Le Congrès de la Soummam s'était avéré nécessaire afin de procéder à l'évaluation de la première étape de la lutte armée, tracer les grandes lignes pour la poursuite de l'action armée et élaborer un plan pour une solution pacifique en vue du recouvrement de la souveraineté nationale. Il constituait également une démarche indispensable pour doter la Révolution d'une direction centrale nationale unifiée qui sera chargée d'organiser et gérer la lutte armée, unifier l'organisation militaire et définir les principes politiques et idéologiques qui baliseront la voie pour la lutte et son orientation. Les causes de la tenue du Congrès: Il devait également réfléchir aux moyens de combler les lacunes notamment en matière d'approvisionnement, de financement et de déficit en communication entre les régions. Tous ces facteurs ont conduit à la tenue du Congrès de la Soummam, qui constituait la première réunion des responsables politiques. Après une série de rencontres entre les commandements des différentes zones, la zone III fut choisie pour accueillir les congressistes parce qu'elle remplissait les conditions de sécurité, d'organisation et de clandestinité. Le village d'Ifri Ouzellaguen, proche de la forêt d'Akfadou fut retenu pour la tenue du Congrès. Les travaux du Congrès furent présidés par le martyr Larbi Ben M'hidi, assisté de Abane Ramdane en qualité de secrétaire général. Questions organisationnelles étudiées: Après une étude approfondie du bilan de 22 mois de processus révolutionnaire présentés par les délégués de chaque zone, (hormis la zone I et la délégation extérieure lesquelles n'avaient pas pu assister. La région Sud avait, quant à elle, transmis son rapport au Congrès. Les congressistes ont passé en revue les faiblesses et les aspects négatifs qui avaient marqué le déclenchement de la Révolution ainsi que leurs répercussions sur les scènes intérieure et extérieure. Après dix jours de discussions, les séances du Congrès débouchèrent sur la définition des cadres organisationnels importants qui devront être enrichis. Ces cadres furent présentés sous forme de décisions politiques et militaires importantes et déterminantes, englobant les aspects organisationnels politiques, militaires, sociaux et idéologiques de la Révolution Algérienne. Les cadres organisationnels étaient axés autour de ce qui suit : La promulgation d'un document politique: Celui-ci servira de base idéologique à la définition de la méthodologie de la Révolution armée qui sera accompagnée d'une vision prospective des perspectives, principes et bases organisationnels de l'Etat Algérien après recouvrement de l'indépendance. 2. Découpage du territoire national en six wilayas : Chaque wilaya englobera un certain nombre de zones, secteurs et divisions. Alger sera érigée en zone autonome. Ceci dans le but de faciliter la communication et la coordination entre les zones. 3. Unification de l'organisation militaire et ce, en s'accordant sur des critères militaires unifiés pour les différentes unités de combat de l'Armée de Libération Nationale déployées à travers le territoire, en matière de grades, spécialités, promotions, missions et structuration. 4. Organisation politique Les congressistes ont abordé la définition des missions des commissaires politiques, des assemblées populaires et leurs prérogatives ainsi que celles des organes de direction de la Révolution et leur mode de composition. 5. Mise en place d'une direction générale unifiée de la Révolution, représentée par le Conseil National de la Révolution qui est l'instance législative, et du Comité de Coordination et d'Exécution en tant qu'instance exécutive pour l'administration des affaires de la Révolution. 6. Relations entre l'ALN et le FLN La primauté sera accordée au politique par rapport au militaire et dans les centres de commandement, il appartient au chef militaire politique de veiller à la préservation de l'équilibre entre les différentes branches de la Révolution 7. Relations entre l'extérieur et l'intérieur La primauté sera accordée à l'intérieur par rapport à l'extérieur tout en respectant le principe de la direction collégiale. 8. Le Cessez-le-feu, négociations, le Gouvernement Provisoire, questions diverses.