Pour le Pr Fawzi Derrar, Directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), «l'impact de la vaccination sur les systèmes de santé et sur les réductions de la mortalité dans le monde et sur l'accroissement démographique» est énorme. A propos de la vaccination en Algérie, Derrar, intervenant jeudi sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, rappelle qu'elle est «passée par de nombreux stades» depuis son avènement dans le pays, annonçant également l'entrée «d'un nouveau calendrier vaccinal» qui sera mis en œuvre «à partir de mai ou juin 2023» et qui «permettra d'alléger les visites au secteur sanitaire et d'avoir moins d'injections». Ce nouveau calendrier est «un grand acquis pour le système de vaccination en Algérie» que le Dr Derrar considère comme «apothéose» d'une démarche qui a commencé en 1962. «Le changement majeur dans ce nouveau calendrier vaccinal, c'est l'introduction du vaccin hexavalent et donc moins d'injections à faire et par conséquent moins de visites des enfants dans les structures de santé, ce qui va vraiment alléger ce système et rendre plus flexible ce calendrier de vaccination», précise encore l'intervenant. Il ajoute que l'impact de ce vaccin «est dans la pratique». «Au lieu de six vaccins, il y aura un seul», poursuit-il. «Nous sommes, en fait, en train de se mettre à niveau de ce qui se passe dans les centres de vaccination à l'international. Ceci aura un impact direct sur la couverture vaccinale. Parce qu'avec moins de visites pour les vaccinations, on aura plus de chances d'assurer une couverture vaccinale. C'est-à-dire qu'on va éviter que des visites se perdent en cours de route, comme dans le cas de plusieurs vaccins». Interrogé sur la politique de prévention adoptée par l'Algérie pendant la période de Covid-19, l'intervenant constate que «fin 2021, début 2022, on voit l'impact de la vaccination sur les hospitalisations et sur la réduction de la mortalité». Ajoutant : «Je pense que la courbe des hospitalisations/décès n'aurait jamais été la même s'il n'y aurait pas eu de vaccins en temps record». Sur la réticence affichée par certains Algériens à la vaccination, le DG de l'IPA considère que «c'est une insulte à la communauté scientifique qui a dédié tous ses travaux pour que les gens vivent en toute sécurité sanitaire». «Cette vaccination n'a jamais mis en danger. On le voit avec la réduction de la mortalité, la réduction de l'impact sur les hospitalisations, et on l'a vu aussi concernant le Covid-19, les études montrent combien de vies ont été sauvées grâce à la vaccination. Cela est d'autant prévisible pour les années à venir, avec les pandémies qui vont arriver. Vous n'avez pas de choix que celui de la vaccination, parce que toutes les autres modalités thérapeutiques vous ne pouvez les administrer que lorsqu'on vous êtes malade», explique M. Derrar. Selon lui, la vaccination «permet de juguler la maladie, et dans certains programmes, elle permet de l'éradiquer, par exemple la rougeole, il y a un objectif d'éradication. Mais attention à l'agent de la maladie qui reste toujours là et dont il faut annuler l'effet en ciblant par la vaccination. Et dès que les taux de vaccination diminuent, l'incidence de cet agent responsable de la maladie augmente».