La campagne officielle pour les élections locales, qui vient de s'achever, n'a pas déchainé les passions, en dépit d'une mobilisation des chefs des principaux partis politiques qui ont multiplié les sorties sur le terrain. Les responsables politiques et leurs candidats ont éprouvé beaucoup de peine à faire décoller la campagne, compliquée déjà par les contraintes sanitaires liées au Covid-19, mais aussi par les conditions climatiques qu'a connu le pays durant ces dernières semaines. Les espaces d'affichage réservés aux candidats à ces locales ont été peu exploités. Excepté les leaders de la classe politique qui ont investi le terrain depuis le lancement officiel de la campagne le 4 novembre dernier, peu de candidats ont tenu des meetings. La campagne s'est plutôt déroulée sur les réseaux sociaux pour de nombreux candidats qui ont investi la toile pour se faire connaitre de l'électorat. L'appel à une forte participation a constitué une «priorité» pendant cette campagne qui a duré 21 jours. Pour certains, l'appel à une participation massive aux prochaines locales est motivé par le souci de corriger les dysfonctionnements constatés dans le développement local, de barrer la route aux «opportunistes», ou encore pour parachever l'édification institutionnelle de l'Algérie. Pour d'autres, il s'agit d'étape importante vers le renforcement du front interne, la préservation de l'unité nationale et de la stabilité du pays pour faire face à toute menace extérieure. La nécessité d'opter pour un nouveau mode de gestion des collectivités locales à travers l'élargissement des prérogatives des élus locaux et l'adoption d'une gouvernance locale rationnelle, a été soulignée par les principaux chefs de partis politiques. Ces derniers ont également plaidé pour l'importance de conférer un «rôle pivot» aux futures Assemblées élues, noyau de base de l'Etat, avec comme objectif suprême d'ériger une «Algérie forte par ses institutions». La révision des codes de la commune et de la wilaya, pour permettre aux collectivités locales de jouer pleinement leur rôle dans le développement socio-économique du pays est revenue tel un leitmotiv dans les interventions des chefs de partis politiques. Par ailleurs, la classe politique a mis l'accent sur l'importance d'opérer un «véritable changement» à travers la concrétisation du développement local et la prise en charge des doléances du citoyen en faisant de lui un «partenaire clé» dans la gestion de la vie économique de la commune. A ce titre, les citoyens ont été exhortés à bien choisir leurs futurs représentants au niveau local afin de concrétiser leurs aspirations. Libérer l'élu de toutes les contraintes entravant une gestion efficace des collectivités locales, investir dans une ressource humaine compétente et intègre, booster l'investissement local pour créer le développement à travers la révision des procédures relatives à l'investissement agricole dans les wilayas du Sud du pays, sont parmi les points proposés par les partis politiques durant cette campagne pour les locales du 27 novembre prochain. Pour le président l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, la campagne s'est déroulée dans un climat éloigné de tout discours contrevenant aux bons usages et dans le strict respect de la charte d'éthique des pratiques électorales convenues avec l'instance qu'il préside. Selon une évaluation préliminaire du déroulement de la campagne, M. Charfi avait jugé le «bilan positif», en dépit de «quelques dépassements mineurs». Il s'agit d'écarts relatifs au non-respect du protocole sanitaire de lutte contre le Coronavirus, et d'autres concernant les règles de bonne conduite avec les représentants des médias lors de l'accomplissement de leurs missions pour assurer la couverture des différents meetings et les activités organisées dans le cadre des programmes de la campagne électorale. Début du scrutin dans des bureaux itinérants A noter que les opérations de vote ont débuté hier à travers des bureaux itinérants dans nombre de wilayas du Sud du pays. Le scrutin devrait concerner les populations enclavées et nomades des wilayas de Tindouf, Ouargla, Illizi, Djanet, Tamanrasset, Bechar, In Salah et In Guezzam. D'autres wilayas du Sud du pays entreront en lice à partir de ce jeudi. L'opération concernera des populations ciblées d'autres wilayas, comme stipulé par la même loi. Selon les chiffres de l'ANIE, le corps électoral est de 23.717.479 électeurs. Quelque 800.000 encadreurs seront mobilisés pour le bon déroulement du scrutin dans 61.696 bureaux et 13.326 centres de vote, repartis à travers les 1541 communes que compte le pays. Un total de 1.158 dossiers de candidature aux Assemblées populaires de wilaya (APW) a été retiré, dont 877 dossiers retirés par 48 partis politiques agréés et 281 par des listes indépendantes. Quelque 22.325 dossiers de candidature aux Assemblées populaires communales (APC) ont été également retirés, selon la même source.