«La fraude et l'évasion fiscales ont atteint des niveaux intolérables, notamment face aux besoins de financement pour la prise en charge des exigences du budget de l'Etat», a souligné hier, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, devant les membres du Conseil de la nation. «A cet effet, l'Etat est déterminé à réhabiliter et à moderniser l'administration fiscale mais aussi à mobiliser les ressources matérielles et humaines», a-t-il dit en réponse aux questions des sénateurs lors de la présentation de loi de finances 2022. Selon l'intervenant, la modernisation de l'administration fiscale était au centre du processus de réforme et de développement de l'économie nationale, ajoutant que le rétablissement de la confiance entre le citoyen et l'administration «constitue un facteur clé dans cette modernisation». Le paiement de l'impôt «constitue l'un des éléments essentiels de la citoyenneté», considère-t-il, rappelant que le volet relatif à la réforme fiscale globale dans le Plan d'action du gouvernement, «s'inscrit dans le cadre de la démarche globale visant à appuyer la nouvelle vision économique de l'Etat algérien et à faire face aux exigences des équilibres financiers, tout en préservant le caractère social des politiques publiques». A propos des conditions professionnelles des administrations fiscale et douanière, il a indiqué que le gouvernement travaille pour les «améliorer et les rendre plus agréables, pour que la recette fiscale atteigne les niveaux escomptés». Le Premier ministre a également précisé que «le Gouvernement a décidé de mettre en place un programme d'action afin d'améliorer le recouvrement fiscal, à travers une refonte du régime fiscal national en vue de corriger les dysfonctionnements et les pertes importantes qui touchent l'économie nationale». Le programme du gouvernement prévoit «la mise au point d'une stratégie pluriannuelle pour la réforme des deux systèmes fiscal et douanier et la mise en place des mesures d'urgence à court terme, dans le but de prendre en charge les dysfonctionnements constatés dans le programme de modernisation», a-t-il ajouté. Le premier ministre a aussi annoncé le parachèvement en cours d'un programme intégré mis en place par le ministère des Finances pour «la modernisation structurelle, fonctionnelle et technique de gestion des services de la Direction générale des impôts (DGI)». Il a rappelé la création d'une Direction des Grandes Entreprises (DGE), chargée de la gestion des dossiers fiscaux des grandes entreprises et des compagnies pétrolières, ainsi que la réception de 40 centres des impôts (CDI) sur 56 centres chargés de la gestion des dossiers des moyennes entreprises, et de 132 centres de proximité des impôts (CPI) sur 250 centres programmés.