Une Opep du gaz demeure, dans les circonstances actuelles, toujours inaccessible. Plus de deux décennies après sa création, le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) n'a pas changé de visage, restant un espace de concertation sans effet contraignant pour ses 11 pays membres et neuf autres observateurs. Estimant que le FPEG «est aujourd'hui une organisation gouvernementale internationale reconnue, capable d'attirer l'attention sur de nombreuses questions prioritaires», le Président Tebboune a affirmé dans ce sens, lors du 6e Sommet du FPEG, tenu hier mardi au Qatar, que le Forum des pays exportateurs de gaz était en mesure de jouer un rôle «plus efficace» dans la promotion des usages du gaz naturel et l'instauration d'un dialogue constructif et fructueux entre les différents acteurs sur le marché gazier. Réitérant, ainsi, son appel à cette organisation pour devenir «un acteur plus présent et plus dynamique» dans toutes les questions ayant trait au gaz naturel, notamment en matière de promotion de la coopération entre les pays membres dans ce domaine. «Il est important de trouver ensemble les meilleurs moyens permettant d'assurer au gaz naturel une place dans les systèmes énergétiques et de promouvoir sa valeur dans les marchés internationaux», a-t-il indiqué, en évoquant les principales priorités du Forum. Reste à trouver les mécanismes qui pourraient surmonter les obstacles qui se dressent sur cette voie. En attendant, ce sont toujours les capacités intrinsèques de chaque pays qui définissent sa stratégie gazière. Le FPEG reste toujours impuissant devant l'impossibilité de limiter ou d'augmenter la production par des accords entre les pays membres du Forum, ainsi que les prix, liés à l'offre et la demande dans un marché qui ne peut pas réguler sa production, comme le fait l'Opep. Cette réponse de l'Emir du Qatar aux journalistes, à l'issue du 6e Sommet, appréciant que «les prix sont entre les mains de Dieu», et que les producteurs, liés à «des contrats de long terme», n'ont pas de grandes possibilités pour répondre à de nouveaux besoins, notamment s'ils sont assez importants, comme c'est le cas envisagé pour l'approvisionnement de l'Europe s'il y aura un arrêt de pompage du gaz russe à la suite d'une guerre ouverte en Ukraine, en est la personnification de l'incapacité du FPEG d'aller plus loin dans sa politique. Sur ce plan, le Président Tebboune a affirmé que l'Algérie «est un pays fiable» en matière d'approvisionnement en gaz naturel et «compte le rester». «Mon pays est reconnu pour être un distributeur et un fournisseur fiable de gaz naturel depuis plus d'un demi-siècle et il compte le rester», a déclaré le Président Tebboune dans son allocution devant les participants aux travaux du Forum. Rappelant dans ce sillage que l'Algérie est «pionnière dans le développement et la valorisation du gaz naturel», et à la tête du progrès réalisé dans l'industrie du gaz naturel liquéfié (GNL), a-t-il rappelé à ce propos. Le Président Tebboune a souligné que l'Algérie, en sa qualité de membre fondateur du Forum, n'a eu de cesse de souligner l'importance du gaz dans le développement durable, qui s'est confirmée, a-t-il précisé, lors de la crise sanitaire induite par la pandémie (Covid-19) où le monde entier a recouru à cette ressource pour satisfaire ses besoins énergétiques. Non sans faire remarquer que «le gaz naturel est l'énergie du présent et du futur, car il s'agit d'une énergie propre, flexible et accessible, voire la meilleure en matière de protection de l'environnement, mais elle n'est pas renouvelable et son développement exige des investissements colossaux». Plaidant dans ce sillage en faveur de l'adhésion de nouveaux producteurs de gaz au Forum des pays exportateurs du gaz (GECF) en vue de relever les défis énergétiques actuels et futurs, renforcer leur rôle et préserver leurs intérêts à travers le dialogue avec les Etats consommateurs qui exploitent le gaz comme moteur essentiel pour développer leurs économies. Notons que les Etats-Unis et l'Australie, deux autres grands exportateurs de gaz, ne font pas partie du Forum. Le 7e Sommet du FPEG sera organisé en Algérie Dans la foulée de son discours, le président de la République a annoncé que le 7e Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) sera organisé en Algérie. Une autre occasion pour réaffirmer l'importance de «trouver ensemble les meilleurs moyens permettant d'assurer au gaz naturel une place dans les systèmes énergétiques et de promouvoir sa valeur dans les marchés internationaux, étant l'énergie du présent et du futur, une énergie propre, flexible et accessible, voire la meilleure en matière de protection de l'environnement aux côtés des énergies renouvelables», a indiqué le Président Tebboune. Pour sa part, l'Emir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a salué l'engagement des pays producteurs de gaz pour «assurer la stabilité des marchés», devant des dirigeants d'importants pays producteurs de gaz réunis à Doha. Alors que le ministre de l'Energie russe, Nicolaï Shulginov, a affirmé que «les compagnies russes sont totalement engagées dans les contrats existants». Le Président iranien, Ebrahim Raïssi, arrivé lundi pour une rencontre bilatérale avec le dirigeant émirati, a de son côté insisté sur les «importantes capacités de production et d'exportation de gaz» de son pays, qui peuvent réellement constituer un apport de poids sur le marché, si toutefois on arrivait à la levée des sanctions qui frappent l'Iran. Des sanctions jugées « cruelles et illégales » envers l'Iran, a-t-il souligné, relevant que son pays a été, malgré tout, en mesure de pouvoir compter sur ses experts et a pu adopter de nombreuses stratégies.