Le secteur de l'éducation est en ébullition, les mouvements de protestation se suivent et des appels pour un débrayage unifié se multiplient. Alors que certains enseignants «libres» ont déjà entamé des actions de protestation ouverte dès hier par des rassemblements devant les sièges de toutes les directions de wilaya de l'Education, la Coordination nationale des enseignants du primaire a appelé, à travers une communiqué rendu public, à une journée de grève nationale dans les écoles primaires pour ce lundi 26 avril. Contacté par nos soins, le coordinateur national de ladite coordination, M.Tlemçani Billal, a affirmé que le recours à la grève et aux différentes actions de protestation est une réaction logique face à «l'indifférence totale de la part de la tutelle à l'égard de son personnel qui vit un profond malaise notamment avec la dégradation du pouvoir d'achat». Et suite, dit-il, à l'absence de réponses à une série de revendications des enseignants des écoles primaires en dépit de plusieurs actions menées jusque-là. M.Tlemçani a affirmé que sa coordination œuvre pour unifier les rangs des enseignants des écoles primaires afin d'assurer la mobilisation. Le coordinateur national de la coordination des enseignants du primaire a affirmé que les principales revendications tournent autour de la valorisation des salaires et l'augmentation du point indiciaire. « Le salaire de certains enseignants ne dépasse pas les 30.000 DA, ce qui est inconcevable », dit-il, particulièrement «avec la dégradation du pouvoir d'achat et une hausse des prix qui est devenue constante». Il y a aussi le problème relatif au règlement des arriérés de salaires, de primes, accumulées durant des années. La valorisation des taux d'indemnisation et de la prime de rendement. La nécessité de libérer les écoles primaires de la tutelle des communes ainsi que la réforme urgente des programmes scolaires. Les enseignants réclament en outre la révision du statut particulier et le droit à la retraite proportionnelle. Le porte-parole de l'UNPEF, Abdelwahab Lamri Zegar, a affirmé que les perturbations enregistrées ces derniers temps dans le secteur de l'éducation étaient prévisibles, sachant, dit-il, qu'aucune réponse concrète à une série de revendications n'a été donnée par les pouvoirs publics. Justement, l'UNPEF devrait ainsi réunir ce soir à travers une vidéoconférence pour étudier la situation, a-t-il souligné. Pour Messaoud Boudiba, porte-parole du CNAPESTE, ces appels à des actions de protestation sans casquette syndicale témoignent en fait d'un vrai malaise au sein de la corporation, avec, dit-il, «une érosion du pouvoir d'achat sans précédent qui touche pratiquement tous les fonctionnaires mais aussi l'ensemble des Algériens». Pour M.Boudiba, « c'est vrai que tous les voyants sont au rouge » mais, dit-il, son syndicat préfère des actions de protestation dans un cadre organisé et dans le cadre de la concertation que ce soit avec la base du syndicat ou dans le cadre de l'intersyndicale de l'Education.