Le poète et écrivain, Amine Zaoui, a tiré la sonnette d'alarme, samedi à Tlemcen, sur la situation «pessimiste » dans laquelle se trouvent aujourd'hui les bibliothèques de lecture publique, librairies et salles de lecture des universités du pays. Invité dans le cadre des rencontres littéraires organisées par la bibliothèque «Mohammed Dib» de Tlemcen, Amine Zaoui a précisé que «notre pays n'est pas à l'heure du livre international. Les livres n'arrivent pas au moment opportun. Prenons l'exemple de l'Algérien qui se rue lors du salon international du livre algérien pour acheter une série de livres car il n'y a pas chez nous une vie normale du livre toute l'année dans les librairies. Les lecteurs souffrent beaucoup de ce vide livresque en Algérie ». « La plupart de ces espaces de culture connaissent des lenteurs et ne sont pas régulièrement alimentées en ouvrages, en raison du retard enregistré dans la réception du livre arabophone et francophone. Il faut donc alimenter les bibliothèques de lecture publique et les librairies privées et bibliothèques de l'Université. Il faut régler les problèmes de commercialisation et d'arrivage des conteneurs de livres au niveau des ports. Si certains livres en provenance de l'étranger n'arrangent pas les affaires, il faut alors les soutirer et ne pas bloquer tout un conteneur rempli d'ouvrages, pour ne pas priver le lecteur de nouveaux livres bénéfiques pour son savoir et sa culture. On ne peut faire évoluer le lecteur sans l'alimentation continue des bibliothèques et librairies en livres». Après ce tableau noir sur la situation du livre, Amine Zaoui a raconté par un discours simple et modeste sa relation avec l'écriture, sur l'écriture en arabe et en français et sur sa relation liée avec ses lecteurs lors de ses différentes tournées à travers plusieurs localités du pays. A ce titre, Amine Zaoui, est revenu sur « Chewing-gum », son dernier roman poétique en langue arabe édité en Algérie et en France dont l'histoire écrite dans cet ouvrage est basée sur le débarquement des alliés sur les côtes oranaises, le 8 novembre 1942 et l'installation quelques semaines après de leur camp militaire à «Ghirane El Maricane » dans la région de M'sirda. Tout le récit poétique relaté par l'écrivain dans ce roman consiste à démontrer la fibre nationaliste des braves femmes et hommes de cette région, qui ont tracé le chemin du mouvement national après la deuxième guerre mondiale et le déclenchement de la révolution algérienne en 1954.