La baisse des prix de ce précieux tubercule n'est pas pour demain, s'accorde-t-on à dire. La hausse persistance des prix de la pomme de terre ne cesse de faire mal aux petites bourses. Liée étroitement au problème d'indisponibilité de la semence et au prix marqué par des irrégularités, la saison dernière, la plantation de 40 hectares, prévu pour faire face à la hausse des prix, risque d'être remise aux calendes grecques. A ce sujet, le président de l'Association des mandataires du marché de gros des Eucalyptus (est d'Alger), Medjber. M.nous a confirmé que c'est «la disponibilité de la semence qui pose problème». Le fellah la cède à 80DA/kg, alors qu'à l'étranger, elle se vend à 110DA environ. Mais il n'en produit que peu et ne satisfait guère la demande. A propos des prix, il ne semble pas choqué, du moment, a-t-il dit, que le kg de semence équivaut à «90DA au Maroc et 180DA en Arabie Saoudite!!» Il précisera que les semences européennes sont très variées, toutes calibrées, les unes plus «sucrées» que d'autres...L'on enregistre, actuellement sur le marché national, une grande quantité importée telle que la Fabella, Désirée rouge et blanche, Spunta...tandis que d'autres ont disparu comme la Bintje ou la Roseval. S'il a nommé ces variétés c'est que certaines s'adaptent mieux que d'autres à nos terres. Notre interlocuteur avance les prix de 35 à 42-45DA/kg de pommes de terre en gros, selon les mercuriales, lesquelles peuvent varier d'heure en heure. Le produit au détail hors circuit, soit du fellah au consommateur, avec souvent un seul intermédiaire, varie entre 35 à 45DA/kg comme constaté non loin du marché alors qu'il est cédé entre 50 et 60DA/kg, voire même...70DA/kg dans certaines places de la capitale. La baisse des prix de ce précieux tubercule n'est pas pour demain s'accorde-t-on à dire. «Il faut attendre la fin du mois de janvier et début février pour espérer une baisse des prix.», souligne un importateur. Pour rappel, l'Algérie importe annuellement entre 80.000 et 120.000 tonnes de semence et n'a le droit d'en exporter que 40.000 t. dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union européenne. Pour ce qui est de la régulation du marché, les producteurs ne sont pas tous déclarés auprès du ministère de l'Agriculture. Il existe beaucoup de producteurs non déclarés et non enregistrés échappant ainsi à tout contrôle. Battant en brèche les arguments avancés il y a quelque temps par le ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, expliquant que le prix de la pomme de terre importée varie entre 2,5 à 3 euros le kg, soit 250 à 300DA, les importateurs estiment, quant à eux, «En comptabilisant tous les frais -prix d'achat et frais d'importation- le prix exact est estimé à 45DA/kg». L'anarchie qui règne dans le marché des fruits et légumes et le manque flagrant de statistiques fiables sur la production et la consommation réelle du marché national n'arrangent rien. Alors que les prix restent encore élevés, les responsables contactés font état de l'insuffisance de la production locale et confirment que «l'Etat n'importera plus de pommes de terre». Malek Serraï, expert en économie, avait déclaré, il y a peu à L'Expression que «la flambée des prix de la pomme de terre est due essentiellement à l'existence d'une mafia du stockage. Le produit est disponible. Il est stocké par les intermédiaires et les prestataires qui gèrent le marché à leur guise. Ils le bloquent quand ils veulent et le libèrent comme ils veulent», a-t-il expliqué et de préciser simplement «Ils louent les chambres froides pour stocker et vendre aux prix qu'ils arrêtent eux-mêmes».