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Question de temps ou d'époque ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 06 - 01 - 2022

« Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde » disait quelqu'un. Je dirais à mon tour ; qu'il y a aussi deux temps, l'un que l'on consomme, l'autre qui nous consume.
Ce sont les ans, en fait qui nous dépassent et nous surpassent. L'on ne peut dire que l'on a passé une bonne ou mauvaise année. C'est elle qui vient passer bon gré, mal gré sur nos corps, nos âmes et nos cœurs. Elle nous meurtrit des fois, elle nous émerveille quelque fois.
Les années brillantine ou kératine
L'on s'entend se dire le plus souvent que le temps a changé, que rien n'est plus comme avant, que tout est perdu ou a disparu alors que le temps est depuis le temps le même temps malgré le décalage des saisons ou les sautes humeur du climat. Ce sont nos schémas analytiques, nos visières nostalgiques qui nous font voir des écarts, des idioties, des regrets au lieu de nous faire comprendre que chaque année, chaque tranche de temps a ses propres expressions, ses propres dessins. Ce sont nos difficultés d'adaptation, nos refus d'acceptation à un « temps » que l'on blâme pour rien, où un pantalon déchiré est mieux apprécié qu'un autre à pli de tergal, qu'une tête à chevelure kératinée est meilleure qu'un frisé ou une coupe basse. Nous ne sommes pas dans un conflit de générations, mais dans la sensation d'une folle course du temps. Et dire que les jours ou les nuits sont les mêmes, ont la même amplitude. Nous semblons s'installer dans une guerre de souvenirs, de comparaison d'une année, de ses hommes, de ses modes à une autre, tout aussi pour ses hommes, ses modes de vie. Question de style de réflexion ou de contagion virtuelle ?
Les années moroses
On aura, presque tout vu. Des sombres cieux, des élections, des inondations, des cimetières, des incompétences et du populisme. Une année à multiples virus. Peu de joies masquées et beaucoup de chagrin, de mal et d'illusions à proche distance. Tous les infimes espoirs que l'on aurait récoltés au cours d'un ancien rêve à ce jour inachevé, de nouvelle version de vie, de nouveaux réflexes, de nouvelles têtes, un nouvel air politique, de volonté à ne plus fantasmer ; se sont tous échoués, cramoisis pour les plus coriaces, en attente pour les plis moelleux.
Les deux dernières années commençaient déjà par l'odeur funéraire, les détentions téméraires, la rupture de l'oxygène. Que de membres de famille, d'amis, de voisins, de personnalités sont partis par cette démente saloperie. Que d'autres sont encore sous ses affres. Il n'y a pas, diront certains que ce virus qui tue. Il y a les autres ; la frustration, le déni de droit et de justice, la déconfiture qui, certes n'ôtent pas la vie mais font asphyxier les poitrines et bannissent l'expression.
Nous aurions vu encore ces visages dégarnis, imparfaits à la tache qui de surcroit ont fait pour les uns les annales de la double décennie révolue, la propagande et l'opportunisme pour les autres. Il facile d'affirmer que 2021 était une année où l'oxygène manquait à faire mourir, où députés et maires à faire rire, où des feux de forets à faire fuir. Dans ces constats là, il ne peut y avoir d'avis personnels ou d'ardues analyses.
La feuille est claire et tout le monde peut lire ce que cette année là y a consigné. Qu'il soit jeune ou vieux, aigri ou épris de vie ; le citoyen algérien ne retiendra que les bons moments de Qatar, de cette belle coupe arabe. Tiens ! y a eu au moins une note de forte gaieté dans le ciel du pays. Il a neigé, il a beaucoup plu, puis plus rien. Le soleil inutile. Le robinet a sec, le barrage à minima.
En cadeau, un bonbon ou un Smartphone ?
Donc « Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde », disait quelqu'un pour me laisser dire :... L'instant, profitez-en ! C'est cet instant si magique, si volé, si éphémère qui amassé l'un vers l'autre fait la somme d'un temps, d'une année que l'on tend toujours à l'apprécier qu'une fois étiolé, fini, parti à jamais.
Alors, il faudrait s'en foutre de cette année là et attendre toujours un préférable temps, une bonne année à venir malgré l'Omicron et ses futures sœurs. C'est pour dire que nous devons nous estimer heureux ici, chez-nous. . Là, où il y a la guerre, la mort, la souffrance ; l'humanité n'existe pas. Ni au Yémen, ni en Syrie, ni en Palestine. Voyez-vous, le bonheur quand il survient est unique et a une seule sensation identique à toutes les générations, sur tous les espaces. Hier l'on était heureux juste à recevoir en cadeau un bonbon chocolaté, aujourd'hui nos enfants le sont et de la même jubilation mais seulement face à un Smartphone dernière version.
Il y avait certes l'arbre de noël, on y croyait juste pour voir ses souliers remplis de quelques choses pas extraordinaires mais pleines de félicité et de franche joie. Question de temps ou d'époque ? D'exigence ou de besoin ? D'insatisfaction ou d'arrogance ?
Les vœux au clic
C'est établi qu'à chaque fin d'année on se souhaite de voir la débutante meilleure et bourrée de bonheur et de santé. C'est établi que les vœux ont connu une perte d'intensité et de bons soins soit, en somme cette chaleur convaincante qui faisait prendre la peine d'écrire et d'envoyer des cartes postales bien enneigées. Le ressenti à les ouvrir avec douceur et garder longtemps pour les lire et les relire autant que recommande la relation du correspondant n'a plus le plaisir qui faisait trépider la sensibilité à la vue du facteur. Est-ce la faute à ce temps que l'on accuse ou à la rapidité d'expédition qu'offrent les nouvelles technologies ? Un message sec et laconique dénué d'humanisme malgré sa beauté et ses graphies, car sans effort, juste un prompt clic ; est pris pour un acquis de bonne convenance. Dans ce monde-là, de la toile les amis ne sont pas de vrais amis. C'est à la demande que l'on pense le devenir.
Il n'y a pas d'adresse ni de numéro de rue. Un profil, un pseudo, un total anonymat suffisent pour créer une personne enjolivée de quelques photos de mets, de jolis paysages et c'est tout. Le hic, c'est que sans se connaître, l'on peut se fâcher pour n'avoir pas trop liker les posts. Cependant : l'écran digital peut faire des accointances inouïes et créer des rencontres fortes et parfois aimables et durables.
Le bilan mitigé
Si chacun s'amusait à faire furtivement un semblant de bilan d'une année écoulée, il n'aurait à retenir que des jours qui l'ont fait chavirer d'un bord à l'autre.
D'un épatement à une déconfiture, d'une liesse à une tristesse.
Dans tout carrefour du temps ; se côtoient le bien et le mal, le bonheur et son contraire, l'échec et la victoire. L'on ne peut ainsi cracher sur une année seulement d'avoir enregistré dans ses annales un fait méchant ou un jour fatal. Comme l'on ne peut complètement s'en réjouir pour l'avoir vue offrir un moment de forte extase. Le doux et l'amère sont les ingrédients nécessaires pour les plats que nous cuisinent nos jours et nos nuits. Un couple condamné à vivre côte à côte.
L'individu n'est pas un Etat pour qu'il ait à faire par chiffres et détails un quelconque bilan, ni d'une année ni d'une vie. Son seul bilan à lui reste comment encore surpasser ce qui va venir, sinon, c'est dans les parois de son cœur que s'accrochent en guise de stèle commémorative tous ses avatars, ses déboires et ses infortunes.
Chaque année qui s'écoule a certainement dicté, pour chacun une chronologie, une nécrologie et/ou une euphorie. Naturellement, toutes les années se ressemblent, s'entassent les unes et les autres et font de l'histoire que chacun s'empresse d'orthographier selon sa propre dictée. Les 1 er janvier, aussi se ressemblent. C'est selon une gueule de bois ou une grâce matinée.
La seule différence qui puisse exister au réveil c'est la vue que donne le décor extérieur. La preuve d'une évolution sociétale. On y voyait des charrues de bœufs, des vaches laitières ou des carrosses rutilantes, on y voit des hauts immeubles, des golfs série 6, des capsules caféinées. On écoutait le silence, on écoute seul son kit-man. Il n'y a pas d'ouïe pour autrui.
L'année de l'impuissance d'achat
Il n'y a plus de pouvoir, seulement le besoin achat tant la pomme de terre avait pris son envol pour trôner à toute la mercuriale. L'huile une essence essentielle se fait desirer, car c'est vital. Le poulet s'est vu pousser une belle et coûteuse dentition La tomate fait rougir la ménagère qu'elle ne peut offrir en belle coupe une cuise préférant s'abattre sur une chétive poitrine. En quoi le temps est-il coupable de la surenchère, de la spéculation et du mauvais présage gestionnel ou de la turbulente régulation commerciale ?
2021 a vu nombreux moudre du grain, d'autres humer allègrement le nectar des roses. L'opulence tacite des uns s'est toujours adossée sur le dénuement des damnés de la terre. La cherté de la vie durant cette année-là a laissé des stigmates dans les poches incapables de défier l'exorbitance des prix. Le sauve-qui-peut culinaire a fait rejaillir toute la parcimonie économique des anciennes recettes de grand-mère.
Les souhaits collectifs
Que l'Algérie soit protégée de tous maléfices tendant à disloquer ses fondements. Que le virus ne soit plus accueilli à visage découvert par l'insouciance des gens et des masques, que nos hôpitaux ne soient plus des catafalques ou des estrades de brancards aux odeurs mortuaires. Que la parole soit libre et garantie, que dire le bon droit soit une vérité sans nul fil à la patte, que nos rues se fleurissent des sourires des passants ayant trop longtemps affiché des mines ternes et monotones. Nos souhaits sont réalisables si nous pouvions extraire de notre fibre humanitaire tout brin de haine, toute graine de revanche ou d'ardeur à concurrencer l'autre jusqu'à vouloir abattre toutes les vertus que nous abritons pourtant en nos profondeurs. C'est possible d'être heureux en essayant toujours et sans cesse de rendre aussi heureux, l'autre, le voisin, l'ami, l'étranger, enfin le semblable. C'est pourtant facile de déraciner nos égoïsmes et laisser la fureur d'aimer nous envahir. Sortir de son camp, de son ghetto pour aller illuminer la chaumière de l'autre et lui apporter un peu de cette gaieté qui palpite encore dans nos yeux. Ce n'est pas haram de se dire bonne année, de vouloir de tout cœur sentir le bonheur conquérir son entourage. Que vous ayez une bûche, un couscous ou des crêpes ; l'important n'est pas sur la table, il est dans l'éclat étincelant que vous provoquez. Ne pas se contenter juste à dire bonne année, mais exclamez-vous et dites « bonnes années » !


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