Les Arènes d'Oran, l'unique Arènes d'Algérie et parmi les rares de tout le continent africain, ont été finalement classées patrimoine national par la Commission nationale monuments et sites historiques, a-t-on appris de sources bien informées. Les Arènes d'Oran construites en 1890 en bois puis reconstruites, suite à un incendie, en dur en 1908, devront ainsi bénéficier d'une protection des services concernés et de travaux de restauration. Les abords de ce monument historique seront également protégés sur un rayon de 200 mètres. «Dans tout ce rayon toutes les modifications de l'aspect extérieur des immeubles (façades, couvertures) ou les travaux qui modifient les lieux extérieurs nécessitent l'approbation du service concerné du ministère de la Culture. L'objectif est de protéger la relation entre un édifice et son environnement». La direction de la culture sera chargée de veiller à la qualité des interventions (façades, toitures, matériaux), au soin du traitement des sols, au mobilier urbain, à l'éclairage «La protection des espaces urbains est également un des objectifs du plan de sauvegarde, le traitement des places, la conservation des alignements d'arbres et des espaces boisés sont réglementés en laissant, une fois encore, une certaine souplesse dans les aménagements et la fonctionnalité des lieux. Il sera question en somme de conserver un cadre urbain et une architecture ancienne tout en permettant une intégration et une évolution harmonieuse des besoins urbains actuels». La Commission nationale a également retenu les bâtiments de l'Université des sciences et de la technologie «Mohamed Boudiaf» d'Oran (USTOMB) qui sont désormais classés au patrimoine national protégé par le ministère de la Culture et des Arts. Cette décision est justifiée par l'«architecture unique adoptée dans la construction de l'université, conçue par le célèbre architecte japonais Kenzo Tange». Le classement a été approuvé par le ministère de la Culture et des Arts après étude d'un dossier technique élaboré par le rectorat, en s'appuyant sur le personnel spécialisé de l'université et sans recourir à une expertise externe. Il est à rappeler que plusieurs monuments historiques de la ville sont classés patrimoine national à l'exemple de la cathédrale du Sacré-Cœur, l'hôtel de ville et les bains turcs. Les bains turcs, qui se trouvent dans le quartier de Sidi El Houari près de l'hôpital Baudens, ont été construits par le Bey Bouchlaghem en 1708 et utilisés ensuite par les Français comme lieu de laverie. Ils sont composés d'une multitude de petites pièces de 4 à 15 m2, une grande terrasse et une grande cour, actuellement occupées par l'Association Santé Sidi El Houari. La cathédrale du Sacré-Cœur d'Oran, de style romano-byzantin, fut édifiée de 1904 à 1913. L'architecte est Albert Ballu, architecte français, et le constructeur est la société des frères Auguste et Gustave Perret. Le chantier débute le 20 avril 1903, et après les multiples péripéties liées à des faillites d'entrepreneurs, des éboulements, une interruption faute de financement, une première tranche est inaugurée le 11 novembre 1906. Finalement, la cathédrale est livrée le 9 février 1913 sous le vocable du Sacré-Cœur. Elle fut transformée en bibliothèque régionale en 1984, puis en bibliothèque communale en 1996. Concernant l'Hôtel de ville d'Oran, il avait été qualifié par Albert Camus de «maison prétentieuse», connu par les Oranais comme «Dar El Sbouâ». Pour les autres, cette belle construction dans le style éclectique de la fin du XIXe, réalisée en 1886, faisait l'admiration aussi bien de la population de la ville que des visiteurs étrangers par sa remarquable architecture.
