Dans le monde du football, et lorsqu'une équipe en difficulté est reprise par un nouvel entraineur, on évoque souvent le déclic. Les joueurs, bloqués psychiquement, se lâchent et vont chercher la victoire qui se refusait à eux auparavant. Seuls les sociologues sont en mesure d'expliquer ce phénomène. C'est ce qui est arrivé, dimanche soir, à la JSK qui, dos au mur après la défaite subie, il y a une semaine, s'est rebiffée en renversant une situation, pour le moins inquiétante, avec quatre revers et aucun but inscrit dans les cages adverses. Ce que le coach belge José Riga n'a pas réussi à instaurer en plusieurs mois, Abdelkader Amrani l'a obtenu en quelques jours. Outre sa fonction technique, l'ancien responsable du MCO s'est mué en psychologue auprès d'un groupe en proie au doute. Dès son installation, Amrani a décelé le mal dont souffraient les coéquipiers de Souyad et entamé sa démarche visant à retaper le moral de ses poulains. Le mérite lui revient, car il a réussi à convaincre les joueurs que le défi était possible malgré la série noire de cette entame de saison. Il a insisté sur les niveaux différents des deux formations, affirmant que ses protégés avaient largement les moyens de se qualifier au second préliminaire de la Ligue des champions d'Afrique. Gonflés à bloc par ce discours, les Canaris ont vite retrouvé leurs repères dès le début de la rencontre en ouvrant le score par Mouaki, imité par Nezla. Ironie du sort, c'est Boukhenchouche, le joueur vilipendé il y a une semaine pour avoir vendangé un penalty, qui a enfoncé le clou, donnant plus de relief à cette victoire. Il ne fait pas l'ombre d'un doute que cette réalisation, tout en le réhabilitant aux yeux des supporters et des dirigeants passés par toutes les émotions ces derniers temps, va lui faire prendre conscience de ses capacités. Quoi qu'il en soit, cette large victoire aux dépens du champion du Sénégal vient rappeler que la JSK, a tout de même des potentialités dignes de respect, et ce succès va lui permettre de progresser au fil des compétitions auxquelles elle participe. Il est évident que le mérite est à partager entre les trois composantes du club, les joueurs, les dirigeants et l'entraineur qui a accepté une mission casse-cou que d'autres techniciens auraient refusé. Est- ce qu'on aura cette version de la JSK désormais ? Il est trop tôt pour répondre à cette question. En tout cas, c'est le vœu des supporters qui ont si bien encouragé leurs favoris durant cette inquiétante période. Samedi prochain, face au MCEB, un promu aux dents longues si l'on se fie à sa bonne entame en championnat, on devrait savoir si les poulains d'Amrani ont bien retrouvé leurs repères qui leur ont fait défaut et déclenché la panique générale dans l'entourage du club. Il est utile de rappeler que la JSK affrontera au prochain tour les Togolais de l'ASKO, qui ont écarté de leur chemin les Mauritaniens du FC Nouadhibou.