A travers le monde, et depuis bien longtemps, c'est une tradition bien établie : la désignation de «l'homme de l'année». Homme ou femme ou groupe d'individus, en dehors du cercle des grands décideurs politiques dont l'influence, petite ou grande, est inévitablement grande, ayant, durant une année écoulée, fait montre d'une présence, d'une action ou d'une idée originale ayant transformé la vie ou la pensée de sa société ou de son entourage, et ce, directement ou indirectement. Ce qui n'est pas donné à tout le monde même si chacun de nous, pris en aparté, vous dira qu'il a, par ses propos ou ses écrits ou ses actes, «révolutionné» son environnement. Ce qui peut être en partie vrai, chacun de nous, même totalement isolé, et parfois sans le faire exprès, influençant peu ou prou le cours des choses et de la vie, proche ou même lointaine. Certains, chez nous, voient dans cette démarche, en raison d'une religiosité exacerbée ou d'une sur- politisation collectiviste, une hérésie, la communauté et/ou le collectif devant prendre le pas sur l'individu. N'apparaissent donc que les «illuminés» et les «zaïms» devenant assez vite des «chioukhs» incontestés et des «excellences» indéboulonnables. On sait où cela nous a menés durant les années 90 et 2000. Par le passé (les années 70 et 80), on a vu, avec le socialisme «flamboyant» de l'époque, des tentatives pour couronner les meilleurs travailleurs. C'était bien mais cela n'a pas duré. On a vu, dans un passé récent (les années 90 en particulier), des tentatives de mettre en valeur, annuellement, les meilleurs d'entre-nous : journalistes, managers, hommes politiques. Peine perdue, les choses ne se déroulant jamais dans la transparence et à la « régulière » et, comme par hasard, on se retrouve toujours avec des premiers prix «partagés», tout le monde repartant avec des «diplômes». Actuellement, et depuis peu, on voit des tentatives annuelles de dégager les «personnalités» (ou groupes) importantes ou influentes. Là aussi, cela n'est guère facile tant les opinions sont multiples et divergentes, pour ne pas dire opposées, chacun voyant «midi à sa porte», quand chacun n'accuse pas l'autre d'on ne sait quel «complot» ou choix orienté politiquement, ou même de non-habilitation (sic !), ou pire encore d'incompétence, sous couvert de non strict respect de méthodes éprouvées ailleurs. Il faudra donc attendre que la lumière soit ! Et, continuer, hélas, à s'abreuver aux initiatives et autres classements venus étrangers. Pour ma part, animant un site d'infos documentaires non commercial (www.almanach-dz.com), un classement des 15 puis 10 Vip (influentes mais pas nécessairement importantes) est établi, régulièrement, depuis déjà 14 années. Depuis peu, les personnalités objectivement importantes sont écartées pour des raisons évidentes : éviter la concurrence «déloyale» (ceci dit en tout bien tout honneur). Cette année-ci, totalement boycotté (ou ignoré) par la presse, le classement a placé en tête Melikchi Nourredine, physicien, suivi de Moula Kamel, entrepreneur, de Kerrar Abdelouahed, Pdg Biopharm, de Belbachir Nadjet, business woman, de Benslimane Yacine, Pdg Air Algérie, de Adimi Kaouther, écrivaine et scénariste, de Khoudri Lyna, comédienne, de Kylia Nemour, 16 ans, sacrée vice-championne du monde des barres asymétriques (gymnastique) aux mondiaux de gymnastique d'Anvers 2023 (Belgique), de Abou Zeid Oussama, journaliste, correspondant permanent de l'Eptv à Ghaza (Palestine) et de Guendouz Alexis, meilleur gardien de but de la phase de groupes du Championnat d'Afrique des nations de football CHAN 2022 (13 janvier - 4 février en Algérie). Et, à titre exceptionnel : -Zeribi Karim, 57 ans, homme politique français d'origine algérienne, ancien député européen, chroniqueur de presse (dont AL 24) et Zouani Zahia (Mme), cheffe d'orchestre française d'origine algérienne. Bien que je pense, peut-être (avec tous ceux qui m'ont apporté leur aide ou conseillé) m'être trompé, car la personnalité la plus importante de notre vie quotidienne (même si elle n'est pas « la plus influente ») est peut-être cet éboueur, employé de la commune, généralement ignoré par les médias, qui nettoie, dès potron-minet, chaque jour que Dieu fait et quel que soit le temps qu'il fait, les rues des villes et villages et les bordures de nos routes et autoroutes et vide quotidiennement nos poubelles. Il y a, aussi, le gardien de la paix du quartier qui veille sur notre sécurité et sur une bonne circulation souvent anarchique, qu'il pleuve ou qu'il vente. Et bien d'autres anonymes ! Pour ma part, je penche résolument pour El Hadja Khadidja (de Aïn Al Tabiya/Tamalous/Skikda), qui a presque cent ans d'âge, continue de récolter, sans aide ni soutien, les olives de son verger. Quant à la Vip internationale 2023, c'est bel et bien la résistance palestinienne, tout particulièrement celle des Ghazaouis, face aux génocidaires racistes et facho- sionistes israéliens. Ps : En attendant, l'Etat pourrait (ou devrait) instituer des Ordres du mérite (multi-) sectoriels touchant les activités les plus en phase avec le service public et l'intérêt général comme l'Education nationale, la Santé, l'Agriculture et l'Environnement, Les Sports et la Jeunesse, la Sécurité publique, etc.