Alors que le mois de ramadhan n'est plus qu'à quelques encablures, la folle sarabande des prix donne le tournis aux pouvoirs publics, et à la ménagère surtout. « Le prix de la volaille au consommateur devrait se stabiliser, dans les prochains jours, autour de 320 dinars le kilogramme », a indiqué, hier dimanche, Mohamed Kharroubi, Directeur général de l'Office National Interprofessionnel des Légumes et des Viandes (ONILEV). Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, Mohamed Kharroubi, a déclaré que le ministère de l'agriculture « est en train de gérer cette période de hausse des prix car il faut un temps allant de 45 à 50 jours pour la production de poulet », a-t-il expliqué, ajoutant que « les prix vont se stabiliser d'ici une dizaine de jours mais ils ne reviendront pas aux niveaux des 200 dinars le kilogramme, comme constaté l'année dernière », a-t-il prévenu. « Depuis le mois de décembre, nous assistons à une flambée des prix du maïs et du soja sur le marché international, avec une rupture d'approvisionnement en maïs fin janvier dernier », a encore indiqué le DG de l'ONILEV. Ce dernier a également expliqué que « 200 dinars le kilogramme de viande blanche est un prix qui ne sert pas l'intérêt de la filière, car il a causé beaucoup de pertes aux éleveurs ». Par ailleurs, l'Algérie a importé plus de 20.000 taurillons d'engraissement pour approvisionner le marché en viande rouge durant le ramadhan, a ajouté Mohamed Kherroubi. «L'importation de bovins destinés à l'abattage, au lieu des viandes rouges fraîches ou congelées, permettra d'augmenter la cadence de l'activité des abattoirs et des boucheries, et de répondre à la forte demande en viande fraîche durant le mois de Ramadhan», a-t-il fait valoir. Kherroubi a également fait savoir que des boucheries mobiles seront mobilisées pour assurer l'approvisionnement des quartiers populaires en viande fraîche dans plusieurs wilayas durant le mois sacré. Afin de booster la production pour une meilleure régulation du marché des viandes et des légumes, Mohamed Kharroubi a estimé que l'Etat « a consenti de multiples efforts de soutien aux différentes filières agricoles pour assurer l'approvisionnement du marché en fruits et légumes », a-t-il souligné. Citant l'exemple de la pomme de terre, le DG de l'ONILEV a expliqué que « c'est grâce au développement de l'agriculture saharienne que la pomme de terre est produite toute l'année ; dans les wilayas du sud, les agriculteurs ont également pu développer la culture maraichère, ce qui permet d'approvisionner le marché en différents fruits et légumes», a-t-il indiqué. L'impact de la situation sanitaire sur les prix Le même intervenant a, par ailleurs, souligné que cette production s'est poursuivie malgré les mesures prises pour lutter contre la propagation de la pandémie de Covid19. « Le marché était approvisionné en quantité, en qualité et à des prix abordables malgré les problèmes de transport et les difficultés de production», selon Mohamed Kharroubi, qui a tenu à rendre hommage aux agriculteurs qui ont travaillé à maintenir des niveaux suffisants de production, « aidés par les décisions prises par les pouvoirs publics pour faciliter les déplacements des agriculteurs, transporteurs et commerçants pour approvisionner les marchés de gros », a-t-il dit. Rappelant que ces résultats sont « le fruit d'un travail engagé par le ministère de l'Agriculture sur différents fronts », le DG de l'ONILEV a précisé qu'en plus des formations aux itinéraires techniques pour améliorer le rendement, « les agriculteurs bénéficient du soutien de l'Etat pour l'acquisition des engrais et des intrants agricoles, pour la modernisation et la mécanisation des équipements d'exploitation et d'irrigation », a-t-il indiqué, ajoutant que « les éleveurs bénéficient également du soutien pour la production de génisses, comme pour l'ensilage (l'aliment de bétail) ». « Le ministère de l'agriculture a signé dernièrement une convention avec la BADR pour accompagner les agriculteurs en matière de financement avec des taux bonifiés, ce qui leur a permis de procéder à un rééchelonnement des pertes causées par la pandémie et de maintenir ainsi la production», a encore expliqué le DG de l'ONILEV. Et de préciser que « l'Etat intervient pour réguler les prix de nombreux produits de large consommation ». « Il y a la prime de soutien pour la pomme de terre de consommation et l'accompagnement pour l'acquisition de la semence, mais il y a aussi la régulation de l'ail et du poulet congelé ou encore le soutien de la production de triple concentré de tomate qui coûte, à l'Etat, plus de 4 milliards de dinars par an », a-t-il conclu.