« L'apparition en Algérie de cas du variant britannique du Covid-19 inquiète et fait peur aux professionnels de la santé, qui se trouvent en première ligne face à la pandémie », a déclaré hier le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). Pour Lyes Merabet, les professionnels de la santé « appréhendent surtout la vitesse de propagation du variant britannique, estimée à plus de 50% comparé à la souche originelle du coronavirus selon plusieurs études scientifiques », a-t-il alerté. Après l'apparition de cas confirmés du variant britannique, le président du SNPSP a appelé à « accélérer les enquêtes épidémiologiques pour circonscrire sa propagation et isoler les cas suspects », a-t-il indiqué. Lyes Merabet a également insisté sur la « nécessité impérieuse de respecter les mesures de prévention et les protocoles sanitaires, et relancer rapidement les campagnes publiques de sensibilisation pour amener les citoyens à plus de vigilance, notamment en matière de distanciation sociale, le port obligatoire du masque de protection et le lavage régulier des mains», a-t-il expliqué. «Toute négligence dans l'application des gestes barrières va réduire à néant tous les efforts entrepris pour circonscrire l'épidémie», a-t-il mis en garde. Le Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre de la Commission nationale de veille et de suivi de l'évolution de l'épidémie du nouveau coronavirus (Covid-19) et président du Conseil national de l'ordre des médecins, a indiqué de son côté que les autorités sanitaires du pays n'envisageaient pas un retour à un confinement sanitaire à domicile, après l'enregistrement des deux cas du variant britannique du coronavirus, révélés par l'Institut Pasteur. Le Dr Bekkat Berkani a également rassuré qu'aucun cas du variant britannique n'a été détecté chez les personnes vaccinées contre le Covid-19. La déclaration des deux cas du variant britannique capte l'attention de tous les professionnels de la santé, les médecins en particulier, qui mettent en garde contre la vitesse de propagation de cette nouvelle souche, appelant au respect des mesures de prévention seules à même de juguler sa circulation entre les humains. Le virologue algérien Yahia Mekki, chef de service au laboratoire de virologie au CHU de Lyon, a rassuré, pour sa part, que « les vaccins Spoutnik, Pfizer et Moderna protègent bien contre le variant britannique apparu en Algérie ». Dans une déclaration à la Radio nationale, l'expert de l'OMS a encore estimé que les « vaccins sont utiles car ils donnent une très bonne réponse immunitaire avec la production d'anticorps spécifiques, empêchant le malade d'atteindre le stade de danger ». Le virologue algérien a surtout mis en garde contre la vitesse de circulation du variant britannique comparé à la souche originelle, « qui peut arriver jusqu'à 70% », selon lui, ajoutant que des cas de réinfection pour les personnes déjà contaminées par le virus Covid-19 étaient possibles. Abondant dans le même sens, le Dr Abdelbasset Ketfi, chef de service pneumologie à l'hôpital de Rouiba, a indiqué que « le respect des mesures de prévention, surtout la distanciation physique et le port obligatoire du masque de protection, étaient un moyen efficace de juguler la circulation de la nouvelle souche britannique du virus ». La vigilance reste de mise, surtout dans les lieux publics, marchés et transports publics, insistent les experts de la santé.