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Face aux tensions géostratégiques en Ukraine, turbulences du marché énergétique
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 06 - 02 - 2022

Après que les vingt-trois membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole et de leurs alliés (OPEP+) ont convenu d'ajuster leur niveau total de production de 400.000 barils par jour pour le mois de mars 2022 et l'annonce d'une stabilité des stocks américains, le prix du pétrole est coté le 04 février 2022 à 13H Gmt 92,00 dollars le Brent et 92,19,75 pour le Wit, en rappelant que pour le gaz, les prix spot européens et asiatiques se sont envolés vers des sommets stratosphériques de 30 à 40 $/MBtu, contre environ 9/12 dollars entre 2019/2020, influant sur le cours du pétrole. L'objet de cette présente contribution est d'analyser l'impact des tensions géostratégiques en Ukraine sur le prix de l'énergie où Moscou réclame des garanties écrites pour sa sécurité, dont le rejet d'une adhésion de l'Ukraine à l'Otan et la fin du renforcement militaire de l'Alliance atlantique à l'Est, notamment dans les ex-Républiques soviétiques.
1.-Selon les données d'Eurostat pour 2020, 46,8% des importations européennes de gaz naturel proviennent de la Russie, premier réservoir mondial de gaz environ 45.000 milliards de mètres cubes gazeux ayant investi dans plusieurs canalisations en direction de l'Europe avec la capacité du South Stream de 63 milliards de mètres cubes gazeux, du North Stream1 de 55 et du North Stream2 de 55 milliards de mètres cubes gazeux (actuellement gelé), soit au total 173 milliards de mètres cubes gazeux en direction de l'Europe. La dépendance est très hétérogène selon les pays, par exemple, la Lettonie se fournit ainsi exclusivement (100%) chez les Russes. La Finlande (98%). D'autres pays importent majoritairement du gaz russe. C'est le cas de l'Allemagne (66%) ou de la Pologne (55%). En France, seulement 20% du gaz qui est importé provient de Russie. L'Europe importe également du gaz venu de Norvège (20,5%), d'Algérie (11,6%), des Etats-Unis (6,3%) et du Qatar (4,3%). Selon les experts, il est utopique donc de parler d'un arrêt des importations de gaz russe qui viendrait gravement perturber l'approvisionnement énergétique des pays européens. L'annonce par les USA d'augmenter les cadences de leurs livraisons de gaz aux pays européens où durant les trois dernières semaines de janvier 2021, entre 70 et 80 cargos américains de gaz naturel liquéfié (GNL) en direction de l'Europe selon la Commission européenne ne résout pas les problèmes du fait que les prix du GNL sont bien plus élevés que ceux du gaz russe, certaines estimations donnant un prix sept fois supérieur à celui du gaz russe. Mais de son côté la Russie est aussi dépendante de ses exportations gazières vers l'Europe, qui représentent 15% de son PIB, le secteur du pétrole et du gaz assurant à lui seul en 2021 25% des recettes fiscales totales du pays.
Qu'en sera-t-il du gazoduc Nord Stream 2 qui n'est toujours pas entré en service, bloqué par les Etats-Unis et l'Europe d'un coût de 11 milliards de dollars et d'une capacité de 45 milliards de mètres cubes gazeux ? Quant au Qatar, troisième réservoir mondial de gaz entre 150.000 et 17.000 milliards de mètres cubes gazeux, lié par des contrats avec l'Asie, il ne pourra que marginalement exporter vers l'Europe à travers les GNL dont le coût est plus élevé que les canalisations. Reste sans oublier l'Azerbaïdjan, un autre grand producteur de gaz, le retour de la Libye plus de 1500 milliards de mètres cubes gazeux de réserves exploitées à moins de 10% possédant 42 milliards de barils de pétrole, en Afrique deux autres grands producteurs plus de 4000 milliards de mètres cubes gazeux de réserves le Mozambique et le Nigeria et surtout l'Iran deuxième réservoir mondial de gaz avec plus de 30.000 milliards de mètres cubes gazeux, les négociations pour le levée de l'embargo sont toujours en cours, étant lié également à des contrats fermes avec l'Asie notamment avec la Chine. Cela explique les nouvelles stratégies gazière avec les grands gisements en Méditerranée orientale, grand enjeux, expliquant les tensions entre différents pays, réserves d'environ 19.000 milliards de mètres cubes gazeux, le fameux gazoduc EastMed, de 1900 km Israël-Europe d'une capacité de 10 milliards de mètres cubes gazeux, dont l'entrée en production est prévue en 2025, du projet toujours en gestation Nigeria-Algérie d'une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux, d'un coût estimé à 20 milliards de dollars, mais pas avant 2027/2030 si les travaux débutent en 2022. Mais tout dépendra du coût et de l'évolution des prix.
Comme démontré dans plusieurs contributions, le cours des hydrocarbures est déterminé fondamentalement par la croissance de l'économie mondiale, du rythme de la future trajectoire de la consommation énergétique mondiale, dont l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables, l'hydrogène horizon 2030, la stratégie de l'OPEP+ qui mise sur la prudence par une augmentation mesurée face aux aléas des fondamentaux dans sa réunion du 02/02/2022, de la production du pétrole gaz/schiste américain dont la rentabilité pour les gisements marginaux, les plus nombreux à un cours supérieur à 55/60 dollars, l'évolution des stocks américains et chinois, et enfin l'évolution du cours du dollar/euro. Dont la faiblesse actuelle du dollar accroit le cours d'environ 5/10%. Pour les pays à population élevée et dont la production est relativement faible, un cours élevé supérieur à 80 dollars, le prix d'équilibre raisonnable étant 70 dollars, outre qu'il pénalise la croissance de l'économie mondiale, se répercute sur les prix à l'importation, la majorité des secteurs étant fort consommateur d'énergie et en balance devises, ce que l'on gagne d'un côté, on le perd de l'autre côté du fait de l'élévation de la facture d'importation.
2. L'Algérie reste un acteur stratégique d'approvisionnement notamment en gaz de l'Europe. En effet, la première destination du gaz algérien reste le marché européen, essentiellement l'Italie (35%), l'Espagne (31%), la Turquie (8,4%) et la France (7,8%). Ne pouvant contourner toute la corniche de l'Afrique, outre le coût élevé par rapport à ses concurrents, le fameux gazoduc Sibérie-Chine, le Qatar et l'Iran proche de l'Asie avec des contrats avantageux pour la Chine et l'Inde, le marché naturel de l'Algérie, en termes de rentabilité étant l'Europe où la part de marché de l'Algérie face à de nombreux concurrents en Europe est en baisse (Conférence/débats du Pr Abderrahmane Mebtoul, à l'invitation de la Fondation allemande Friedrich Ebert et de l'Union européenne 31 mars 2021). A court terme l'Algérie peut profiter des tensions entre la Russie et l'Occident. Mais existent des limites économiques, l'Algérie étant confrontée à deux contraintes majeures, la forte consommation intérieure et la concurrence de nombreux acteurs. Les exportations se font grâce au GNL qui permet une souplesse dans les approvisionnements et des marchés régionaux par canalisation pour une part respective d'environ 30/70%, à travers le Transmed, la plus grande canalisation d'une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux via la Tunisie, le Medgaz directement vers l'Espagne à partir de Beni Saf au départ d'une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux qui après extension prévu courant 2021 la capacité sera portée à 10 milliards de mètres cubes gazeux et le GME via le Maroc dont l'Algérie a décidé d'abandonner, le contrat s'étant achevé le 31 octobre prochain, d'une capacité de 13,5 de milliards de mètres cubes gazeux.
Aussi, dans cette conjoncture , où n'existent pas de sentiments dans les relations internationales mais que des intérêts, l'Algérie sous réserve d'un nouvelle politique énergétique (notre contribution à la prestigieuse Ecole HEC Montréal Canada, 2013, pour un nouveau management stratégique de Sonatrach - (voir nos interviews 31/01/2022 à radio Algérie internationale et à la chaîne 1 et au quotidien gouvernemental Horizondz 03/02/2022), peut profiter de cette hausse, mais avec cette contrainte de la forte consommation intérieure qui risque horizon 2030 de dépasser les exportations actuelles (dossier lié à la politique des subventions sans ciblage et surtout avec une plus grande rigueur budgétaire et une stratégie hors hydrocarbures pour ne pas renouveler les erreurs du passé car cette hausse est de court terme. Il s'agit de relancer l'économie nationale en 2022, d'accélérer la transition énergétique, le mix énergétique, combinant l'efficacité énergétique, le développement des énergies traditionnelles, les énergies renouvelables et surtout une plus grande rigueur dans l'allocation des ressources financières.
En conclusion, la directrice du FMI appelle à mettre fin à ce conflit, évitant l'escalade et des sanctions de la part des Nations Unies et des Etats-Unis contre la Russie, qui auraient des répercussions sur la reprise de l'économie mondiale toujours en convalescence, avec une récession en 2022 qui se répercuterait inévitablement sur le cours des hydrocarbures à la baisse (via la demande), couplée à une poussée inflationniste, et donc sur tous les pays du monde et notamment sur les pays producteurs d'hydrocarbures et les pays plus vulnérables.
*Professeur des universités, expert international


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