Le directeur général de l'administration pénitentiaire, Assaid Zreb, a indiqué, hier à Tlemcen, que son administration a mis en œuvre un véritable plan d'action de traitement et de rééducation des détenus par le biais de l'enseignement et la formation dans les établissements pénitentiaires, en vue d'assurer la réinsertion professionnelle et sociale des personnes détenues. Lors de son allocution à l'occasion de sa visite à l'établissement pénitentiaire d'Aïn Fezza (commune de Chetouane) pour donner le coup d'envoi de l'examen du Brevet d'enseignement moyen (BEM) pour les 176 détenus de ce centre d'examen, Assaid Zreb a précisé qu'« il ne s'agit plus de veiller à l'application des sentences pénales et à la sécurité et le maintien de l'ordre et la discipline, ou de contrôler les conditions d'hygiène et de santé dans les établissements pénitentiaires, mais il faut offrir une formation adéquate, initiale et continue et encourager la recherche scientifique dans les différents domaines en milieu carcéral pour la réinsertion sociale des personnes détenues ». Selon l'orateur, «l'Etat a mis des moyens humains et financiers colossaux pour permettre aux détenus décrocher un diplôme leur permettant une valorisation de soi et un gain d'assurance. C'est surtout une porte de sortie définitive pour dire adieu à l'établissement pénitentiaire », a-t-il ajouté. A cette occasion, le directeur général de l'administration pénitentiaire s'est enquis, en compagnie du wali de Tlemcen, Amoumène Mermouri, du président de l'APW, Djilali Bensaoula, du procureur général près la cour d'appel de Tlemcen, Noureddine Mahboubi et des autorités civiles et militaires ainsi que plusieurs cadres du secteur de la justice et pénitentiaire, sur les conditions d'études et de détention des détenus, qui ont écopé de peines différentes et bénéficié essentiellement des formations de niveau secondaire. Selon le directeur de l'établissement pénitentiaire d'Aïn Fezza, Mohamed Chouchel, des professeurs se chargent d'assurer les cours, dont certains à plein temps. Souvent en situation de décrochage scolaire, de nombreux détenus décident malgré tout de reprendre les études pour anticiper leur réinsertion professionnelle. Loin des salles de cours classiques des lycées, ils planchent toute l'année sur leurs examens depuis leur établissement pénitentiaire. Parmi les détenus, Mohamed, âgé de 24 ans, en attente de jugement, a quitté les bancs de l'école depuis 13 ans. A l'époque, il était en 2ème année moyenne. Aujourd'hui, il tente de décrocher un BEM. A l'entame des épreuves, il se montre confiant : « J'aimerais travailler pour poursuivre des études dans un centre de formation professionnelle à ma sortie de prison donc je préfère étudier le marketing, une matière pratique et concrète qui me sera utile dans le cadre de mon futur métier ». Il envisage de passer aussi son Bac en tant que candidat libre, pour avoir cette clé de sésame et ne plus retourner derrière les barreaux. A noter que 5.404 détenus participent aux épreuves du BEM à travers les centres d'examen de l'ensemble du territoire du pays.