Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations continue de prendre des décisions et des mesures visant la réglementation des importations, pour, à la fois, assainir l'activité en question, mais aussi pour protéger et promouvoir la production nationale. Dans un communiqué rendu public, le département de Kamel Rezig a appelé les opérateurs économiques activant dans le domaine de l'importation de matières premières, produits et marchandises destinés à la revente en l'état, à parachever les formalités de domiciliation bancaire avant toute opération d'importation. Il a été précisé que «toute opération d'importation qui se fait sans l'attestation de domiciliation bancaire sera refusée». Le ministère du Commerce a informé les concernés de l'existence d'un formulaire pour l'obtention de la domiciliation bancaire. Cette domiciliation bancaire exigée avant toute opération d'importation peut être retirée en accédant à la plateforme numérique dédiée à cet effet via le site électronique du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations. Contacté par nos soins, Amine Ben Zerrouk, président de la Commission chargée du commerce extérieur au sein de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca), a affirmé que les importateurs professionnels sont pour la réglementation des importations et la promotion des produits nationaux. «Nous devons impérativement assainir l'activité des intrus à la profession, des fraudeurs ou des spéculateurs, mais tout cela doit se faire dans un cadre de concertation avec les professionnels de l'activité». «Des décisions prises à la hâte sans une concertation au préalable avec les professionnels de l'importation menacent la survie de l'activité qui compte aujourd'hui 2.146 importateurs, employant 113.000 personnes dans le secteur du commerce, grossistes, détaillants et distributeurs». Il précise que les décisions relatives à la restriction des importations ont contraint certaines branches à disparaître de la scène complètement. « Ce qu'on demande, en tant que représentants des importateurs et exportateurs, aux pouvoirs publics, c'est de nous donner un peu de temps pour reprendre notre souffle après deux années rudes dues à la Covid-19 », dit-il. Et d'affirmer que la majorité des importateurs ont plus de 20 ans dans l'activité dont certains ont 40 ans d'expérience dans le domaine, en insistant sur la nécessité de les impliquer dans la prise de décisions dans le commerce extérieur. Notre interlocuteur a affirmé que depuis la note émise par le ministère du Commerce en date du 24 avril dernier, imposant aux importateurs de présenter un document délivré par l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur (Algex) pour domicilier leurs opérations au niveau des banques, seules 50 autorisations ont été émises par cette institution. Des autorisations, dit-il, qui ont concerné exclusivement les produits du secteur de l'agriculture, les fournitures scolaires et les produits pharmaceutiques. M. Ben Zerrouk a affirmé que les importateurs ne sont pas contre l'encadrement des importations, mais ils sollicitent des pouvoirs publics qu'ils prennent en compte le fait que certains importateurs ont pris des engagements avec leurs fournisseurs internationaux. Un engagement qui répond aux règles et contrats commerciaux internationaux. Il a ainsi appelé les pouvoirs publics, à leur tête le ministère du Commerce, à accorder un peu de temps aux importateurs. Tout en appelant à des réunions de concertation en précisant que les importateurs professionnels ont des propositions à faire notamment en matière d'exportation. «On peut réexporter, par exemple, des produits importés vers les pays voisins tels que la Tunisie et la Mauritanie».