Avec quelque 140 nouveaux cas de Covid dépistés quotidiennement par PCR et scanner à Oran, la situation épidémiologique est alarmante. Ces chiffres sont en deçà de la réalité, car en fait il y a beaucoup de malades qui ne sont pas recensés. Il s'agit des personnes atteintes et qui ne se dirigent pas vers les hôpitaux et les structures dédiées à la prise en charge des cas de Covid. Les spécialistes s'attendent à une hausse importante dans le nombre de nouveaux cas dans les prochains jours et ne cessent de lancer un appel à la vigilance. Pour ce qui est du variant sud-africain Omicron (B.1.1.529), au moment où 63 cas ont été confirmés dans d'autres wilayas du pays, une trentaine de cas suspects dépistés à Oran attendent les résultats dans le cadre de l'activité de séquençage des virus SARS-CoV-2 effectuée par l'Institut Pasteur d'Algérie pour la détection des variants circulants. En dépit de cette situation, et malgré les appels lancés par les autorités locales et les services de la santé envers la population pour le respect des mesures d'hygiène, un relâchement dans l'application des mesures de prévention contre le Covid-19 a été constaté notamment au niveau des moyens de transport et des commerces. Les gestes barrières comme le port de masque ont été abandonnés. Résultat, le nombre de nouveaux cas par jour a augmenté. Considérant le contexte actuel mondial d'apparition des variants du SARS-CoV 2 et de circulation du virus, « il est plus qu'impératif de rester vigilant, d'adhérer à la vaccination et de respecter strictement les règles sanitaires de base, à savoir le port du masque de protection, la distanciation physique et le lavage fréquent des mains, afin de faire face à toute évolution possible, car nous rappelons que plus le virus circule, plus la probabilité d'apparition de variants est élevée », recommande l'Institut Pasteur. Pour rappel, dans une déclaration faite par le professeur Salah Lellou, chef de service pneumologie à l'EHU d'Oran, il a indiqué qu'il faut s'attendre bientôt à une déferlante. « Mais actuellement il semble que l'Omicron n'entraîne que de formes bénignes même s'il se propage rapidement ». Le professeur ajoute qu' « il faut tenir compte de nos données sanitaires: à peine 12% des cas éligibles sont vaccinés, les gestes barrières non respectés, ce n'est pas le cas des pays où il circule massivement, il pourrait être bien plus nocif chez nous où il trouvera un terrain propice pour faire plus mal ». Le Pr Lellou a encore saisi cette occasion pour lancer un appel à la vaccination. « Ne prenons pas de risques, allons tous nous faire vacciner rapidement en masse et respectons scrupuleusement les gestes barrières, le seul moyen actuellement de nous en sortir », a-t-il lancé. Il a ajouté «nous n'avons pas encore atteint le pic de la quatrième vague et c'est le variant Delta qui circule actuellement». En général, les médecins affirment qu'actuellement bien qu'on est en pleine 4ème vague, c'est toujours le variant Delta qui circule chez nous avec une atteinte des voies respiratoires inférieures entraînant des formes graves. Ces derniers craignent une saturation des hôpitaux, et ce malgré la stratégie du ministère pour contrôler la situation. Les hôpitaux de la localité «Nedjma» et de la commune d'El Kerma d'Oran, dédiés exclusivement aux malades Covid-19 sont presque «saturés» de malades dont quelque 90% n'ont pas reçu d'injection anti-Covid, affirment les médecins.