En première ligne face à la pandémie, Le Docteur MANSOURI, Directeur Général de l'EHU d'Oran, pendant plus d'une décennie,qui prenait, depuis le début de la pandémie ses tours de garde, à l'hôpital, comme chacun de ses médecins vient d'y laisser sa vie. Un irréductible homme de troupe qui a combattu jusqu'à son dernier souffle cette hydre qui a fini par avoir raison de lui. Tous témoignent de son humanité exemplaire. «C'était une personne qui était facilement très aimée des autres donc la tristesse est à la mesure de l'homme qu'il était». «Humain», «généreux», «bienveillant», «rassurant». «Ce fin cuisinier, adepte de la bonne table était toujours de bonne humeur et aimait jouir des plaisirs simples de la vie». Nul n'a travaillé aux côtés de ce compagnon-médecin sans être impressionné par son dévouement, sa simplicité, sa tolérance et sa capacité d'écoute. Qu'il est difficile de parler de toi au passé ! Un homme de sciences, un homme partagé, résolument inscrit dans la cité pour l'animer et préparer l'avenir, mais qui s'obstinait aussi à entraîner ses proches dans sa manie bizarre de planter l'espoir. Ton sourire et ton «visage paisible» ne risquent pas d'être oubliés. Tu aimais rendre hommage aux valeurs collectives: travail, solidarité, rigueur, mais aussi indépendance d'esprit et capacité de capitaliser et de transmettre un savoir, un savoir-faire, un savoir-être. À l'instar de ces gens ordinaires, tu es resté dans l'ombre. Tu ne valorisais pas ce que tu accomplissais dans ta vie professionnelle, ne briguant aucune médaille, aucune palme. Tous tes engagements professionnels et citoyens furent guidés par cette forme d'humanisme inébranlable fait de solidarité des hommes et de reconnaissance du statut d'humain dû à tout individu. Mais ce serait te trahir que de te dresser un statut de surhomme. Tu avais tes faiblesses, tes contradictions et aussi tes fragilités. Mais tu semblais toujours solide comme un roc auquel on peut se raccrocher en cas de tempête ; un rocher avec des aspérités et de multiples facettes. Repose en paix cher ami. Tout est dit. Les mots n'y pourront rien. Nous ne te pleurerons pas. Tu seras toujours parmi nous Hamou. Tu es parti un lundi qui est le jour de la semaine que tu avais choisi pour nous rencontrer autour d'un pot et que tu qualifiais ironiquement de «lundi de l'angoisse». Même si tu ne t'y rendras plus, nous tenterons de perpétuer cette habitude pour nous rencontrer sans toi certes mais pour honorer ta mémoire et te rendre hommage à chacune de ces rencontres hebdomadaires où tu seras en chacun de nous. De tes «lundis de l'angoisse», nous ferons des lundis de mémoire. Des lundis que tu continueras d'animer, tu n'en as pas fini avec nous cher ami.