Lâchez les armes ! Lâchez les armes !», crie un terroriste, une Kalachnikov pointée vers la quinzaine de jeunes venus secourir Brahim, 26 ans, séquestré depuis plus de trois heures par un groupe de quatre individus armés. Mais Rabah, un patriote du village, ne veut rien entendre : Des témoins racontent le drame qui a fait basculer un village dans l'horreur. Il lève son fusil de chasse et ouvre le feu. Deux coups sont tirés et au moins un des assaillants est atteint. Des rafales de Kalachnikov sont alors tirées dans le sens inverse foudroyant Rabah et quatre autres personnes. Bilan : trois morts et deux blessés. Il est 23 h 40, ce jeudi 18 août.Une dizaine de minutes avant le drame, ce groupe de jeunes était attablé au café du paisible village El Vir, où ils avaient l'habitude de passer leurs soirées ramadhanesques. Lorsque Slifi Rabah, un patriote du village fait irruption dans le café, un fusil de chasse à la main, pour annoncer la nouvelle de l'enlèvement d'Issaoun Brahim, un jeune chômeur de 26 ans dont le père, Mohammed, devait arriver de France pour passer les derniers jours du Ramadhan et l'Aïd en famille.Rabah repart avec son frère et deux autres jeunes, à destination de la demeure de la famille Issaoun, située à 500 mètres du café. Sur place, les négociations autour de la rançon se poursuivaient entre les terroristes et Chabane, le frère de Brahim, l'otage que deux terroristes tenaient en retrait, à moins de 50 mètres de la demeure familiale.Les négociations ont débuté peu après 20 h. Le terroriste exige de Chabane 2 millions de dinars, une fortune. Chabane explique qu'il ne peut pas réunir une telle somme. Le terroriste propose le paiement de la moitié de la rançon sur place et accorde un délai de quelques jours pour le paiement de l'autre moitié. C'est à ce moment que Rabah, le patriote mais aussi oncle de l'otage, arrive sur les lieux. La quinzaine de jeunes appelés en renfort encercle les terroristes. Ces derniers exigent des villageois qu'ils lâchent leurs armes, mais Rabah ouvre le feu et les terroristes ripostent.« Vu le nombre de balles qui crépitaient entre nos pieds, le nombre de morts aurait pu être toute la quinzaine de jeunes », témoigne, les larmes aux yeux, le frère de Rabah, rencontré devant la demeure mortuaire où des centaines de villageois encore sous le choc soutenaient la famille par leur présence.« Ils tiraient sur tout le monde. J'ai pris Rabah par le bras pour le tirer plus loin mais il perdait beaucoup de sang et les balles crépitaient toujours entre mes pieds », poursuit il avant d'éclater en sanglots. Un otage assassiné à bout pourtant Après un moment de silence, il enchaîne : « de retour vers le lieu où Brahim était retenu en otage, je découvre deux corps allongés, gisant dans leurs sang, ils étaient inanimés ». Il s'agit de Brahim, l'otage assassiné à bout portant et de son cousin Karim Issaoun, âgé de 27 ans. Lui aussi était un jeune chômeur. Deux autres jeunes ont été atteints par des balles, au bras et au pied. Eux aussi ne sont que de jeunes chômeurs qui ont l'habitude de passer leurs soirées du Ramadhan à jouer aux dominos au café du village.Moins de 10 minutes auront suffi pour qu'un carnage soit perpétré. Un patriote et deux civils ont été tués et deux autres civils ont été blessés. Les assaillants n'ont pas tardé à s'enfuir à destination d'Oued Takhribt, une rivière qui conduit jusqu'au Pont Noir, une zone réputée être un des plus importants fiefs terroristes de Kabylie.Les villageois s'affairaient quant à eux à évacuer les victimes vers Drâa Ben Khedda et le CHU de Tizi Ouzou, où l'un des deux blessés se trouve toujours. Ceux qui évacuaient les victimes laissaient derrière eux un village meurtri, et une population sous le choc. Le village, jusque là paisible, venait de sombrer dans l'horreur. Un choc encore visible ce vendredi après midi sur tous les visages : les habitants faisaient la navette entre les trois demeures mortuaires distantes d'une centaine de mètres l'une de l'autre. Trois terroristes auteurs du carnage de Maatkas abattus Deux terroristes ont été neutralisés vendredi en début de soirée par les forces de sécurité au village Ighendoussane dans la région de Maatkas au sud de la wilaya de Tizi Ouzou .Ils sont tombés dans une embuscade tendue par les forces de sécurité qui ont agi sur renseignements. Deux armes de type kalachnikov ont été récupérées à la suite de cette opération antiterroriste.Selon les mêmes sources les deux terroristes feraient partie du groupe auteur de l'assassinat de trois citoyens et la blessure de deux autres commis jeudi soir au village El Bir dans la commune de Maatkas.Dans la journée du samedi ,les élements de l'armée nationale populaire (ANP) stationnés dans la région de Souk El thenine (daira de Maatkas) ont éliminé un terroriste au début de l'après midi de ce samedi au cours d'une embuscade montée sur la base de renseignements.Une arme automatique a été recupérée sur le corps du terroriste.