En dépit du renforcement du dispositif sécuritaire dans des lieux de rassemblement et des arrestations, les manifestants étaient au rendez-vous hier pour le 118e vendredi de manifestations. Les manifestants ont investi les espaces publics à Bejaia, Tizi Ouzou, Annaba, Bouira ainsi que d'autres villes du pays. Ils ont réclamé haut et fort un Etat de droit et une Algérie libre et démocratique. A Alger, la 118e marche hebdomadaire a été empêchée. Des tentatives ont été enregistrées à travers quelques quartiers, mais dans un climat assez tendu, en raison du renforcement du dispositif sécuritaire, notamment à Bab El Oued et ses alentours. Et à travers les principales artères de la capitale, les forces de l'ordre étaient visibles et même dans des ruelles d'Alger centre. Les policiers en civil s'approchaient de toute personne qui circulait à Alger pour vérification d'identité. Des passants ont même été invités à éteindre leurs portables. Le siège du RCD qui abritait les militants du parti, en haut de la rue Didouche Mourad était encerclé par un important dispositif sécuritaire. De nombreuses arrestations ont eu lieu dans différents wilayas du pays, et l'on parle de dizaine d'arrestations à Alger, dont deux journalistes. Le Comité national pour la libération des détenus a signalé à travers sa page Facebook une série d'arrestations à Alger, Tlemcen, Bejaia, Bouira, Annaba et Jijel ainsi que dans d'autres villes. Le comité a signalé en outre des affrontements entres des manifestants et les forces de l'ordre dans la wilaya de Bouira. A noter que la veille, jeudi, des informations ont fait état du dépôt d'une demande d'autorisation de la marche auprès des services de la wilaya d'Alger par des avocats. Le ministère de l'Intérieur a démenti dans un communiqué la réception d'une demande «d'autorisation» pour organiser une marche le vendredi 21 mai 2021. Et ce, tout en rappelant « la validité du contenu de son communiqué datant du 09 mai 2021, visant à la nécessité de respecter les dispositions de la loi 29-88 datant du 29 décembre 1989, révisée et complétée et qui concerne les réunions et les manifestations publiques ». Pour sa part, Me Mustapha Bouchachi a démenti dans une vidéo postée sur Facebook d'être à l'origine du dépôt de la demande d'autorisation. Et ce, suite à une information diffusée par une chaîne privée. Il a précisé que « la révolution populaire n'a pas besoin d'une autorisation pour continuer à scander ses revendications et justifier ses mouvements pacifiques ».