La tension persiste dans le secteur de l'éducation. Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'enseignement (Cnapeste) campe sur ses positions et poursuit son mouvement de grève. Il reconduira sa grève cyclique de deux jours pour la quatrième semaine les 21 et 22 novembre prochain. Des rassemblements sont prévus à partir de la semaine prochaine, plus précisément, au deuxième jour de la grève (lundi) à travers l'ensemble des directions de l'éducation. Le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, est intervenu plusieurs fois pour tenter d'apaiser la tension à travers ses rencontres de dialogue avec les différentes formations syndicales de son secteur. Hier, il a indiqué que l'Etat accorde beaucoup d'importance au secteur, en œuvrant parallèlement à résoudre les problèmes du secteur et en travaillant à améliorer les conditions socioprofessionnelles du personnel de l'éducation. Le ministre a également affirmé que les portes du dialogue demeurent ouvertes, en précisant que les réunions de dialogue engagées qui sont toujours en cours entrent dans le cadre de la mise en œuvre des instructions du président de la République qui a appelé à un engagement actif avec le partenaire social. Et de souligner que le gouvernement œuvre également à mettre en œuvre les décisions du président de la République afin d'améliorer le pouvoir d'achat des citoyens et notamment le personnel du secteur de l'éducation. Faisant ainsi référence probablement à la réduction de l'IRG et l'augmentation du point indiciaire dans la fonction publique. Il a encore une fois évoqué l'installation d'une commission technique chargée d'étudier les préoccupations du personnel, notamment la révision du statut particulier. Le ministre de l'Education a ainsi qualifié le partenaire social de force de proposition, en invitant les syndicats à présenter leurs suggestions relatives au statut particulier. Pour Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, les réponses formulées jusqu'à maintenant n'ont apporté aucune nouveauté. «Nous ne voyons pas du concret sur le terrain». «Ils ont évoqué la réduction de l'IRG et l'augmentation du point indiciaire mais sans fixer ni le taux d'augmentation ou de réduction, ni la date de leur application», déplore-t-il. Et puis, dit-il, aucune réponse n'a été donnée par rapport à la révision du régime indemnitaire, le seul capable d'améliorer le pouvoir d'achat du personnel de l'éducation. Pour une action de protestation commune Abdelouahab Lamri Zegar, porte-parole de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF), a affirmé que son syndicat est pour le dialogue au même titre que l'ensemble des syndicats du secteur. Mais, «nous estimons que certaines revendications notamment celles relatives au pouvoir d'achat, la retraire anticipée, la révision de certains articles régissant la sécurité sociale dépassent les prérogatives de notre tutelle». «Nous n'avons rien obtenu jusqu'à maintenant, on n'a même pas obtenu une réponse sur une éventuelle révision du régime indemnitaire du personnel éducatif. Le dialogue ouvert doit déboucher sur des solutions palpables qui répondent aux aspirations des fonctionnaires du secteur, et malheureusement ce n'est pas le cas», dit notre interlocuteur. Le porte-parole de l'UNPEF a affirmé que son syndicat coordonne actuellement avec d'autres formations syndicales du secteur pour une action commune, afin d'obtenir des réponses concrètes sur les revendications à caractère urgent.