Les Chinois ont-ils doublé les Russes sur le plan de la production des vaccins anti-Covid-19 en Algérie? La question de l'abandon du projet de fabrication du Sputnik V, au sein des laboratoires algériens revient sur toutes les bouches depuis quelques mois, depuis l'entame de la concrétisation du projet de production du vaccin chinois par le Laboratoire Saïdal à Constantine, n'a pas encore trouvé une réponse catégorique ni auprès des responsables algériens ni du côté du Fonds d'investissement direct russe. Alors que ce dernier, principal acteur du projet en question, garde un silence sibyllin, les autorités algériennes qui ont longtemps affirmé que le projet n'a pas été abandonné, et qui continuent encore à le souligner, viennent d'apporter une explication plus claire qui laisse entrevoir d'énormes difficultés sur le chemin de la concrétisation du projet de fabrication du Sputnik V, au sein des laboratoires algériens. Principal obstacle qui gêne la matérialisation du projet, le processus de transfert de technologies coincé dans un engrenage qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Selon les aveux du ministre de l'Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, les réunions, échanges et ateliers de formation avec le partenaire russe se poursuivent, alors que le principal problème reste le processus de transfert de technologies. Pourquoi les Russes hésitent encore, s'il s'agit vraiment d'hésitation et pas d'un refus inavoué, à passer à l'action en procédant au transfert de technologies qui permet de concrétiser le projet entre les deux parties, pour mémoire, annoncé à travers un communiqué officiel, pour la première fois, à la fin du mois de janvier 2021, en parallèle au lancement de la campagne de vaccination en Algérie bien avant l'entrée en scène du partenaire chinois Sinovac ? Il était convenu, en ces moments-là, que l'Algérie produirait localement le vaccin russe anti-Covid Spoutnik V, à partir de septembre 2021. Mais, la situation évoluera autrement à cause, peut-être, d'une lourdeur russe à procéder au transfert de technologies, qui prend certes beaucoup de temps mais au point de ne pas se réaliser durant une dizaine de mois. Contrairement aux Chinois qui ont dirigé les opérations rapidement, en visitant les installations de production à Constantine et en procédant au transfert de technologies en deux mois. Les Russes peuvent-ils en vouloir aux Algériens et aux Chinois de les avoir « écartés » de la course à la production du vaccin anti-Covid-19 en Algérie ? Probablement que non, car la faute incomberait aux Russes qui étaient plus préoccupés à gagner le marché européen, où tous leurs efforts ont été concentrés pour valider le vaccin Sputnik V auprès de l'Agence européenne du médicament et le produire par des pays européens. Des pourparlers ont été engagés à ce propos avec l'Italie, la France, l'Allemagne et d'autres pays, sans grande réussite. Y a-t-il vraiment un espoir de voir un décollage du Sputnik V en Algérie ? La balle est dans le camp des Russes si l'on se fie aux déclarations du premier responsable du secteur de l'Industrie pharmaceutique, qui a exprimé ces derniers jours la pleine disponibilité de l'Algérie à développer avec la Russie un véritable partenariat industriel pharmaceutique sur le long terme.