Le prix de l'uranium est au plus haut. Curieux et paradoxal constat quand ce métal est autrement plus nocif que le pétrole et le gaz et au moment où l'on se bat pour se détacher des énergies fossiles ! Le passé très récent pour des pays développés était à l'obligation de se passer de l'énergie nucléaire et de raser les centrales sous la pression des populations et des militantismes écologiques et ne voit-on pas aujourd'hui une frénésie pour la réhabilitation de ce fossile maudit. La remise du charbon au goût du jour suit elle aussi. On le disait banni mais le revoilà anobli. On a l'impression que le monde tourne en rond sinon que le va-t-en-guerre tambour battant contre les énergies nocives n'est qu'un prétexte planétaire engagé pour d'autres enjeux. Le réchauffement climatique a fini par avoir bon dos. Le retour aux rites, tous les rites, semble perpétuer une sarabande pour avancer d'un pas et reculer de deux autres témoignant les limites humaines. Les indigènes des profondes savanes étaient méprisés parce qu'ils étaient accusés de porter en eux des signes culturels outrageusement déconsidérés. Le piercing et le tatouage étaient dans leur présentoir et leur façade et les tenants de la grande civilisation indiquaient que c'était là la preuve d'une inadaptation dans le suivi du cours du temps. Aujourd'hui pourtant, avec le recul de ce temps, l'Occident s'y met aussi avec outrance dans ce qui était considéré comme un bariolage des êtres et une épithète de la soumission. Le recul ne s'arrête pas là. Il est allé jusqu'à démembrer les cultures pour que les hommes et les femmes ne sachent plus par quoi ils sont faits et de quoi ils ont été construits. Il ne faut donc pas s'étonner si l'uranium comme le charbon sont remis à l'honneur dans un monde éternellement astreint à renouveler les palliatifs des temps anciens.