti l'activité commerciale, à la périphérie des quartiers où stationnaient les bus à destination des villages.
En fait, si le souci premier des responsables est de rentabiliser les caisses de la SOGRAL, gérante des deux gares et permettre aux locataires des commerces qui y activent de rentrer dans leur argent, ce qui, au demeurant, paraît légitime, on s'explique mal, en revanche, le schéma organisationnel adopté par la direction des Transports. La SOGRAL en vérité ne perd rien au change, étant donné que les lignes intercommunales de Aghlal, Ain Kihal , Hassasna et Béni-Saf via ‘Trois Marabouts' ne figuraient pas dans son plan de charge et qu'elles avaient des stations indépendantes. Elle garde le même parc de transport soumis à la taxe de stationnement qu'auparavant. Ce sont les usagers qui sont obligés de «descendre» à la nouvelle gare avant de «remonter» en ville. Alors que la délocalisation de la station située près de la Cour de Justice et qui desservait Béni-Saf, Sidi Ben-Adda , Ain Tolba et Aoubellil n'obéissait à aucune logique puisque cette station, assez importante, jouit de toutes les commodités d'accueil. Sa réhabilitation arrangerait tout le monde.
Il est indéniable, aujourd'hui, que le projet d'implantation de la nouvelle gare routière et la réorganisation des dessertes n'a pas tenu compte des paramètres liés à l'environnement, à l'économie citadine, au flux des voitures, aux coûts de déplacement etc. Une étude sérieuse confiée, non pas à un bureau mais à la commission Ad-hoc des Transports composée des représentants des directions des Transports, du Commerce, de l'Environnement, de la Sûreté nationale, de l'APC, la Protection civile, la Santé, la société civile et les partenaires syndicaux, constituerait un pertinent cadre de concertation susceptible d'éviter des blocages préjudiciables au bon fonctionnement des réseaux de communication des collectivités locales. Un véritable plan de circulation capable de se projeter dans le futur se doit de prendre en compte une série de paramètres et s'inspirer des expériences réussies ailleurs. Eventuellement, à travers un possible jumelage avec une ville du pourtour méditerranéen.


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