Une date un paradoxe...Alors que La FNACA le Comité des harkis appelle à participer aux milliers de cérémonies du Souvenir et du recueillement qui auront lieu dans toute la France en Algérie ,la coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) n'a pas trouve mieux que d'appeler à une manifestation pour déstabiliser le pays . Le 19 mars 1962, à midi, prend officiellement effet un cessez-le-feu qui met fin à huit ans de guerre en Algérie. La veille, le gouvernement français a cédé au gouvernement provisoire de la république algérienne ses pouvoirs sur l'Algérie et le Sahara. Un double référendum vient bientôt conforter cette décision. Le 8 avril 1962, les Français de métropole approuvent à plus de 90% le choix du général de Gaulle. Le 1er juillet 1962, les Algériens se prononcent encore plus massivement pour l'indépendance de leur pays. L'indépendance devient effective le 3 juillet 1962. Le 4 juillet, Ahmed Ben Bella s'installe à Alger en qualité de président de la nouvelle république. Le 5 juillet, l'indépendance est officiellement proclamée. L'OAS multiplie les attentats aveugles Pourtant, le cessez-le-feu du 19 mars est loin d'aboutir à un retour au calme immédiat. Les combats et les massacres se prolongent jusqu'au 3 juillet et redoublent même de violence. L'OAS (Organisation de l'Armée Secrète), créée en 1961 en réaction au «lâchage» de l'Algérie par le général de Gaulle, multiplie les attentats aveugles après le cessez-le-feu. Elle est responsable d'environ 2.400 assassinats de Français et surtout d'Algériens. Le 26 mars 1962, des tirailleurs algériens de l'armée française font plus de cinquante morts en tirant à Alger sur une foule de manifestants . Ce bain de sang et celui du 5 juillet 1962, à Oran, accélèrent la fuite des Pieds-Noirs et Juifs sépharades vers la France. Un nouveau tournant Le général de Gaulle est depuis presque un an président de la Ve République quand, en septembre 1959, est reconnu à l'Algérie le droit à l'autodétermination En juin, des entretiens secrets entre le gouvernement français et le F.L.N. ont lieu à Melun. C'est un échec. Peu après, de Gaulle annonce le référendum sur l'Algérie, et, malgré des oppositions comme celle du maréchal Juin, le principe de l'autodétermination est approuvé le 8 janvier 1961 par 17 447 669 oui contre 5 817 775 non. Aux pourparlers encore secrets qui reprennent avec le F.L.N. répond le «putsch des généraux» (Salan, Challe, Jouhaud et Zeller) qui échoue. Les discussions entre la France et le G.P.R.A. reprennent, mais une fois encore sans résultats positifs. Malgré le référendum, c'est l'impasse, les attentats de l'O.A.S. (Organisation armée secrète) se développent en Algérie et en France Toutefois, les rencontres secrètes, comme celles qui se déroulent aux Rousses, ne cessent pas et aboutissent aux discussions officielles, que sanctionnent, le 18 mars 1962, les accords d'Evian. Le lendemain, le cessez-le-feu marque la fin du conflit algérien ; une fin qui n'est pas acceptée par tous : ni l'arrestation des généraux du putsch ni le référendum qui avalise Evian par 17.508.607 oui contre 1.795.061 non ne ralentissent les actions de l'O.A.S. Elles se prolongeront jusqu'au 17 juin, date d'un accord entre l'O.A.S. et le F.L.N Le 3 juillet 1962, une ordonnance du général de Gaulle reconnait officiellement l'indépendance de l'Algérie. Après 7 ans de guerre, le peuple algérien a fait plier l'impérialisme français LA FIN D'UNE BATAILLE Les dérisoires feux d'artifice tirés par deux municipalités communistes de la banlieue parisienne n'ont pas suffi à transformer en liesse populaire et en explosion de joie l'accueil, finalement réservé, qu'a fait l'ensemble de la population, à l'annonce du cessez-le-feu en Algérie. Non pas que la fin des combats ne fût sincèrement souhaitée par l'immense majorité de la population des deux pays, mais plus simplement parce qu'une question retient sur cinquante millions de bouches un immense soupir de soulagement : que fera l'OAS ?Il va en effet falloir à la population algérienne et au F.L.N. beaucoup de « patience », suivant l'euphémisme de Morin, car il est aisé de prévoir que dans les jours qui viennent l'OAS va multiplier ses provocations pour susciter des réactions de la population musulmane, réactions que l'armée se chargera de briser. Un an de négociations Le 19 mars 1962, Cessez-le-feu…C'était la première étape vers l'indépendance du peuple algérien, après 132 ans de colonisation française. Il mettait un terme à plus de sept ans d'une sale guerre que les gouvernements de gauche comme de droite qui s'étaient succédé depuis 1954 présentaient comme de simples opérations de « pacification ». Mais c'était bien une guerre, qui fit entre 500 000 et un million de morts algériens, 25 000 dans les rangs de l'armée française. Ce cessez-le-feu, résultat de la lutte déterminée du FLN appuyée par le peuple algérien, marquait l'aboutissement de près d'un an de négociations entre représentants du gouvernement français et du FLN. Ces négociations avaient débuté le 20 mai 1961, à Evian. Mais du 20 mai 1961 au 18 mars 1962, journée où furent signés les accords d'Evian, l'armée coloniale française n'était pas restée inactive, ni l'extrême-droite qui sévissait en Algérie. Car outre les opérations de l'armée régulière, l'OAS, l'Organisation de l'Armée Secrète constituée en février 1961, menait une politique terroriste au nom du maintien de l'Algérie française, visant à rendre infranchissable le fossé entre la population algérienne et la population « pied-noir », dont l'OAS comptait faire une masse de manœuvre dans la perspective de la création d'un parti d'extrême droite en France. En métropole, la répression continuait à peser sur les travailleurs algériens. Le 17 octobre 1961, une manifestation organisée à Paris à l'appel du FLN était sauvagement réprimée par la police du préfet Papon : il y eut près de 15 000 arrestations, plus d'une centaine de tués. Les intérêts de l'impérialisme préservés Les accords d'Evian prévoyaient l'indépendance de l'Algérie à condition que celle-ci soit ratifiée par un référendum sur « l'autodétermination ». Mais surtout, les intérêts de l'impérialisme français étaient préservés : pour une longue période, la France allait conserver un certain nombre de bases militaires, telle celle de Mers-el-Kebir près d'Oran, et des droits pour l'exploitation du pétrole saharien. Le 19 mars 1962 fut donc loin d'être pour ces différentes communautés le jour de leur délivrance. La population algérienne allait attendre encore plusieurs mois la proclamation de l'indépendance.