Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger a présidé, vendredi à Bamako, la sixième réunion de haut niveau du Comité de suivi de la mise en œuvre de l'Accord de Paix et de Réconciliation au Mali issu du processus d'Alger. C'est en sa qualité de Chef de file de la Médiation Internationale sur le Mali, composée de l'Algérie, du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Niger, du Nigeria, du Tchad, de l'Union africaine, de l'ONU, de la Cédéao, de l'OCI, de l'Union européenne et de la France, que Ramtane Lamamra s'est réuni avec les représentants du gouvernement malien et des Mouvements signataires de l'Accord, ainsi que de plusieurs ministres et hauts cadres, au titre des pays de la région et des partenaires bilatéraux et multilatéraux du Mali. Lamamra a tenu, la veille, une réunion de concertation avec les représentants des Mouvements signataires de l'Accord «qui a permis de prendre connaissance des points de vue des Mouvements, permettant ainsi de compléter l'évaluation d'ensemble sur l'état de la mise en œuvre de l'Accord et sur les perspectives de son accélération, à la faveur des engagements pris par les parties signataires, lors de la dernière réunion décisionnelle de haut niveau», rapporte un communiqué du MAECNE. «Les représentants des Mouvements ont réitéré, à cette occasion, leur attachement à l'Accord en tant que pierre angulaire des efforts visant à promouvoir des facteurs de réconciliation et de paix et de préserver durablement la stabilité et l'unité de ce pays frère», est-il affirmé. «Ils ont également saisi cette occasion pour renouveler leur confiance dans le rôle de l'Algérie en sa double capacité de Chef de file de la Médiation internationale et de Président du CSA», lit-on encore. Le ministre Lamamra a pour sa part «réaffirmé la disponibilité de l'Algérie à poursuivre son accompagnement pour aider les parties signataires à assurer une mise en œuvre diligente, efficiente et intégrale de l'Accord pour préserver les intérêts suprêmes du Mali, au moment précisément où ce pays est engagé dans un processus de renouveau institutionnel». Signé le 15 mai 2015, à Alger, entre la République du Mali et la Coordination des mouvements de l'Azawad, l'Accord d'Alger n'a toujours pas été mis en œuvre en raison des profondes divergences qui minent toute idée de réconciliation nationale avec les différentes milices armée. Violents accrochages au Mali Composé de quatre volets (politique et institutionnel, défense et sécurité, développement économique, social et culturel, en plus d'un volet urgence, justice et questions humanitaires), ses signataires peinent à lui construire une assise sécuritaire et de défense pour assurer sa mise en oeuvre. Preuve en est, le 29 août dernier, de violents accrochages ont opposé l'armée malienne à des groupes terroristes faisant plusieurs morts selon la presse publique locale. Depuis le départ en août dernier des soldats de l'opération militaire française «Barkhane» vers la base militaire française au Niger, les autorités militaires maliennes accusent Paris d'être «à l'origine de la dégradation de la sécurité ( )», réclament une réunion urgente du Conseil de sécurité et menacent de déposer plainte auprès de la CIP. A son arrivée jeudi à Bamako «pour une visite de travail et d'amitié», Lamamra a co-présidé avec son homologue malien, Abdoulaye Diop, la 18ème session du Comité Bilatéral Stratégique algéro-malien. «Les travaux de cette session, dont la tenue intervient dans le prolongement de la visite effectuée récemment en Algérie par le ministre Diop, ont permis aux deux parties de passer en revue un large éventail de sujets d'intérêt commun ayant trait au renforcement des relations bilatérales, à la mise en œuvre de l'Accord de Paix et de Réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, ainsi qu'aux questions d'actualité aux niveaux régional et international». Les deux ministres ont «examiné les perspectives de consolidation de la dynamique positive de paix et de réconciliation au Mali et de promotion des convergences stratégiques algéro-maliennes sur les questions concernant la sécurité dans la région ainsi qu'à l'échelle continentale et internationale». L'accord d'Alger «facteur essentiel du succès de la transition» Lamamra a été reçu hier par le Président de la Transition, Chef de l'Etat malien, le Colonel Assimi Goïta et par Malick Diaw, Président du Conseil National de Transition et par Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim. «Ces audiences ont donné lieu à des échanges fructueux et approfondis sur le renforcement du partenariat bilatéral dans divers domaines à la lumière des conclusions de la 18ème session du Comité Bilatéral Stratégique, ainsi que sur les perspectives de promouvoir une action commune des pays de la sous-région pour relever collectivement les défis contemporains en matière de paix, de sécurité et de développement» et ont mis en exergue «l'importance d'accélérer la mise en œuvre de l'Accord de Paix et de Réconciliation au Mali issu du processus d'Alger, comme un facteur essentiel du succès de la transition en cours et de la promotion d'une paix durable dans le pays» rapporte un communiqué du MAECNE. L'on rappelle que le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mardi dernier «à l'unanimité», une résolution saluant «le rôle joué par l'Algérie et les autres membres de l'équipe de Médiation internationale conduite par l'Algérie pour aider les parties maliennes à mettre en œuvre l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger». Les membres du Conseil de sécurité ont pour la première fois, exigé «si nécessaire, la prise de mesures contre quiconque entraverait la mise en œuvre des engagements qui y sont contenus pour la réalisation de ses objectifs».