Le président actuel du MC Oran, Tayeb Mehiaoui, est bien parti pour rester. C'est du moins l'impression qui s'est dégagée de la conférence de presse tenue avant-hier au cours de laquelle il a fait quelques révélations, diversement commentées ici et là. Le conférencier a débuté par une évaluation du bilan qu'il a qualifié de «satisfaisant» eu égard à certaines circonstances et les problèmes auxquels le club s'est confronté, notamment sur le plan financier. «Nous aurions pu terminer sur le podium n'était-ce le comportement de certains joueurs qui nous ont trahi dans les derniers matchs du championnat et aussi un environnement hostile qui a privé le club de viser le haut du tableau et la participation à une compétition internationale», a-t-il accusé. Lors de cette conférence, le premier responsable du Mouloudia d'Oran a longuement évoqué les problèmes financiers rencontrés par son club, qui croule toujours sous le poids des dettes, dont la valeur n'a pas été précisée. Mais, selon lui, «l'équipe aura besoin d'au moins 12 milliards de centimes pour démarrer la nouvelle saison. Ce n'est pas une mince affaire vu qu'on n'est pas parrainé par une entreprise nationale. Nous continuons donc à revendiquer l'affiliation de notre club à une société publique». Questionné sur la venue d'une société étatique, le président du MCO a été un peu évasif en se contentant de dire que cela dépasse ses prérogatives et que cette démarche concerne les hautes sphères de l'Etat. Suite à une question relative à l'action de son prédécesseur Ahmed Belhadj «Baba» de réunir les actionnaires dans une assemblée générale, Tayeb Mehiaoui dira: «Je suis prêt à céder ma place à celui qui veut mettre de l'argent et investir au club. Je pense que le plus urgent à faire est de demander au conseil de se réunir le plus tôt possible». Concernant son avenir à la présidence du club, Tayeb Mehiaoui a déclaré qu'il va y trancher au cours de la réunion du conseil d'administration «qu'on doit tenir dans les plus brefs délais», a-t-il dit, appelant au passage les membres dudit conseil à «s'impliquer dans la gestion du MCO». S'exprimant sur le parcours de son équipe, le président du MCO a avoué que des erreurs ont été commises en matière de recrutement. «J'ai appris qu'il ne faut jamais travailler avec un manager ayant trois ou quatre joueurs sous sa coupe», tout en insistant sur l'instabilité de la barre technique de son équipe qui a connu le passage de pas moins de quatre entraîneurs depuis le début du championnat, Bernard Casoni, Omar Belatoui, Kheireddine Madaoui et Bouazza Abdelatif. «En dépit de tous ces aléas, nous avons quand même réussi à faire mieux que des clubs parrainés par des entreprises publiques, tels que le MCA et le CSC, dont le budget est nettement meilleur que le nôtre», a-t-il indiqué. Interpellé au sujet des joueurs ayant saisi la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL) pour réclamer leurs salaires impayés et bénéficier de leurs libérations, le conférencier a assuré que la direction du club «a des arguments à faire valoir» auprès de cette instance. Evoquant le cas du joueur Boualem Masmoudi, parti à l'ES Sahel, Mehiaoui a précisé que la direction a fait appel auprès de la FIFA et se dit «optimiste'' quant à l'issue de cette affaire. En attendant, le public du MCO interpelle les hautes autorités de l'Etat à intervenir pour mettre fin à ce marasme qui risque d'être préjudiciable au club. Compte tenu de ce qui se trame dans les coulisses, le MCO est bien parti pour entrer en hibernation, car même certains opposants semblent réticents en raison des dettes cumulées. Il est écrit quelque part que le MCO ne s'en sortira pas de sitôt de ce labyrinthe.