Comment expliquer des commandes de tous les records qui pleuvent sur les géants du ciel, Airbus et Boeing ? Le Salon du Bourget, qui fait son retour après une absence de quatre ans, due au Covid-19, et qui s'étale du 19 au 25 juin, à Paris, a surpris les spécialistes dès le premier jour de son ouverture, pas seulement par le nombre de visiteurs (320 000 attendus durant la semaine que durera cet évènement), mais également par les commandes introduites par de gros acheteurs. La compagnie aérienne nationale de l'Île Maurice, Air Mauritius, a confirmé, lundi 19 juin, la commande auprès d'Airbus de trois avions long-courriers A350, alors que la compagnie Flynas, une compagnie low-cost saoudienne, a signé un accord avec le même constructeur d'avions pour 30 avions A320 Neo, pour 14 milliards de rials saoudiens, et une commande qualifiée d'historique par la compagnie indienne Indigo, qui a annoncé l'achat de 500 monocouloirs de la famille Airbus A320 pour 55 milliards de dollars. Un contrat record jamais conclu dans l'aviation civile, relèvent les spécialistes en questions aéronautiques et transport aérien. Des experts estiment que les commandes d'avions pourraient monter jusqu'à 2.000 appareils durant ce Salon. L'Algérie avait acquis, en avril, soit avant la tenue de ce salon très apprécié par les professionnels, 15 avions, huit Boeing 737-9 MAX pour les moyens porteurs (Module 170-210 sièges) et cinq Airbus A350-900 (Module 280-320 siège) et deux aéronefs de type Airbus 350-1000 (Modules 350-450 sièges). Cette pression des commandes est-elle due au retour à la période d'avant crise pandémique sur le plan du trafic aérien, avec une reprise des vols sans restrictions sanitaires à partir de tous les aéroports de la planète ? Il fallait bien répondre, et vite, à une demande forte de la clientèle, qui a renoué avec les déplacements, alors que la majorité des compagnies aériennes doivent procéder au renouvellement de leurs flottes vieillissantes, et passer à la maintenance de nombreux avions cloués au sol durant le confinement planétaire. Il y a, aussi, ce dynamisme des compagnies aériennes, qui cherchent à rattraper le temps perdu et relier plus de villes et de régions du monde, chose qui nécessite forcément un renforcement de leur flotte aérienne à travers l'acquisition de nouveaux appareils. Et, il n'y a pas mieux pour arranger les affaires des constructeurs aéronautiques, qui ont souffert durant la crise sanitaire, avec des commandes au plus bas durant ces quatre dernières années. Les commandes d'avions explosent. C'est que le secteur est stratégique, obligeant les autorités publiques à mettre la main à la poche, ainsi que les banques, qui ont senti la bonne et rentable affaire, et qui allongent des prêts aux compagnies aériennes. Enfin, toutes les conditions plaident pour l'envol du secteur aéronautique et des embouteillages sur les tarmacs.