La situation épidémiologique de la Covid-19 en Algérie est actuellement «inquiétante mais pas alarmante. Elle peut empirer ou se stabiliser», selon le Professeur Amar Tebaïbia, chef de service de médecine interne à l'établissement hospitalier d'El Biar et président de la Société algérienne de médecine interne (SAMI). Les chiffres enregistrés au niveau de son service, présentés vendredi au deuxième jour du 26e congrès de la SAMI, «reflètent la situation épidémiologique en Algérie qui est, jusque là, maitrisée», a-t-il ajouté, indiquant que ce service spécialisé enregistre quotidiennement une moyenne de 10 cas de coronavirus depuis près d'un mois et demi, après une stabilisation de la situation ces derniers mois. Cette «reprise» des contaminations est due, ajoute Pr. Tebaïbia, au non respect des mesures de prévention et au non port du masque, suite à la levée du confinement dans la majorité des régions du pays. A propos de la vaccination anti-Covid-19, le président de la SAMI a souligné l'importance du vaccin qui «permet de réduire les risques de contamination», faisant observer que le principal problème qui se pose en Algérie réside dans les places limitées dans les services hospitaliers de réanimation, suite à la reprise des autres activités. Concernant les malades chroniques atteints de Covid-19 (diabétiques, hypertendus ), l'intervenant a indiqué, citant une étude menée par son service, «s'étalant sur une durée de 3, 9 et 12 mois, sur les 1000 cas pris en charge lors de la première vague de la crise sanitaire», que «le facteur «âge» (+ 75 ans)» est la «principale cause du décès de nombreux patients». Pour sa part, le chef de service de médecine interne à l'hôpital Bologhine Ibn Ziri (Bainem), Pr. Boudjela Mohamed Amine, a affirmé que le diabète, l'hypertension et l'obésité sont des maladies qui font augmenter la gravité de Covid-19 et sont souvent considérés comme des facteurs létaux». Selon ce spécialiste, «la prévention est l'unique moyen» à même d'éviter l'infection à la Covid-19", a-t-il poursuivi, affirmant qu'atteindre «l'immunité collective» à travers la vaccination et celle acquise après la première vague sont «très importantes, étant donné que le taux de réinfection au virus est proche de 0%». A cette occasion, l'intervenant a mis l'accent sur l'importance de l'élaboration d'une stratégie en matière de vaccination basée sur des indicateurs et des données logistiques et pratiques permettant d'établir un équilibre entre la vitesse de propagation de la Covid-19 et la célérité dans la maitrise de l'opération de vaccination. Il a également l'opération de vaccination contre la Covid-19 en Algérie de «réaliste et efficiente» par rapport aux capacités actuelles, en ce sens que les responsables du secteur «tentent de parvenir au meilleur résultat possible à travers la vaccination des catégories qui en ont plus besoin et celle non encore infectées par la covid-19». Par ailleurs, à Oran, la situation épidémiologique de Covid-19, selon DSP Youcef Boukhari, chargé de communication à la direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya, le nombre de cas «augmente avec une moyenne d'une quarantaine de cas par jour depuis quelques temps». Selon la même source, citée par l'APS, l'hôpital «El Nedjma», seule structure sanitaire à prendre en charge les cas de Covid-19, commence à saturer avec 120 patients hospitalisés. Placé sous la gestion de l'Etablissement hospitalier universitaire (EHU) d'Oran, l'hôpital «El Nedjma», d'une capacité d'accueil de plus de 200 lits, quasiment vide au cours des mois passés, commence à se remplir. Les 120 personnes hospitalisées sont toutes sous oxygène, a expliqué le responsable de la communication, relevant une baisse de la moyenne d'âge des personnes sujet à des complications depuis ce mois de juin. «Nous ne sommes plus dans la tranche d'âge des sexagénaires et plus. La majorité des personnes hospitalisées au courant de ce mois de juin sont âgées entre 40 et 55 ans», a-t-il déclaré. Toujours à Oran, les cas graves et le nombre de décès sont en augmentation. Selon la même source, si la moyenne des décès était estimée à un mort tous les trois jours, elle est actuellement à un par jour.