En venant à bout de la JSMS, le CRB passe de la huitième à la cinquième place. Ses supporters, jamais à court d'idées, avaient accroché au grillage du stade trois banderoles où figuraient en arabe, en français et en anglais une aspiration : « Le CRB toujours devant ». Pour le moment, le Chabab est dans les temps. Il a fait le travail comme on dit, mais il y a encore des lacunes comme le reconnaît lui-même Frank Dumas, et en particulier le relâchement de ses poulains. Pour étayer ce jugement, on se basera sur plusieurs paramètres. Le CRB a encaissé ses premiers buts, ce qui est une nouveauté pour sa défense réputée très solide. Dans cette rencontre apparemment facile pour eux, les latéraux, sauf dans les moments où les Skikdis pressaient, ont occupé une position avancée dans les couloirs, apportant ainsi une supériorité numérique au milieu. Pour leur part, les centraux Bouchar et Khali sont restés en retrait comme des libéros. Ces positionnements ont eu, certes, un avantage, celui d'avoir une « couverture » dans l'axe face aux offensives adverses. Par contre, revers de la médaille en quelque sorte, les attaquants de la JSMS pouvaient s'engouffrer sans crainte d'être hors-jeu. Menant par 2 à 0 dès la 19e minute, on pensait à une pluie de buts comme en Ligue des champions d'Afrique face à Gor Mahia. Ça n'a pas été le cas pour plusieurs raisons. En dépit du turn-over appliqué par leur entraîneur, les Belouizdadis n'ont pas tout à fait retrouvé la fraîcheur physique escomptée. Par ailleurs, étant en pleine confiance face à un adversaire de niveau inférieur, il est fort probable qu'ils ont versé dans une certaine suffisance, et cela n'a pas été sans conséquences. Car, avant que l'arbitre ne siffle la fin du match, les coéquipiers de Bouchar ont subi la pression des visiteurs jusqu'au bout. C'est qu'ils craignaient d'être rejoints au score et de perdre ainsi le bénéfice des efforts fournis auparavant. Evidemment, sous l'impulsion de leur maître à jouer Sayoud, les Belouizdadis ont bombardé les bois de la JSMS. Or, blessé au cours d'une tentative de Draoui, le gardien titulaire Khodja a été évacué. Généralement, un remplaçant dans ce poste spécifique n'est pas du même niveau que le titulaire. En réalité, ce fut le contraire. En dépit de sa petite taille, Bouchouareb, par ses parades exceptionnelles, a réduit à néant les nombreuses occasions des locaux, aidé bien évidemment, par ses coéquipiers retranchés dans leur camp. Et, lorsque des opportunités se sont présentées, les Skikdis ont mené des contres dangereux dont deux ont fini par porter leurs fruits, le premier par Kaibou et le second signé Merzougui, ce qui les a encouragés à attaquer jusqu'au bout. Ces réalisations ont perturbé les Algérois qui, au départ et conformément au pronostic, pensaient effectuer une promenade de santé contre un adversaire limité certes, mais volontaire à souhait comme désiré par leur entraîneur Ifticène. On imagine, qu'après la déroute subie à Ain M'lila, ce dernier a du remonter les bretelles à ses poulains, les poussant à s'exprimer quel que soit l'adversaire. Leur prestation face au champion en titre nous autorise à penser que les camarades de Kaibou ont évacué certains doutes et qu'ils seront plus efficaces au cours des prochains matches. En l'occurrence, la JSS et le CSC, qui se déplaceront prochainement à Skikda, sont déjà avertis. Quant au CRB, il possède certes un effectif riche et de qualité, mais il y a tout de même des titulaires dont l'éventuelle absence ne serait pas sans conséquence. En outre, les protestations de Frank Dumas pour un simple coup franc accordé aux Skikdis à quelques minutes de la fin prouvent le manque sérénité de sa part, une attitude qui a failli se répercuter sur ses poulains. Les prochaines journées nous apportant d'autres éclairages sur le champion en titre.