Quelque soit la conjoncture économique du pays, bonne ou mauvaise, les caisses pleines ou vides, le citoyen semble être l'éternel perdant de toutes les situations. L'état étant souvent absent face aux inquiétudes du citoyen, ce dernier se voit livré tout seul à supporter cette inexplicable flambée des prix des fruits et légumes et autres denrées alimentaires. Autrement dit, l'Algérien n'arrive plus à payer son couffin de survie, composé essentiellement de produits de première nécessité. La pomme de terre, aliment de base pour les algériens, après le pain, est devenue un produit inabordable pour la majorité d'entre eux. L'anarchie règne dans nos villes, où rien ne va plus. Les intermédiaires et autres barrons ayant pignon sur rue, ont mis la main sur tout le marché, y compris celui des viandes et du poisson, c'est eux qui décident de la mercuriale des prix et personne d'autre. L'Etat, comme pour se déculpabiliser insiste sur le fait que le marché obéit à l'offre et à la demande, sachant que pour l'Algérie, ce n'est nullement un argument valable. Pour la pomme de terre, les maquignons, ces reconvertis de la 25° heure l'achètent chez les producteurs et la revendent aux détaillants, créant ainsi un dérèglement sur la chaîne de distribution qui est, habituellement constitués de trois maillons, à savoir le fellah, le mandataire, et le détaillant. Ce dérèglement est à l'origine de la flambée des prix. Les prix au niveau des champs, sont de moitié, inférieurs que ceux que nous trouvons actuellement au niveau du détail. Donc, il y a des marges excessives qui sont prises par les intervenants. L'autre argument à la base de la cherté de la pomme de terre, avancé par certains selon lequel, des quantités de pomme de terre seraient stockées dans des chambres froides, a été rejeté en bloc par l'association des mandataires en fruits et légumes. Il serait scientifiquement impossible, selon elle, de stocker pendant une durée dépassant une dizaine de jours le produit récolté pendant la saison du froid, mettant en cause uniquement les intermédiaires qui pénètrent le circuit sans que nul ne dénoncer leurs agissement, même les services publics concernés s'en moquent totalement de ce que pourrait endurer le citoyen, une complicité passive. Chacun justifie cette hausse à sa manière, mais personne n'en souffle mot sur la réalité du terrain. Conséquences de la régression du pouvoir d'achat du citoyen. La situation s'envenime de pire en pis, les difficultés sociales s'accumulent, le chômage s'accroît et le citoyen ne sachant à quel saint se vouer, se résigne tout en implorant Dieu pour qu'il lui vienne en aide. On se demande, où est passé l'Etat ?