«Toutes les souches (Covid-19, ndlr) apparues dans le monde sont arrivées en Algérie. Il faut donc faire attention et se préparer désormais à une 4e vague, et le mieux c'est le vaccin», a déclaré, hier, le professeur Nabil Mosbah, chef de service de réanimation au CHU de Sétif, sur les ondes de la radio locale. «Quiconque pense que nous avons gagné contre l'épidémie et qu'elle est derrière nous, a tort. Le coronavirus se propage encore et tue toujours des centaines de personnes chaque jour», a-t-il déclaré à ce sujet. L'intervenant note que si «nous enregistrons une diminution du nombre de contaminations», il y a quand même «une augmentation relative du nombre de décès au-dessus du taux habituel en raison du variant «delta». «Nous avons constaté que le variant delta est responsable d'un plus grand nombre de patients en réanimation, et la durée de l'hospitalisation reste plus longue. «Delta» provoque des maladies graves et chroniques chez de nombreux patients atteints de Covid-19, dont les plus importantes sont le diabète, les maladies respiratoires chroniques. Sans oublier que le recours à la respiration artificielle provoque une insuffisance rénale, des maladies cardiaques et même une paralysie due à la coagulation du sang», a-t-il ajouté. A propos de respiration artificielle, Pr. Mosbah regrette le recours à la spéculation sur certains médicaments et produits liés au traitement des effets du Covid. «La plus grande chose dont nous avons souffert lors de la précédente vague, c'est le souci du manque d'oxygène, en plus du manque de médicaments qui traitent la coagulation du sang en raison du monopole observé et même du business sur ces produits et les prix élevés sur le marché parallèle», dit-il encore. Continuant le constat de la situation lors de la 3e vague, l'intervenant regrette que «tous nos foyers soient devenus des salles de réanimation face à la demande croissante de concentrateurs d'oxygène et à la saturation des hôpitaux». Cependant, il met en garde contre la répétition du scénario lors d'une 4e vague qui interviendrait «alors que nous avons les mêmes moyens». «Attention la situation que nous avons vécu peut se reproduire après quelques semaines, en raison du même niveau de capacités (dans les établissements de santé, ndlr), de l'existence des mêmes facteurs avec la rentrée sociale, et de l'émergence d'un nouveau variant qui nous menace», a-t-il expliqué. «Sans aucun doute et loin de tout alarmisme, scientifiquement une quatrième vague arrive avec le variant «Mu» qui s'est propagé dans certains pays et pourrait résister au vaccin et devenir plus fort», a-t-il averti. Pour l'intervenant, l'unique solution reste la vaccination. «Nous n'avons pas d'autre solution que de vacciner en masse pour atteindre l'immunité collective. L'Europe et le monde vaccinent aujourd'hui enfants et élèves», a-t-il suggéré. D'autant que «scientifiquement, c'est la période idéale pour la vaccination», en raison de la «baisse du nombre de contaminations, et le recul de la propagation du virus». «Cette période doit être bien utilisée en prévision des semaines à venir pour affronter toute vague forte», affirme le chef de service réanimation du CHU de Sétif. Néanmoins, la vaccination n'empêche pas d'être contaminé ni de propager le virus. «Attention, même les personnes vaccinées avec deux doses peuvent contracter le virus et le propager à leur insu. Donc la meilleure chose, aussi bien pour les personnes vaccinées, est de continuer à porter le masque et à respecter les mesures sanitaires», dit-il. Concernant la vaccination des personnes ayant déjà contracté le coronavirus, le spécialiste affirme qu'elles doivent «attendre 3 mois» avant de se faire vacciner et «peuvent se contenter d'une seule dose car elles sont immunisées».