C'est en France, en 1791, que deux femmes : Marie- Olympe de Gouges, humaniste, et Théroigne Méricourt furent à l'origine du mouvement féministe. La première a écrit la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenneté. Toutes les deux finirent tragiquement : Marie-Olympe de Gouges est décapitée par Robespierre et Théroigne de Méricourt devient folle après avoir fouettée nue en public. C'est pour ainsi dire le premier déclic dans l'histoire du mouvement féministe. L'idée de cette journée historique a pris naissance en Amérique et en Europe tout au début du siècle, dans l'unique but d'obtenir pour les femmes le droit de vote et faire reconnaître leurs droits. C'est aussi l'histoire de femmes ordinaires qui puise ses racines dans la lutte que mènent celles-ci depuis des siècles pour parvenir à une égalité avec les hommes. En France, pour exiger le suffrage universel pendant la révolution française, des Parisiennes ont marché sur Versailles en scandant : « liberté, égalité, fraternité ». Mais c'est au tournant du XIX e et du XXe siècle, période caractérisée par l'expansion et l'effervescence du monde industrialisé, que l'idée d'une journée internationale de la femme s'est fait jour, suite aussi à une croissance démographique explosive à des idéologies raciales. Chronologie des événements : 1909 : La première journée nationale de la femme a été célébrée sur l'ensemble du territoire des Etats Unis le 28 février, conformément à une déclaration du Parti socialiste américain. 1910 : Une journée de la femme fut instaurée à Copenhague lors d'une conférence réunissant 100 femmes venues de 17 pays, mais aucune date précise n'a été retenue. 1911 : Pour la première fois, la journée internationale de la femme a été célébrée le 17 mars, en Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse où près d'un million de femmes et d'hommes ont assisté à ces rassemblements. Le 25 mars un tragique incendie dans l'atelier Triangle à New York a coûté la vie à plus de 140 ouvrières, pour la plupart des immigrantes. Cet incident a eu une forte influence sur la législation du travail aux Etats Unis. 1913/1914 : Les femmes russes célèbrent leur première journée internationale de la femme. En Europe, le 8 mars, les femmes ont protesté contre la guerre. 1917 : Les femmes russes ont de nouveau choisi le dernier dimanche de février pour faire la grève pour obtenir « du pain et la paix ». Le Tsar a été alors obligé d'abdiquer et le droit de vote aux femmes a été accordé. 1919 : Réunies en Congrès en pleine guerre mondiale, en 1915, des femmes décident de continuer leur action en se constituant en « Comité international des femmes pour une paix permanente ». C'est lors de son second congrès, en 1919, à Zurich, que le groupe prendra le nom définitif de « Ligue Internationale de Femmes pour la paix et la liberté ». Depuis ces premières années, la Journée internationale de la femme a pris une nouvelle dimension à l'échelon mondial. Le 8 mars 1921, Lénine décide d'une journée internationale des femmes en souvenir des femmes ouvrières de Saint Pétersbourg. Il fixe la date le 8 mars. Le rôle des Nations Unies : La campagne menée pour protéger et promouvoir l'égalité des droits des femmes a suscité un appui plus vaste et plus intense de l'ONU. Signée à San Francisco en 1945, la charte des Nations Unies était le premier instrument international à proclamer l'égalité des sexes en tant que droit fondamental de la personne humaine. Depuis, l'action menée par l'organisation en faveur de la promotion de la femme a pris quatre orientations précises : promotion des mesures juridiques ; mobilisation de l'opinion publique et de l'action internationale ; formation et recherche et assistance directe aux groupes désavantagés. Aujourd'hui, l'un des principes centraux des travaux de l'ONU est qu'aucune solution durable aux problèmes sociaux, économiques et politiques les plus pressants de la société ne peut être trouvée sans la pleine participation, et la pleine autonomisation, des femmes du monde entier. En décembre 1977, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution proclamant la journée des Nations pour les droits de la femme et la paix internationale. Depuis, les femmes ont fait d'énormes progrès aussi bien dans les pays développés que dans c eux en voie de développement. L'exercice des droits de la personne sans discrimination a été adopté par de nom-breux Etats. La collectivité mondiale a clairement dénoncé la violence contre les femmes. La problématique de l'égalité des sexes est devenue de nos jours un devoir de nombreux chefs d'Etats membres. Bien qu'il reste encore beaucoup à faire et de chemin à parcourir, il est possible de dire que les voix des femmes se font entendre. Le 8 mars, c'est l'occasion de saluer les réalisations des femmes et de faire valoir, entre autres, leurs préoccupations sur la scène nationale, régionale et internationale. Après la déclaration universelle des droits de l'homme (1948), les gouvernements ont reconnu les droits de la femme dans plusieurs traités internationaux, comme le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966), le Pacte relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (1966), les Conventions sur l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard des femmes (1979), les Conventions de l'Organisation internationale du travail et de l'UNESCO visant à mettre un terme à la discrimination sexuelle et garantir à la femme un accès à la terre, à l'eau à l'instruction et à l'emploi et les stratégies prospectives pour la promotion de la femme de Nairobi (1985), qui reconnaissent les liens importants entre le rôle de la femme dans le développement et la protection de l'environnement et qui édicte les mesures pour accentuer la participation de la femme à la gestion nationale des écosystèmes et à la lutte contre la dégradation environnementale. L'ONU a déclaré en 1975 année internationale de la femme et a tenu à cette occasion la première conférence mondiale sur les femmes à Mexico. En 1993 s'ouvre une ère nouvelle lorsque les délégués de la Conférence internationale sur les droits de l'homme à Vienne déclarent que les droits de la femme font partie des « droits de l'homme), en 1995, à la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes, les gouvernements adoptent la « plate-forme d'action de Beijing » pour la promotion des droits de la femme. L'OPNU tiendra une conférence Beijing + 5 en juin 2000 pour faire le point et établir de nouvelles stratégies. L'on sait par ailleurs qu'en Algérie, par rapport à d'autres pays, la femme a fait un pas immense notamment dans le cadre de l'instruction, de l'emploi et de l'occupation de postes stratégiques, y compris dans le domaine politique. Cependant, depuis sa création l'UNFA ne cesse d'exhorter les femmes Algériennes à conjuguer leurs efforts pour aboutir à plus de considération. De même qu'elle les appelle à intensifier la communication pour faire entendre leurs voix. Les femmes ont fait un état des lieux en identifiant quatre priorités majeurs, à savoir évolution de la législation du droit de la famille, la violence à l'égard des femmes, la participation des femmes dans l'économie et dans la vie politique dans son intégralité.