Le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, serait-il en train d'organiser sa succession ? Si l'on en croit certaines sources dignes de foi, les choses évoluent dans ce sens, et les réformes envisagées par le chef de l'Etat seront portées à la connaissance du peuple dans peu de temps. En effet, les différents messages du président de la République adressés au peuple par le biais d'émissaires et lus dans différentes occasions, à l'image de celui lu à Mostaganem lors de la célébration de la fête de la victoire du 19 mars 1962, est une preuve plus que tangible que le premier magistrat du pays est en train de préparer un profond changement politique, qui va touché pratiquement plusieurs institutions républicaines. Aussi, l'annonce des réformes politiques profondes tardent à venir pour certains, mais selon certains observateurs, le retard est du essentiellement à l'absence de consensus au sommet de l'Etat concernant notamment le nom du futur vice-président, qui sera également le successeur tout désigné du chef de l'Etat. Pour ce poste la décision de la nomination revient certes au seul président de la République, c'est lui qui détient les prérogatives constitutionnelles pour la nomination d'une personnalité politique à ces hautes fonctions de l'Etat. Aussi, plusieurs noms se bousculent au portillon, et chacun va avec sa propre lecture pour placer les pions à leurs places, mais le président ne semble pas pressé puisqu'il existe des discordances parmi les partis politiques notamment ceux de l'Alliance Présidentielle. Par ailleurs, deux candidats semblent être en course pour le poste, qui sera crée à la faveur des réformes envisagées. Ces deux noms qui ne cessent de surgir à la surface ce sont ceux de deux premiers ministres, l'un sous l'ère de Chadli qui n'est autre que Mouloud Hamrouche et l'autre, Ali Benflis lze tout premier chef du gouvernement sous la présidence de Bouteflika. Selon notre source, le premier cité aurait les faveurs du chef de l'Etat en personne et d'une bonne partie de l'opposition, qui voit en lui l'homme idéal pour le poste de vice-président. Pour le second, une autre partie du pouvoir lui apporte son soutien et serait prête à plaider sa cause auprès du premier magistrat du pays. Avec la nomination du tout nouveau vice-président, Bouteflika souhaiterait organiser des élections présidentielles anticipées dès 2012, où le vice-président ne serait peut-être pas candidat, car c'est à lui que revient la charge de prendre les affaires de l'Etat en main en cas de vacance du poste présidentiel. Et pour ce, le président veut mener une révision profonde de la Constitution, selon toujours notre source. A cela les avis divergent d'un camp à l'autre, mais n'en demeure pas moins que le président est un homme qui ne se laisse pas faire et moins lui dicter une quelconque option politique. En ce qui concerne les déclarations des chefs de partis concernant la révision de la Constitution, elles restent au stade de propositions sans plus et qui peuvent êtres écartées dans le processus des réformes politiques. L'option de la Constituante ne sera peut-être pas retenue, car rejetée par la majorité de la classe politique, mais la révision de la constitution va certainement répondre à plus de 80% aux attentes de l'opposition qui demande quant à elle une Constituante. Et si cette option était amenée à être retenue par consensus, l'opposition y serait associée dans le cadre de son élaboration. Les réformes envisagées prévoient également l'autorisation d'agréer quatre nouvelles formations politiques, dont un serait issu de la mouvance islamique. Pour toutes ces réformes, et pour qu'elles soient menée à leur terme et dans de bonnes conditions, le président doit certainement composer avec l'opposition qui réclame à corps et à cri la dissolution de l'Assemblée nationale et son remplacement par une Constituante en attendant la préparation des élections législatives sous réserve bien entendu de la révision de la loi électorale. Mais dans cet ordre idée ce sont les partis de l'Alliance Présidentielle qui faussent la note, puisqu'ils s'opposent farouchement à l'idée de la dissolution de l'APN, et là, Bouteflika se voit obliger de composer avec eux. Lors des réunions tenues avec le président Bouteflika, Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem et le président de l'APN Abdelaziz Ziari se sont dit opposés à la dissolution de l'APN. Les présidents du Conseil de la nation Abdelkader Bensalah et du Conseil constitutionnel Boualem Bessayah se sont montrés plutôt favorables aux propositions, tenait à préciser notre source. Dans ce cas seule l'Assemblée nationale sera concernée par une éventuelle dissolution. Le président ne peut pas dissoudre le Sénat », a ajouté la même source. Malgré ces oppositions au sein de l'Alliance, le président peut s'appuyer sur une partie de l'opposition. Abdelaziz Bouteflika aurait même envoyé des messages à Abdelhamid Mehri pour lui dire qu'il approuve le contenu de sa lettre appelant à des réformes profondes. « Ils ne se sont pas rencontrés mais ils sont en contact permanent à travers des émissaires », assure notre source qui n'a pas souhaité préciser l'identité des émissaires. « Les réformes envisagées s'inspirent largement des propositions contenues dans la lettre de Mehri », ajoute la même source. Abdelaziz Bouteflika peut également compter sur l'appui de pays comme les Etats-Unis qui ont demandé de véritables réformes en Algérie, souligne notre source. Reste à savoir s'il prendra seul la décision d'annoncer les réformes envisagées ou s'il tiendra compte des refus exprimés au sommet de l'Etat ? « Il hésite encore », affirme notre source. Mais connaissant l'homme, Bouteflika ne va pas tenir encore plus longtemps le suspens, et c'est lui sans nul doute qui va annoncer très prochainement ces réformes profondes avec quatre grands axes à la clé : la création du poste de vice-président, la nomination du vice président, la révision profonde de la Constitution, les élections anticipées et fort possible la dissolution de l'Assemblée avant terme. Les jours ou les semaines à venir nous le diront.