Deux enseignants chercheurs de Tlemcen ont pris part au premier congrès international de recherches en sciences humaines et sociales (31 octobre au 2 novembre), à l'université de Sharjah, aux Emirats arabes unis. Il s'agit du Pr. Redouane Abbes du centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques (CNRPAH) et du Pr. Maamar Boukhadra de la faculté des sciences humaines et sociales de l'université « Abou Bekr Belkaid » de Tlemcen, qui ont mis l'accent sur le savoir-faire algérien et la qualité des produits artisanaux de la poterie de Bider (située à quelques encablures de la station balnéaire de Marsa Ben M'hidi), où a été implanté un village artisanal, et ce, à la faveur du savoir-faire des femmes dans la poterie en terre cuite, qui continuent à recourir à des méthodes ancestrales pour le modelage, la cuisson et la décoration de leur création, faisant la fierté des habitants du pittoresque village de Bider. Dans ce cadre, les intervenants algériens ont exhorté les chercheurs et étudiants universitaires des différents pays présents à ce congrès, à approfondir davantage leurs recherches académiques et scientifiques, en vue de mettre en valeur cet artisanat traditionnel immatériel unique en Algérie, qui constitue un pan de la fierté historique et de l'identité algérienne. Ils ont abordé divers aspects de la poterie dont notamment son importance dans les prospections archéologiques, ses influences de l'époque gréco-romaine à l'époque musulmane, sa typologie, ses caractéristiques et les techniques utilisées par les artisanes de Bider, ainsi que la meilleure façon de développer ce métier au travers la formation professionnelle et l'organisation d'ateliers de formation au profit des jeunes générations. Les chercheurs ont expliqué les démarches et procédures entamées dans ce domaine par le ministère du Tourisme et de l'Artisanat algérien, qui a développé les éléments clés de la création d'une marque spécifique, notamment l'élaboration d'un cahier des charges du produit comprenant une série de critères qualité portant sur le processus de production spécifique. « Une fois labellisés, les produits de cet héritage identitaire et patrimonial peuvent devenir concurrentiels sur le marché international. A titre indicatif, la région de l'Ouest avec sa poterie et celle de Constantine pour la zone Est, très réputée pour sa dinanderie, qui se perpétuent de mère en fille depuis des générations, ont été choisies, pour les labels de qualité de leurs produits artisanaux », ont précisé ces deux professeurs, ajoutant que la tutelle œuvre pour la révision des textes législatifs, afin de proposer les évolutions nécessaires contribuant à la création effective des labels qualité, par la définition les éléments clés des cahiers des charges du label national « Artisanat d'Algérie », cité dans les textes législatifs des deux futures marques collectives pour la dinanderie de Constantine et la poterie de Bider.