Prévision n Réunis, hier, vendredi, à Alger, les membres de la coordination nationale pour le changement et la démocratie ont décidé de fixer la date de la marche pour le changement au 12 février prochain au lieu du 9. Les revendications dégagées par les participants à la fin de cette réunion sont l'exigence de la levée de l'état d'urgence, l'ouverture du champ politique et médiatique et la libération des personnes arrêtées pour des raisons de manifestations ou de délits d'opinion. Les intervenants ont dénombré également le chômage des jeunes, la crise du logement et la détresse de l'enseignement. S'agissant d'une éventuelle introduction d'une demande d'autorisation préalable, Me Ali Yahia Abdenour, président d'honneur de la Laddh, a répondu, devant la réticence des membres de la coordination, que «même si notre demande est refusée notre marche pacifique sera maintenue. À travers ce refus d'autorisation nous démontrerons à l'opinion publique nationale et internationale la vraie nature de ce régime». Cette marche vient suppléer celle organisée par le RCD le 22 janvier dernier. Cette dernière a été étouffée dans l'œuf par un dispositif sécuritaire comportant quelque 15 000 policiers. Il est rappelé que le FFS a décidé de ne pas participer à cette manifestation. Dans un communiqué rendu public, ce parti explique que «dans l'étape actuelle, les priorités politiques du FFS ne lui permettent pas de s'associer à la proposition d'un appel à une marche à Alger». Ont pris part à cette seconde réunion quelque 200 personnes. Il s'agit des représentants de la Laddh, les partis politiques (RCD, PST, PLG, PLD, MDS et Ccdr), les syndicats autonomes (CLA, Satef, Cnapest, Cnes, Snapap) ainsi que plusieurs associations parmi lesquelles Amnesty International (Alger), RAJ, SOS disparus, des représentants des étudiants, des femmes et des chômeurs qui ont confirmé leur adhésion à une marche pacifique à Alger. Le Mouvement citoyen de Kabylie est représenté par des délégués de Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira. On note aussi la présence d'un représentant du Comité national pour la liberté de la presse (Cnlp) mis en place mercredi dernier et ayant lancé un appel-pétition le jour même. Concernant un éventuel remaniement de gouvernement à la suite de la revendication de la coordination, M. Bouchachi de la Laddh a estimé que «même si le gouvernement a concrétisé une de nos revendications – qui est la libération des manifestants –, nous poursuivrons notre lutte pour la levée de l'état d'urgence et l'ouverture du champ politique. Nous ne voulons pas un changement au sein du régime mais le changement du régime». Avant de clore la réunion qui a duré plusieurs heures, une commission technique a été mise en place pour l'organisation de cette action. S'agissant de l'itinéraire qu' empruntera cette marche, Mustapha Bouchachi a déclaré qu'il sera connu deux jours avant la date prévue pour la manifestation. La coordination appelle le peuple algérien à participer massivement à cette action.