Un groupe de travail intersectoriel associant les secteurs de l'Industrie, de l'Agriculture et des Ressources en eau a été installé, jeudi, à Alger, dans l'objectif de renforcer la production agricole à travers notamment l'élargissement des capacités de stockage et l'augmentation du rendement. L'installation de ce groupe a été supervisée par les ministres des trois départements ministériels concernés et établissements sous tutelle. La tenue de la réunion de coordination et l'installation du groupe de travail interviennent en application des orientations du président de la République, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, portant élargissement des capacités nationales de stockage de céréales, notamment dans les wilayas réalisant de grands rendements et l'interdiction du stockage dans les lieux non couverts. Des orientations qui ont porté, dans le même sens, sur la nécessaire augmentation du rendement par hectare de blé et d'orge, tout en intensifiant le partenariat étranger, dans l'objectif d'atteindre une moyenne de production de 30 à 35 quintaux par hectare. Ont assisté à la rencontre des responsables des groupes industriels pouvant doter le secteur agricole de moyens et d'équipements agricoles, en tête desquels le groupe mécanique public AGM (Algerian Group of Mechanics) et le groupe industriel IMETAL. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a fait savoir que dans le cadre de l'élargissement des capacités de stockage des céréales, un programme sera mis en place pour la réalisation de petits et moyens silos au niveau des points de collecte et des fermes pour le premier stockage des céréales avant leur acheminement aux coopératives. S'agissant de l'extension de la superficie d'irrigation, le même responsable a affirmé que son département avait adopté, dans le cadre du programme du gouvernement, deux axes essentiels. Le premier concerne l'extension de cette superficie à travers la préservation et la valorisation des capacités existantes tout en développant de nouvelles surfaces dotées de techniques modernes d'irrigation et d'exploitation. Pour le second axe, il s'agit selon le ministre, de la sécurisation de la production nationale en matière de céréales en recourant à l'irrigation complémentaire ou globale dans les régions du Sud. Pour ce faire, Henni a appelé, dans le cadre de la coordination gouvernementale, à trouver des solutions idoines pour l'octroi des autorisations de forage de puits et de favoriser l'investissement, notamment en ce qui concerne la fabrication des équipements hydrauliques et la facilitation de l'attribution des agréments aux laboratoires de contrôle des caractéristiques techniques du matériel d'irrigation». A ce propos, le ministre a rappelé que la superficie irriguée avait connu une importante évolution en atteignant 1,47 million d'hectares, dont 939.200 ha dotés de systèmes d'économie d'eau soit 64% de la surface irriguée. Et d'ajouter que le «secteur de l'Agriculture et du développement rural avait tracé un programme pour l'extension des superficies irriguées à l'horizon 2030 avec la possibilité d'atteindre 2,5 millions d'hectares destinés essentiellement aux récoltes stratégiques (céréales et légumineuses)», a-t-il souligné. L'irrigation pour assurer la sécurité alimentaire Pour sa part, le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, a souligné que le développement de l'irrigation agricole en ces conditions climatiques «constitue un défi majeur dans la garantie de la sécurité alimentaire du pays, mais aussi un élément important dans l'organisation et la stabilité de la production agricole». Parmi les principaux axes de ce programme, le ministre a cité la réalisation de barrages d'eau, les grands transferts d'eau, le dessalement d'eau de mer, l'utilisation des eaux usées traitées dans l'agriculture, l'allègement des procédures liées aux forages et l'accompagnement des agriculteurs, ainsi que la généralisation de l'utilisation des techniques modernes d'irrigation. En dépit des conditions climatiques difficiles, «des résultats positifs» sont enregistrés dans le domaine des ressources en eau destinées à l'utilisation agricole, a-t-il ajouté. Le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar a, pour sa part, indiqué, que ce groupe s'attèlera à l'examen et à la réalisation des silos métalliques destinés au stockage de céréales, et à la production des tubes hydrauliques pour les systèmes d'irrigation par aspersion et les terres agricoles. L'installation du groupe «coïncide avec le début de la nouvelle saison agricole qui, nous l'espérons, sera prometteuse et valorisée par des programmes liés à la création des stations de dessalement de l'eau de mer et de l'augmentation des superficies agricoles», a-t-il fait remarquer. Zeghdar a appelé, par la même, l'ensemble des acteurs à «encourager la synergie entre les entreprises économiques publiques à travers la création de clusters et l'établissement de partenariats gagnant-gagnant, en vue de développer des projets conjoints, et renforcer la capacité de production et de stockage pour une meilleure maîtrise des produits agricoles et d'autres produits». Et pour satisfaire la demande nationale, les secteurs public et privé s'emploient à fournir et à développer divers types d'équipements agricoles, à l'instar des tracteurs, des moissonneuses-batteuses, des équipements de plantation et de récolte et des pesticides, mais également des équipements d'irrigation, utilisés dans les différentes filières. «Nous sommes appelés, aujourd'hui plus que jamais, à unir les rangs et à conjuguer les efforts des institutions nationales activant dans le secteur agricole et les autres services connexes, afin de relever le défi et relancer la production nationale, conformément aux orientations économiques prévues dans le plan d'action du gouvernement (PAG), afin d'assurer la substitution des importations de céréales et d'équipements agricoles pouvant être fabriqués localement à des niveaux techniques poussés», a soutenu M. Zeghdar.