Bien que ne représentant que 3% du parc automobile national, les motos ont été à l'origine de plus de 20% des accidents de la route lors des sept derniers mois, selon Fatima Khellaf, la chargée de l'information à la Délégation nationale de la sécurité routière (DNSR). Invitée lors d'une émission de la Radio nationale Chaîne 1, l'intervenante a précisé que ces chiffres sont valables de janvier à juillet 2022, affirmant que « le nombre de motos impliquées dans des accidents de la route est en hausse depuis quelques années, c'est ce qui nous a poussé, en tant qu'organisme dédié à la sécurité routière, à nous intéresser de près à ce phénomène ». Elle ajoute que ce chiffre est « terrible », considérant que les motos « représentent un grand danger pour la sécurité routière, car la majorité des conducteurs sont des jeunes, et ce groupe a généralement tendance à l'aventure et aux manœuvres dangereuses sur les routes, en plus de ne pas porter les casques de protection, légalement obligatoires », a-t-elle ajouté. Pour Mme Khellaf, les parents sont « responsables de cette situation » car, a-t-elle ajouté, « les conducteurs de motos âgés entre 16 et 18 ans ne peuvent pas postuler à un permis de conduire de motos sans l'approbation des parents, comme le prévoit une disposition du code de la route ». Sur le même sujet, l'intervenante a appelé les parents à accompagner leurs enfants avec des conseils et une sensibilisation continue aux dangers de la moto, en particulier si elle est utilisée de manière imprudente et non conforme aux règles de circulation. Mme Khellaf a expliqué que la loi fait une différence entre une moto et un cyclomoteur. « Conduire un cyclomoteur dont la cylindrée ne dépasse pas 50 centimètres cubes ne nécessite pas de passer un permis de conduire. Il suffit que le tuteur d'un jeune homme dont l'âge n'excède pas les 16 ans dépose une déclaration. C'est pourquoi nous insistons sur le rôle des parents dans l'accompagnement des jeunes qui souhaitent utiliser des motocycles et vélos pour ne pas tolérer des comportements imprudents et dangereux ». La responsable de l'information à la DNSR appelle aussi les parents à ne pas « acheter des motos à des adolescents à la maturité non accomplie ». Sur la relation entre l'annulation du retrait du permis de conduire et la recrudescence des accidents de la circulation, la responsable a affirmé que des « statistiques récentes prouvent qu'il y a une stabilité des accidents de la circulation. « Nous avons même enregistré une diminution relative de 5,48% du nombre des accidents de la circulation, une baisse de 4,67% du nombre de blessés, et une légère hausse du nombre de morts de l'ordre de 0,91% », précise-t-elle. « Par conséquent, ajoute l'intervenante, l'annulation du retrait du permis de conduire, c'est une question qui aura des répercussions positives sur les conducteurs et les commissions de wilaya, notamment en ce qui concerne l'allégement des procédures administratives, mais surtout pour ne pas avoir des conséquences sur les personnes pour lesquelles le permis de conduire constitue une source de revenus ». Invitée à donner un chiffre sur le nombre de points noirs de la circulation routière, en particulier ceux où l'on enregistre le plus d'accidents, l'intervenante a affirmé ne pas disposer de chiffres, mais que les services des wilayas et autres organismes, comme la DNSR, travaillent à les recenser et les supprimer dans les plus brefs délais. « Il faut seulement préciser que l'existence de points noirs revient à la conception des routes, mais également aux comportements des usagers de la route », affirme encore Mme Khellaf.