Le Haut Représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité / vice-président de la Commission européenne, a entrepris, à partir d'hier, une visite officielle de deux jours en Algérie, en vue «de poursuivre le dialogue politique et faire le bilan de la coopération entre les deux parties». C'est ce qu'a annoncé un communiqué que le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger (MAECNA) a rendu public samedi. Josep Borrell qui est arrivé, hier dimanche, se déplace pour la première fois à Alger «depuis sa prise de fonction en décembre 2019,» précise le communiqué. L'on apprend ainsi qu'«au cours de cette visite, le Haut Représentant de l'UE sera reçu en audience par le président de la République ainsi que par le Premier ministre». L'hôte de l'Algérie s'entretiendra avec les plus hautes autorités du pays sur plusieurs questions qui relèvent des relations bilatérales et multilatérales. Le MAECNA a affirmé à cet effet, que «ce sera l'occasion pour poursuivre le dialogue politique entre les deux parties et de faire le bilan de la coopération et les perspectives de son approfondissement, dans le cadre d'une mise en œuvre équilibrée et adaptée de l'Accord d'Association Algérie-UE». Il est indiqué, par ailleurs, que «cette halte bilatérale devra en outre, permettre aux deux partenaires d'examiner les questions régionales et internationales d'intérêt commun, au premier rang desquelles figurent le Sahel, la Libye, le Sahara occidental et la question palestinienne». Le service diplomatique de l'Union européenne, a lui aussi, publié un communiqué sur son site pour faire l'annonce de cette visite. Une visite qui, lit-on, «sera l'occasion de discussions approfondies pour consolider et élargir le partenariat entre l'Union européenne et l'Algérie». L'on nous apprend que «le Haut Représentant explorera des domaines d'intérêt mutuel couverts par l'Accord d'Association UE-Algérie, dans le but de relancer ou renforcer davantage le dialogue et la coopération». Le communiqué des services de l'UE ajoute que «les rencontres permettront également d'échanger autour de questions régionales et internationales, notamment la situation au Sahel et les défis communs dans le contexte mondial actuel suite à l'agression russe contre l'Ukraine». Si la position politique de l'Algérie sur la crise russo-ukrainienne est connue, il sera probablement question pour elle de l'aborder à travers ses conséquences sur les économies européennes, notamment pour ce qui est des approvisionnements en énergie. Considéré depuis toujours dans ce domaine de coopération comme un partenaire fiable par l'Union européenne et beaucoup d'autres pays occidentaux, l'Algérie et son hôte européen mettront certainement sur la table les possibilités d'assurer les approvisionnements de l'Europe en gaz algérien précisément par le gazoduc qui passe (désormais) par l'Italie. Il est d'ailleurs rappelé par le communiqué du MAECNA que «la visite du Haut Représentant de l'UE, les 12 et 13 mars, s'inscrit dans le sillage de la visite en Algérie du président du Conseil européen, Charles Michel, le 5 septembre 2022, marquant la volonté de l'Algérie et l'UE de rehausser leur coopération dans tous les domaines». Ainsi, dans une déclaration à l'issue de ses discussions avec le président de la République, en septembre 2022, le président du Conseil européen, Charles Michel avait-il noté que «nous avons considéré que dans les circonstances internationales que l'on connaît, la coopération énergétique est évidemment essentielle, et nous voyons dans l'Algérie un partenaire fiable, loyal et engagé». Il avait souligné qu'il a eu avec le chef de l'Etat, «un entretien extrêmement fructueux, tourné vers l'avenir», et que les deux parties «partagent une ambition commune de donner un nouvel élan à la qualité des relations entre l'Algérie et l'UE». L'on rappelle que le communiqué de la présidence de la République qui a sanctionné la tenue du Conseil des ministres, du dimanche 31 octobre 2021, indique qu'«à propos des négociations entre l'Algérie et l'UE, le président de la République avait instruit à l'effet de revoir les dispositions de l'Accord d'Association avec l'UE, clause par clause en fonction d'une vision souveraine et d'une approche gagnant-gagnant, en tenant compte de l'intérêt du produit national en vue de créer un tissu industriel et des emplois».