Des personnalités publiques ainsi que partis politiques ont dénoncé hier, la «répression brutale dont ont fait preuve les éléments de l'ordre public à l'encontre des manifestants devant la Grande Poste. Ce 14e vendredi de manifestations contre le système a été marqué par une grande «répression policière» à l'encontre des manifestants. La police s'est, en effet, montrée particulièrement agressive dans la capitale. Vers 10 :00, de nombreuses arrestations de manière brutale ont été effectuées devant la Grande-poste, point de ralliement des manifestations hebdomadaires, à croire certains témoignages. «Les forces de police en uniforme et en civil procèdent depuis ce matin, à l'interpellation de toute personne qui porte le drapeau ou une pancarte. Nous dénonçons ce coup de force et ces interpellations. Les militants, Samir Larabi du PST, et Hmimi Bouider du FFS, ont été arrêtés et embarqués avec une vingtaine de personnes dans le fourgon de police», a écrit RAJ sur sa page Facebook. La députée du RCD, Nora Ouali, a déploré ces comportements «indignes et anticonstitutionnels», soulignant que ces actes «nous ramènent à l'époque de la dictature des années 70. A ce genre de comportement, nous disons ‘'système dégage''», a-elle écrit sur sa page Facebook. Pour le FFS, il s'agit d'une «véritable rafle». Dans un communiqué rendu public hier, le FFS a dénoncé les arrestations effectuées par les policiers à Alger-centre, notamment près de la Grande Poste. «Le FFS dénonce avec force la répression et la violence systématiques utilisées ce matin (hier, ndlr) par les tenants du pouvoir contre les manifestants, et ceux qui souhaitent rallier la capitale pour marcher pacifiquement», pouvait-on lire. «Plusieurs arrestations sont signalées, ayant ciblé plusieurs personnes sans distinction. C'est une véritable rafle !», a-t-on estimé. Le FFS a condamné cet «état de siège» à peine voilé, appliqué pour (se débarrasser) d'une révolution qui ne fléchit pas, a-t-on estimé. «C'est le propre d'une dictature naissante», a prévenu le FFS. «Nous exigeons la libération immédiate des personnes arrêtées, et nous affirmons qu'aucun dispositif sécuritaire ne pourra museler une révolution déjà légendaire», conclut le communiqué. L'avocat, Mokrane Ait Larbi, a également dénoncé «la répression des manifestants, sur ordre d'un gouvernement rejeté par le peuple». «Je demande le respect du droit du peuple à marcher et à manifester pacifiquement, ainsi que son droit de brandir le drapeau qu'il souhaite», a-t-il écrit. Me Ait Larbi a appelé à la libération de tous les manifestants interpellés. Maître Bouchachi a, lui aussi, dénoncé les arrestations parmi les manifestants, et réitéré son appel à la satisfaction des revendications du peuple. «Le peuple Algérien est sorti pour manifester pacifiquement, organisé et civilisé. Nous regrettons ce genre d'arrestations de manifestants, qui montrent qu'il n'y pas de volonté pour répondre aux revendications du peuple, qui sort pacifiquement depuis trois mois, et les interpellations, en cette période, est quelque chose de très inquiétant, et nous dénonçons ce genre d'arrestations», a déclaré Bouchachi, lors de la marche du vendredi Acte 14. Le vice-président de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme (LADDH), Said Salhi, a qualifié de «graves» ces arrestations.