Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati a déclaré, hier lundi, que l'Algérie « est profondément inquiète de la montée préoccupante de la cybercriminalité dans le monde». Prenant part au 14e Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale qui se tient à Kyoto (Japon), Belkacem Zeghmati, a également indiqué que l'Algérie avait présenté sa candidature pour la présidence du Comité spécial chargé d'élaborer une convention internationale globale sur la lutte contre l'utilisation des technologies de l'information et des communications (TIC) à des fins criminelles. Se félicitant de la création du Comité spécial chargé d'élaborer une convention internationale globale sur la lutte contre l'utilisation des technologies de l'information et des communications (TIC) à des fins criminelles, en vertu de la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU 74/247", le ministre de la Justice, garde des Sceaux, qui s'exprimait en visioconférence, a affirmé que l'Algérie « demeure convaincue que le développement durable et la suprématie de la loi sont intimement liés ». Le Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, avait déjà, par le passé, rappelé la Convention des Nations unies contre la corruption que l'Algérie a ratifiée, «l'instrument le plus approprié pour fonder l'action de l'Etat dans le recouvrement des avoirs issus des crimes de corruption», avait-il déclaré. Respectueuse de la convention onusienne de lutte contre la criminalité transfrontalière et ses protocoles, l'Algérie « œuvre en permanence à adapter son arsenal juridique national avec les conventions et normes internationales pertinentes », a encore déclaré le ministre de la Justice, ajoutant que l'Algérie « reconnait le rôle du mécanisme d'examen dans l'amélioration de la mise en œuvre des conventions onusiennes de lutte contre la corruption et la criminalité organisée transfrontalière, et son apport en matière d'assistance technique aux pays qui en ont besoin ». « La situation particulière que connaît l'Algérie du fait de sa position géographique et de l'impact des situations sécuritaire, politique et économique dans son entourage, autant de facteurs qui forment un terreau fertile pour la prolifération du trafic des migrants et des demandes de rançons », a relevé Belkacem Zeghmati, rappelant, au passage, que « la proximité géographique de l'Algérie de l'un des plus grands centres de production et d'exportation de cannabis ; une situation qui engendre trafic illicite des stupéfiants, blanchiment d'argent et corruption, en témoignent les analyses et rapports rendus par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) », a-t-il dit. Le Garde des Sceaux a également mis en avant l'intérêt accordé par le Congrès aux nouvelles formes de criminalité et à la question du trafic des biens culturels, notamment les atteintes au patrimoine culturel mondial, rappelant à l'occasion que « l'Algérie a de tout temps mis en garde contre la corrélation entre l'instabilité politique et sécuritaire et le pullulement des activités criminelles organisées, sous toutes leurs formes ». S'agissant de la lutte contre la criminalité transnationale organisée et la corruption, Belkacem Zeghmati a relevé qu'en dépit des « résultats positifs réalisés dans le cadre de la mise en œuvre des deux conventions onusiennes pertinentes, il est regrettable de voir encore des barrières se dresser devant le recouvrement d'avoirs ». Ce dernier a réitéré, dans ce cadre, l'appel lancé par l'Algérie en direction de « tous les Etats membres pour l'application de leurs engagements internationaux et à une intensification des efforts pour faciliter le recouvrement des avoirs ». « L'Algérie affirme que l'administration, la gestion et l'utilisation des avoirs recouvrés relèvent en premier lieu de la responsabilité de l'Etat demandeur », a-t-il souligné, notant l'importance de « recouvrer les avoirs sans condition dans le strict respect des droits souverains des Etats », a-t-il conclu.